En ce dernier dimanche de février, cap vers le printemps : deux RV à la Maison de la Poésie Paris, un à Marseille pour des lectures à ne pas manquer ; enfin, trois jours à Nantes pour réfléchir sur un monde sans travail…
► Vendredi 3 mars à 19H, Maison de la poésie Paris : Revue de(s) génération(s), avec Michaël Batalla, Jean-Christophe Bailly et Stéphane Bouquet – soirée animée par Philippe Roux
« La revue de(s)générations est un affront ouvert à trente ans de crispations réactionnaires. Cet affront n’a pas de légitimité, il est une logique. Nous contribuerons à l’entretenir, en interrogeant le politique, le poétique, l’esthétique : leurs modernités. Aller là où il y a frictions, ambiguïtés, écarts. Dégager, par-delà le cynisme et le nihilisme de cette période qui nous a voulus tristes, des puissances d’agir. »
Voilà l’engagement posé en 2005 lors de la création de la revue par Philippe Roux, historien des idées, enseignant à l’École Supérieure d’Art et Design de Saint-Étienne et coordonnateur de recherches au Musée d’Art Moderne de Saint-Étienne. Parmi les auteurs plus ou moins réguliers de la revue, citons Alain Badiou, Alain Brossat, Marie-José Mondzain, Éric Hazan, Giorgio Agamben, Jean-Christophe Bailly, Jacques Rancière, Jean-Luc Nancy, Georges Didi-Huberman…
À lire – la revue de(s)générations est éditée chez Jean-Pierre Huguet éditions.
► Mardi 7 mars à 19H, Maison de la poésie Paris : Colette Fellous & Arthur Dreyfus, soirée animée par Sylvie Tanette
Dans la nuit qui suit l’attentat sur la plage de Sousse le 26 juin 2015, une femme écrit, face à la mer : «Il faut que je raconte avant demain, que je témoigne, très vite, ce livre sera mon nocturne, puis je rendrai les clefs, je partirai.» Par la voix de sa narratrice, Colette Fellous raconte l’histoire de son père et l’histoire de ce village de Tunisie qu’elle va devoir abandonner dans cette terrifiante année 2015, aux couleurs nouvelles du XXIe siècle.
« Plusieurs secondes ont passé, durant lesquelles Bernard s’est efforcé d’ordonner les mots qu’il venait d’entendre, et qui s’enchevêtraient dans son esprit : Sousse, la Tunisie, un attentat, ce matin, Véronique – tout cela n’avait aucun sens, Monsieur, vous m’entendez ? Qu’est-ce qui est arrivé à ma femme ? » Sans Véronique est le troisième de roman d’Arthur Dreyfus.
À partir du drame tunisien, Colette Fellous et Arthur Dreyfus évoquent le temps de “ l’après attentat ”. Comment faire pour continuer ? Que faire de l’absence ?
À lire – Colette Fellous, Pièces détachées, Gallimard, 2017 / Arthur Dreyfus, Sans Véronique, Gallimard, 2017.
► Samedi 11 mars à 17H, Transitlibrairie à Marseille (45, Bd de la Libération) : Lectures
Présentation de l’ouvrage La porte rouge coédition Fidel Anthelme x L’Antre Lieux. Préfacé par Julien Blaine et Anne Vuagnoux. Lectures de Liliane Giraudon, Sarah Kéryna et Frédérique Guétat-Liviani.
► Du 24 au 26 mars, Quai Ferdinand Favre à Nantes : La fin du travail ?
Trois journées de philosophie organisées par Philosophia, en partenariat avec le Lieu unique et le soutien de la Ville de Nantes, de la Région Pays de la Loire et du département de Loire atlantique (Entrée libre et gratuite).
http://philosophia.fr/
La fin du travail ?
L’apparition et l’installation, semble-t-il durable, d’un chômage de masse lié à la révolution informatique puis numérique optimisant la productivité, mais aussi les profits d’actionnaires oisifs, a brutalement remis à l’ordre du jour la question de « la fin du travail », en en renversant la signification même. À l’espoir de l’avènement d’une société « post-moderne » des loisirs, censée permettre aux hommes de jouir sans entraves des bienfaits du progrès technique et social, s’est substitué le désespoir de la perte d’un emploi qui demeure encore aujourd’hui, pour le plus grand nombre, le seul moyen de gagner sa vie, voire de lui donner un sens (une fin, un but). Alors même que les nouvelles conditions techniques mais aussi sociales du travail engendrent de nouvelles souffrances qui le font à nouveau considérer comme une aliénation plutôt que l’émancipation promise par les idéologies progressistes modernes.
N’est-il pas urgent, alors, de s’interroger non seulement sur les formes actuelles d’un travail en pleine mutation technique et sociale mais aussi sur son essence et sa fin, c’est-à-dire sa finalité pour l’existence humaine ? Ne peut-on envisager, à la fois, de lui redonner un sens émancipateur et de ne plus en faire dépendre complètement la vie des hommes, de ceux qui ont encore un emploi comme de ceux qui n’en ont plus ? Que penser (parmi bien d’autres mesures possibles) d’une allocation de ressource universelle sans condition d’emploi mais qui pourrait être la condition d’un travail choisi et non plus subi ? Sauf à continuer de produire la déshumanisation du monde du travail (et bien au-delà) et donc à engendrer, à terme, la relégation puis la sécession des classes laborieuses (toujours plus nombreuses malgré leur invisibilisation médiatique), du fait de politiques économiques à court terme toujours plus dangereuses et donc potentiellement ruineuses pour la société, voire l’humanité, tout entières.
PROGRAMME :
Vendredi 24.03
14.30-15.30 Conférence inaugurale, Qu’est-ce que le travail ?, Jean-Luc Nativelle
16.00-17.00 Conférence Philo/Ciné, Le travail du cinéma, Hugo Clémot
16.00-17.00 Cabinet de l’historien, Karl Marx par Franck Fischbach
17.30-18.30 Cabinet de l’historien, Hannah Arendt par Olivier Dekens
17.30-19.30 Deux courtes conférences suivies d’un débat, Quelle fin du travail ?, Emmanuel Renault/ Vincent Valentin
20.30-22.00 Conférence, Le travail nous dépossède-t-il de nous-même ?, Danièle Linhart
Samedi 25.03
14:00-19:30 Abécédaire, série de 13 courtes conférences (A-M), voir programme ci-dessous
14.30-15.30 Conférence, Refaire travail : le pari de l’autonomie, Michel Lallement
15.00-16.30 Atelier enfants, Edwige Chirouter
16.00-17.00 Conférence, Travail et pouvoir d’agir, Yves Clot
18.00-19.00 Conférence, La révolution numérique du travail – aspects technologiques, Olivier Landau
18.30-19.30 Cabinet de l’historien, Simone Weil par Nadia Taïbi
20.30-22.00 Entretien, Écrire le travail aujourd’hui, Corinne Grenouillet
Dimanche 26.03
11.30-12.45 Débat, Deux visions du travail (syndicaliste/ chef d’entreprise) Dominique Goubault/
14:00-19:30 Abécédaire, série de 13 courtes conférences (N-Z), voir programme ci-dessous
15.00-17.30 Deux courtes conférences suivies d’un débat, L’avenir du travail, Raphaël Liogier /Jacques Le Goff
17.00-18.00 Cabinet de l’historien, Max Scheler par Patrick Lang
18.00-19.30 Conférence de clôture, Quel avenir pour le travail ?, Dominique Méda
Programme des conférences de l’Abécédaire :
Samedi 25 mars 2017
14h00 A Aliénation Yvon Quiniou
14h25 B Burn out Armelle Grenouilloux
14h50 C Cure Christophe Meignant
15h15 D Deuil Nathalie Labrousse
15h40 E Entropie Michel Elie Martin
16h05 F Fainéantise Jean-Claude Dumoncel
16h30 G Gouvernementalité Guillaume Fauvel
16h55 H Harcèlement Adrien Bordais
17h20 I Intermittent Julie Cloarec-Michaud
17h45 J Jouir (Peine à …) Dominique Pécaud
18h10 K Khomry Raphaël Edelman
18h35 L Loisir Jacques Ricot
19h00 M Main (Tour de …) Jean-Luc Nativelle
Dimanche 26 mars 2017
14h00 N Numérisation Murielle Durand-Garnier
14h25 P Performance André Guigot
14h50 O Open space François Leroux
15h15 Q Quatrain Franck Robert
15h40 R Retraite Evelyne Guillemeau
16h05 S Social (Lien …) Camille Dreyfus Le Foyer
16h30 T Table de travail Jean-François Crépel
16h55 U Ubérisation Nadia Taïbi
17h20 V Valeur Jean-Marie Frey
17h45 W Walden Gabrielle Marion Ledru
18h10 X Xristos tou agrou Philippe Cormier
18h35 Y Yakafokon Pascal Taranto
19h00 Z ZoGa Sylvain Portier
Télécharger le programme des Rencontres de Sophie 2017 : https://issuu.com/
En savori plus :
http://www.philosophia.fr/