[News] News du dimanche

[News] News du dimanche

décembre 13, 2009
in Category: News, UNE
0 2578 0

Cette semaine, en plus de nos Libr-brèves (Durif, Rahmy, soutien à La Quinzaine littéraire) et de notre sélection Libr-fêtes, pleins feux sur Ana Tot, Traités et vanités… /FT/

Ana TOT, Traités et vanités

Ana TOT, Traités et vanités, Le Grand Os, collection "Qoi", Toulouse, novembre 2009, 128 pages, 15 €, ISBN : 978-2-912528-10-0.

"Le dehors n’est rien que le dedans des choses" (p. 48).

"nouée – la langue est engloutie
déliée – elle rejaillit" (115).

Après avoir collaboré à la revue Hélice (1992-1994) et publié Mottes, Mottes, Mottes (2009), avec Traités et vanités Ana Tot (1968, Uruguay) entame un triptyque rassemblant la quasi-totalité de ses écrits poétiques.

On passera rapidement sur "Nous autres, 1993-1994", qui, en une série de répétitions/variations, propose des réflexions humophilosophiques, pour nous concentrer sur "Manifestes (contribution au tournevisme), 1992", "Traités & vanités, 1993-2003" et "LZRD, 1998-1999".

Le manifeste du tournevisme donne le la à l’ensemble : alliant géométrie et musique, sens et science, géométrisme et lyrisme, le tournevisme privilégie ces figures – non pas rhétoriques mais géométriques – que sont la spirale, voire la sphère, mais surtout l’hélice : "hélice mère mitraillette d’où jaillit la marmaille qui creva les ventres des autres mères" (p. 9)…

Si l’écriture d’Ana Tot se révèle fascinante, c’est parce qu’elle est animée d’une perpétuelle tension entre fini et infini, dedans et dehors, matière et esprit, humain et non humain, poésie savante et poésie enfantine… qu’elle réussit à conjuguer la légèreté critique de Prévert (cf. "Chair à canon"), la loufoquerie de Michaux, la singulière immanence des objectivistes… Dans LZRD, la poésie objective-énumérative d’Ana Tot, par ses effets de ritournelle mêmes, va jusqu’à faire sortir de ses gonds la langue métaphorique-symbolique chère à Ponge – de sorte que se dégage cette vérité nue : "rien ni personne ne sait lire aucune pierre / le secret se dérobe la formule est brisée" (106).

Libr-brèves

Kiss-kiss / Cie l’Envers du décor. Film – spectacle, d’après un scénario d’Eugène Durif. Mise en scène de Karelle Prugnaud.
Avec : Xavier Berlioz, Karelle Prugnaud, BobX.
Un film – city-movie – de Karelle Prugnaud et Tito Gonzalez (avec David Kaménos et Anna Gorynsztejn).

Du 15 au 19 décembre et les 21 et 22 à 19H30 au Théâtre de l’Elysée [14, rue Basse Combalot 69007 LYON ; 12 / 10 € ; 04 78 58 88 25 ou theatre@lelysee.com].

Une ville, la nuit.
Un couple, "elle" et "lui", en fin de parcours, saisi dans son intimité. Scènes furtives comme des fragments de l’intime qui n’ont pas le temps de se développer, condamnées à se dire dans les coins, sur les bords. Tentatives vaines de se souvenir des moments heureux, tentatives de sauver ce qui s’échappe, de raviver ce qui pourrit. Des scènes où la violence peut basculer vers le comique, le clownesque, le grotesque. Parfois des échappées de paroles solitaires adressées au ciel ou aux spectateurs, à un autre absent, à des "autres" qui ne peuvent répondre. Jouer sur des registres de paroles, des tentatives d’approches qui tout à coup ne peuvent plus tenir, sont en rupture d’elles-mêmes et puissent ouvrir au trou, au balbutiement, à quelque chose qui ne pourrait tout à fait se maîtriser. Avec l’acharnement de ce qui se poursuit et que l’on ne peut abandonner, avec des mouvements en esquisse, en tentative où l’on ne sait plus trop sur quel pied danser.

"Lui : Qu’est ce que tu as ? tu trembles  – Elle : C’est des frissons de peau. C’est rien. Des frissons de peau."

"Instants de couple, des fragments de parole, de vie, des passages saisis vite, très fugitivement, des trajets heurtés, des postures ou moments de parole, comme pour toucher physiquement l’autre ou l’éloigne. Dialogues heurtés, bouts de récit intimes interrompus, coupés net, formes entremêlées dans une drôle de ronde, un mouvement d’épuisement, de déperdition avec brusques sautes d’énergie ou d’humeur. Ces deux là "divaguent", comme on le dit des chiens dans la campagne, et parfois leurs mots se croisent, se recoupent avant que chacun retourne à la solitude d’une parole qui continue à voix haute, soliloquée, marmonnée, murmurée, chantonnée longtemps à vide." (Eugène Durif).

► Rendez-vous du 17 au 24 décembre sur webSYNradio pour écouter la playliste de Philippe Rahmy.

► Nous relayons l’appel à soutenir La Quinzaine littéraire, qui vient de faire paraître son numéro 1000 le 1er octobre dernier.

"Aujourd’hui, la Quinzaine littéraire est dans une situation financière extrêmement préoccupante, au point que le dépôt de bilan est envisagé.
Réellement indépendante, la Quinzaine littéraire est avec quelques autres et très rares revues et certains sites web un des seuls organes prescripteurs de culture, en France et sur le terrain de la francophonie.
Depuis ses débuts en 1966, elle s’est attachée à parler des livres de tous horizons (lettres, arts, philosophie, psychanalyse, histoire… sciences politiques, économie, poésie) sans penser à autre chose qu’à ces livres : l’apport singulier de ces objets de la pensée construits dans le temps avec du temps.
Elle leur a donné une visibilité, et contribué avec détermination au cheminement de ces oeuvres vers leur lectorat.
Dans un paysage culturel dont la diversité ressemble plus à la démutiplication d’un écho, l’entreprise est héroïque.
Née de l’impulsion, de la volonté, et de la passion d’un homme : Maurice Nadeau.

La Quinzaine littéraire est arrimée à l’art, aux lettres… à la pensée, en ce sens qu’elle ne s’est jamais complue dans le marché de la culture. Elle n’a jamais fait dépendre son énergie, son dynamisme, d’une économie culturelle, mais – toujours – de l’engouement singulier d’un collaborateur pour un ouvrage, – de la nécessité de rendre compte de travaux qui s’élaborent dans un temps parallèlle, celui de l’écriture, – de l’intime conviction que cet ouvrage compte, doit peser, même comme une plume sur un cratère en éruption.
Quelques individus, noués pour un temps à une oeuvre jusqu’à ce que compte soit rendu, font entendre la voix de ces ouvrages, émis par le contemporain, seuls moteurs de la Quinzaine."

Libr-fêtes

Plaisirs d’érudits : deux livres consacrés au futurisme fin 2008 ; la monographie sur Mathias PÉREZ ; les Actes du colloque dirigé par Claudine Nédelec sur les bibliothèques, entre imaginaires et réalités

, , , , ,
rédaction

View my other posts

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *