[News] News du dimanche

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janvier 31, 2010
in Category: News, UNE
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Cette semaine, Pleins feux sur la revue-livre Ce qui secret, dont la première livraison est un recueil intitulé "Maintenant le oui" ; en UNE également le poème-NON de Jean-Pierre Lesieur sur les revues de poésie (on pourra d’ailleurs rejoindre le groupe Comme en poésie) ; viennent ensuite la présentation du colloque de l’Hôtel Drouot sur l’art numérique et nos Libr-brèves (exposition photographique de Suzanne DOPPELT, lectures d’Oscarine Bosquet et de Christophe Marchand-Kiss, 1000e de L’Alamblog).

Pleins feux sur la revue CEQUISECRET

Ce qui secret, revue-livre n° 1, Nantes [32 rue Félix Thomas 44000 Nantes ; revuecequisecret@free.fr], janvier 2010, 140 pages, 10 €, ISBN : 978-2-9535553-0-1.

Ce qui secret… mystère ?
Ce qui sécrète ? Ce qui se crée…
Vous considérez ce singulier pavé rectangulaire – jaune vierge, sans titre ni label éditorial… pure présence au monde… sans aucune appartenance, comme devrait l’être tout livre… pur Objet Culturellement Non Identifié (OCNI)…
Tout de même, sur la tranche et en quatrième de couverture, des indications – mais discrètes, blanc sur jaune. Vous tenez entre les mains le premier numéro d’une revue-livre annuelle, partie intégrante d’un "espace de recherche et de création" qui englobe également une résidence annuelle accueillant une dizaine de créateurs et un site dont la particularité est de publier toutes les contributions reçues.

Fascicule rangé dans le rabat de la quatrième qui attire votre attention, le manifeste confirme votre impression : cet ensemble qui propose n’importe quoi à n’importe qui est le produit d’un on ou d’un nous. Accueillir/dire n’importe quoi, c’est faire preuve de "méfiance vis-à-vis du système fermé", c’est être vivant, c’est-à-dire étranger à soi-même. Le travail artistique est ici conçu comme mise en relation de deux objets inconnus, production actuelle de sens ; contre la gestion d’une forme donnée (académisme), l’acte créateur est aussi bien traversé par des lignes de fuite que travaillé par la mémoire des formes passées.

L’intérieur du volume, que vous lisez en regard de ce manifeste, encadré par un espace vide et un autre faisant l’objet de variations pointillistes, témoigne d’un certain renouveau du lyrisme – que nous avons déjà évoqué sur Libr-critique à propos de Mathieu Brosseau et de Christophe Manon –, manifeste dans la poésie de célébration-révolution (Fabrice Caravaca) ou celle, critique-prophétique (inhumaine et hypothétique) d’Antoine Dufeu, mais encore se distingue par sa polyphonie textuelle et spatialiste (magnifiques compositions typographiquement saturées ; stimulants écrits en marge d’autres textes que l’on doit à Ian Monk). /FT/

ORGUEIL DES REVUES DE POÉSIE, par Jean-Pierre Lesieur

NON les revues de poésie ne veulent pas vivre de mendicité,
De subventions plus ou moins versées,
(Supprimées sans préavis,)
De chapeau tendu dans les marchés de la poésie,
(Qui souvent font payer notre participation),
D’aumônes circonstancielles,
De miettes de fin de repas dans des cantines infamantes,
De pourboires négligemment glissés avec dédain dans nos poches
De moues dédaigneuses aux sphères de l’indifférence,
De paiement en nature qui ressemblent à des viols
De rebut laissé sur des articles déjà soldés
De tapes papelardes sur nos épaules en pleine forme
De paroles condescendantes qui ne descendent de rien
(Laissez votre adresse et l’on n’écrit jamais)
D’encouragements lâches qui n’osent dire leurs noms
D’arguties plombées par des fausses complaisances
De grises compassions trop molles pour servir
De volte face soudaine sans qu’on puisse la prévoir
D’amour incestueux qui ne s’assument pas
De regards en coulisse d’un théâtre du pauvre
De chèque en bois polis comme des cercueils
(Et sans poignées dorées pour les croquemorts du verbe)

NON, les revues de poésie ne veulent pas vivre de mendicité
Elles ont leur dignité belle comme des lecteurs.

Colloque du 12 février à l’Hôtel Douot (Paris) : Collectionner l’art numérique, art de l’immatériel

Argumentaire :

Art conceptuel, Land Art, performances, créations éphémères, art numérique : nombreux sont les mouvements artistiques du XXe siècle qui posent la question de la matérialité de l’art. Comment appréhender des œuvres dont l’essence même, questionnant la notion d’existence, se situe plus au niveau du signifiant symbolique, de l’indice, que de l’objet ? A travers ce colloque, nous souhaitons évoquer les spécificités des œuvres, processus et témoignages qui nourrissent et influencent la collection d’un art "immatériel" en précisant les contours de son dernier avatar : l’art numérique.

Dans un premier temps se pose la question de la présentation et ce de manière fort différente que l’on soit un amateur privé ou une institution muséale : en effet, quoi de commun entre le projet d’un centre d’art qui renouvelle régulièrement son "accrochage" en donnant parfois carte blanche à des dispositifs spécifiquement conçus pour le lieu avec la démarche du collectionneur privé qui achète une œuvre (ou une installation, ou encore le témoignage d’une performance) dans un esprit plus intimiste ? Et pourtant on sera étonné d’apprendre que nombreux sont ceux qui se lancent régulièrement dans de telles aventures, renouvelant par là même la pratique de la commande privée souvent laissée pour compte au XXe siècle.

Dans la logique de nos réflexions autour du marché de l’art, nous nous interrogerons également sur la manière dont ces créations se collectionnent. L’art immatériel change la donne par rapport aux habitudes issues du marché de l’art "classique" et du commerce des tableaux ; mais encore c’est le mode même d’acquisition, la notion de possession, d’original et bien entendu de pérennisation de l’œuvre qui est posé.

Conceptuels, immatériels, éphémères, on notera combien ces différents courants de l’art contemporain sont susceptibles d’influencer les mécanismes du marché de l’art ; à l’inverse il sera passionnant de constater combien nombreuses sont les pièces qui intègrent dans leur mode même de création la question de la commercialisation. Toutes ces interrogations, au cœur de notre réflexion (formulées dès les années 1970 et renouvelées à travers l’émergence massive de l’art vidéo) nous les retrouvons aujourd’hui avec l’art dit "numérique".

Et d’ailleurs, avant de collectionner ces nouvelles formes d’œuvres, ne convient-il pas de s’interroger sur leur champ de délimitation et la pertinence d’un tel assemblage hétéroclite ? Aujourd’hui, tout est numérique puisque les œuvres transitent pour la plupart à travers le canal informatique. Dans quelle mesure existe-t-il véritablement une spécificité de la création rendue possible par les nouvelles technologies ?

L’esquisse de ces nouveaux territoires de la création permettra d’évoquer, à travers de nombreuses expériences d’artistes ou de professionnels les nouveaux comportements des collectionneurs.

Programme détaillé du Colloque à l’Hôtel Drouot : vendredi 12 févier 2010, de 10 H à 18 H

Colloque animé par Françoise-Claire Prodhon, Critique d’art et enseignante à Drouot Formation.

10h : Introduction du colloque : Pierre Cornette de Saint Cyr, commissaire-priseur, président du Palais de Tokyo.

10h30 : Collectionner l’art conceptuel, entretien avec Ghislain Mollet-Viéville, collectionneur.

11h30 : Comment les artistes utilisent les nouveaux médias, entretien avec les créateurs Maurice Benayoun, Miguel Chevalier et Kolkoz.

14h : Les Arts Numériques, entretien avec Maurice Benayoun, auteur de nombreux articles sur la question, animateur du Citu, (Création Interactive Transdisciplinaire Universitaire).

15h15 : Présentation de Digitalarti par Malo Girod de l’Ain.

15h30 : Table ronde : Performances, vidéo, oeuvres multimédias, arts numériques, leur utilisation et leur gestion dans les collections publiques et privées.

Entrée libre : 15 Avenue Montaigne 75008 Paris ; drouot-formation@drouot.fr

Libr-brèves

Exposition de photographies de Suzanne DOPPELT, "Un homme est tombé de la lune", galerie Martine Aboucaya, du 5 février au 30 février 2010 [5 rue sainte Anastase 75003 Paris ; 0142769275]
Vernissage le jeudi 4 février de 18h à 21h.

Lecture de Suzanne Doppelt suivie de la projection de petits films scientifiques primitifs le samedi 13 février à 17h.

Samedi 6 février à 18H30 : lectures d’Oscarine Bosquet et de Christophe Marchand-Kiss à la Bibliothèque Marguerite Audoux (10, rue Portefoin 75003).

Vendredi 12 février à 20H15, L’Alamblog fêtera la mise en ligne de son 1000e billet au Mercure (84, rue de Pixérécourt 75020).

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rédaction

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