En cette rentrée (scolaire, universitaire, littéraire), on peut souscrire au Manifeste proposé par le collectif "Ecole dépouillée", se pencher sur les raisons pour lesquelles l’Ecole n’a pas le moral ou visiter enseignant.hypotheses.org…
On peut aussi lire, extrait de son dernier livre qui vient de paraître cette semaine, le point de vue satirique de Jérôme Bertin sur le petit milieu : "Les éditeurs. Les écrivains. C’est de la merde en barre ! Tous des connards prétentieux. Tous des warriors en papier. Des warriors de l’extrême contemporain armés de cure-dents pour défendre leur petite école et leurs gros steaks. De fourchettes rouillées pour se dévorer entre eux. Pas de colts aucun. Non, des guéguerres d’écoles. Et colle-toi ça dans le cul ! Ces mecs-là n’ont même pas de vie. Je veux dire de vraie vie. Ils ne font que lire et relire. Là où il faut chevaucher le délire. Ils écrivent pour vivre. Là où il faut vivre pour écrire. Pathétique. Les lecteurs sont les voyeurs débiles de cette déchéance macabre" (Bâtard du vide, Al dante, p. 41-42).
On peut encore et surtout se plonger dans les rubriques ci-dessous : souscrire au prochain numéro de la revue Ce qui secret, découvrir sa consœur Secousse et s’interroger avec François Bon : la Bataille du Livre est-elle vraiment déclenchée après une drôle de guerre ?
La Bataille du Livre ?
Tandis que paraissent presque en même temps la réédition de Sortie d’usine – à l’heure où les éditions de Minuit sont passées au numérique –, sa réécriture intitulée Mémoire usines sur Publie.net et la version en volume de Après le livre (lancement par le Seuil ce jeudi 22), François Bon s’entend dire par son ami libraire que c’est à cause de mecs comme lui que les librairies sont en péril…
Signe des temps : le numérique va-t-il provoquer la disparition du bon vieux livre ? Depuis le temps qu’on programme sa fin… N’y a-t-il pas complémentarité entre édition numérique et édition traditionnelle ? Le fait est que Publie.net – qui a enregistré un record en cette première quinzaine de septembre (1717 livrels vendus) – va combiner formule numérique et impression à la demande, et que François Bon double l’édition traditionnelle de ses livres d’une version numérique qui permet la mise à jour constante et l’extension du domaine de la lecture.
On y reviendra bientôt dans le détail.
Libr-découvertes
► On pourra souscrire au numéro 2 (livre, CD) de la prometteuse revue Ce qui secret.
► On découvrira gratuitement la nouvelle revue de poésie en ligne, Secousse, lancée par François Boddaert en juin 2010 : entre autres, dans le dernier numéro, Christian Doumet, "Que veut dire s’indigner ?" ; dans le prochain, le n° 5, contribution de Bernard Desportes…
Du mal à comprendre en quoi l’extrait de Bâtard du vide est intéressant. C’est une prose adolescente caricaturale, qui ne dit que des banalités. Quelque chose m’échappe dans cette prévisible rébellion.
Done : tout votre commentaire me paraît être ce qui a de plus prévisible dans la critique (n’ayant de plus pas lu le bouquin, ce qui est le comble, car avec Jérôme Bertin, il est impossible de se déclarer si on n’a lu que 5 lignes.) : C’est l’écriture même qui vous échappe, tout simplement, le style qui n’est pas un style littéraire fait pour prendre de haut l’autre.
On reproche souvent aux écrivains qui osent un peu plus que la moyenne littéraire, comme au temps de Guyotat, votre prédécesseur parlait de « branlette mentale » (il était cependant plus regardant, car il lisait aussi le style)…
La littérature n’a pas à faire de morale, n’a pas à élever le niveau, n’a pas à dire des choses spéciales, non-caricaturales, des singularités un peu spécieuses ou développer des idées géniales. Etre « intéressante ».
Ce n’est pas son rôle.
Et si elle est imprévisible, c’est bien au-delà du sens et de ce que ça dit en premier lieu, comme c’est le cas chez J.Bertin, c’est de la danse, on demande à un danseur d’être « intéressant » ? d’avoir des trucs à dire ?
toujours toujours toujours cette même morgue, cette même morale qui revient à la gueule de ceux qui savent un peu écrire. c’est un peu lassant, non ?
(signé : guy niole
recherché par la maréchaussée de mont de marsan
pour avoir publié un texte de costes.)
La prévisible rébellion consiste surtout à dire cela cher Done… Combien de fois ais-je pu lire pour disqualifier une prose/un style/une façon originale de voir le monde des écrivaillons-wannabe écrire des trucs comme (je te cite) » c’est de la prose adolescente caricaturale » (je crois que je lis ce genre de mis-à-pas critique tous les jours). J’ai bien peur que ça soit ta posture qui soit complètement caricaturale… Encore faut-il lire les livres et ne pas s’attacher à un extrait…