De Marseille à Lyon, ne manquez pas ces deux rendez-vous : Le peuple manque-t-il ? ; exposition Stanislas RODANSKI.
Le peuple manque-t-il ? Variations sur l’art et le peuple. Du 5 avril au 19 mai 2012 à Marseille : lectures, conférences, projections, rencontres.
Connue sous l’expression "le peuple manque", la phrase est à l’origine celle de l’artiste Paul Klee dans sa Théorie de l’art moderne : "Faute d’un peuple qui nous porte", constatant les limites de l’action du Bauhaus. Hiatus entre la nouveauté en art, ou l’avant-garde artistique, et sa réception, par le peuple, sa "culturalisation" dans la société ? "Le peuple manque et il ne manque pas, commentera bien plus tard le philosophe Gilles Deleuze. Le peuple manque, cela veut dire que cette affinité fondamentale entre l’œuvre d’art et un peuple qui n’existe pas encore, n’est pas, et ne sera jamais claire." Et Deleuze clôturait par cette affirmation : "Il n’y a pas d’œuvre d’art qui ne fasse pas appel à un peuple qui n’existe pas encore."
Le peuple manque-t-il ? Cette programmation est la tentative de nouveaux commentaires, contextuels aux mouvements de l’histoire, de la société et des arts, et de l’actualité qui advient.
Par divers propos et sous diverses formes, philosophiques, littéraires, poétiques, artistiques, politiques, des variations sur l’art et le peuple pour identifier les "affinités" et les écarts entre "l’œuvre d’art et le peuple", entre l’artiste et son temps, entre les subjectivités et les œuvres, la réalité et le symbolique, le peuple et ses représentations.
Lectures, conférences, projections, entretiens… dans différents lieux à Marseille.
Des textes, références et entretiens en ligne enrichiront les temps publics.
► "ALBERTINE DISPARUE" ou les lendemains d’un avenir qui n’a pas eu lieu, Jeudi 5 avril, 18H00 au restaurant les Grandes tables de la Friche, Friche Belle de Mai.
Conférence de Jean-Paul Curnier, philosophe et écrivain en collaboration avec Système Friche Théâtre dans le cadre "L’art en partage" avec ARTfactories/Autre(s)pARTs.
Du début du XXème siècle jusqu’à la fin des années soixante dix l’art a poursuivi sa route en Occident, arrimé, bon gré mal gré, à la perspective d’une révolution sociale qui irradiait le présent depuis un horizon parfois lointain, parfois immédiat et depuis lequel elle donnait la direction de l’histoire à la manière d’un phare. Mais cette œuvre possible de la liberté humaine comme production par elle-même de son propre destin n’a pas eu lieu, le peuple souverain a disparu et l’art aujourd’hui, sans son destinataire universel qu’incarnait ce peuple artiste de lui-même est comme enfermé dans un lendemain qui s’éternise, le lendemain d’un temps dont l’avenir n’a pas eu lieu. Pourtant, la question du destinataire et celle de la destination restent essentielles, en art comme ailleurs. C’est la perspective obsédante du retour du peuple disparu qui masque ce qui vient réellement et la venue d’un "Temps retrouvé", comme elle masque également la nature même de ce que nous appelons "Le peuple".
► Vendredi 20 avril, 19H00, "TOI AUSSI, TU AS DES ARMES", poésie et politique, Centre International de Poésie Marseille, Vieille Charité. Présentation de l’ouvrage collectif paru aux éditions La Fabrique (2011), avec J-C Bailly, écrivain et philosophe, J-M Gleize, écrivain, N. Quintane, écrivain en collaboration avec le cipM.
► Lundi 23 avril, 18H30, Autour du PAPe (Parti des Artistes et de ses Publics), les Grands terrains. Rencontre et débat avec Julien Blaine.
Pour plus de renseignements sur ces manifestations : Alphabetville.
Les Horizons perdus de Stanislas Rodanski
Dans le cadre du printemps des poètes, la bibliothèque municipale de lyon-Part-Dieu présente une exposition sur Stanislas Rodanski, à partir du 24 avril jusqu’au 20 août. [Jean-Nicolas Clamanges en rendra bientôt compte].
Texte de présentation de l’exposition
Qui était-il ? Poète né et mort à Lyon (1927-1981). Son arme véritable fut l’écriture. De son vrai nom Stanislas Bernard Glücksmann. Déporté en camp de travail à l’adolescence. Membre du groupe surréaliste après-guerre, membre de la rédaction de la revue Néon. Exclu du groupe en 1948, avec quelques autres rassemblés autour du peintre Victor Brauner accusé de « travail fractionnel », il s’enfonce dans une vie faite de dérive et de « terrorisme amusant », fréquemment émaillée d’arrestations et d’internements.
C’est pendant cette période d’errance qu’il écrit ses textes les plus importants sous le signe de Lautréamont et de Nerval. Figure extrême du quêteur surréaliste, il est celui dont la quête, frappée d’emblée par le désespoir, débouche sur la perte de tout horizon. Reste l’humour, noir… Bien noir. « Trop exigeant pour vivre », il entre volontairement en 1954 à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu où il demeure jusqu’à sa mort. 27 ans de silence, silence interrompu par la publication de son premier livre La Victoire à l’ombre des ailes en 1975 et sa participation, peu avant sa mort, au film Horizon perdu.
L’exposition éclaire ce que fut cette déroutante expédition mentale et littéraire. Elle est réalisée avec le concours de la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet.
Elle sera accompagnée par :
un colloque, Stanislas Rodanski : rupture(s) de styles / style(s) de la rupture, avec la participation de Benoît Delaune, Thomas Guillemin, Patrick Laupin, Jacques Monory, Dominique Rabourdin, Jean-Dominique Rey, François-René Simon, au musée des Beaux-Arts, le 26 avril, des projections de films et des interventions artistiques à Saint-Jean-de-Dieu et dans différents autres lieux de la ville, en avril et mai, deux publications : Stanislas Rodanski. Éclats d’une vie chez Fage Éditions, et Substance 13 aux Éditions des Cendres.
Pour un programme plus détaillé et d’autres informations sur la vie et l’œuvre de Stanislas Rodanski : ici.