Le prix poésie-média du BIPVAL 2009, prix bien doté, a été décerné le 15 mai 2009 à l’australien Jason Nelson pour son œuvre "Countries of an uncomfortable ocean" parmi 154 propositions de candidats venus du monde entier, par un jury composé des artistes internationaux suivant: Eduardo Kac, Frédéric Dumond, Giselle Beiguelman, Grégory Chatonsky, Jacopo Baboni Schilingi, John Cayley, Jörg Piringer, Liliane Giraudon, Maurice Benayoun, Michel Jaffrennou, et Miguel Chevalier… C’est une très bonne idée que de mettre en avant ce type de poésie, notamment en récompansant, une poésie programmée, qui explorent non seulement donc la programmation, mais en plus réfléchit sur une certaine logique des dispositifs numériques : le jeu. Si la poésie numérique est apparue très tôt, presque corrélativement à l’émergence des ordinateurs (donc vant la micro-informatique des années 80), reste qu’elle a été perdue de vue depuis quelques années, supplantées d’une part par la focale sur l’art numérique, et d’autre part, à cause de la confusion qui peut régner sur la transposition numérique des textes littéraires. Je le répète une nouvelle fois, la poésie numérique, n’est aucunement une poésie sur ordinateur d’abord et avant tout, mais une poésie qui tavaille avec le médium numérique : à savoir la programmation, et qui en ce sens ne peut exister que selon les procédures d’un programme. Donc il ne faut pas confondre la vidéo-poésie (sur cela il faudrait aussi réfléchir) ou autres créations, qui peuent apparaître en-dehors de l’usage de l’ordinateur. Ainsi si elle est rare, reste qu’elle est bien vivante : aussi bien au niveau d’oeuvres web, qu’au niveau de la performance, même si en France, le milieu de la poésie numérique est restreint. L’oeuvre de Jason Nelson est d’emblée abordable, esthétiquement, par un univers très graphique, minimaliste, issu du dessin d’enfant, du griffonage. Mais aussi au niveau de son ergonomie : on utilise les flêches, et la barre space pour bondir (cela rappellera à certains joueurs, la logique des jeux de plateau). Chaque étape est un parcours, où on déclenche aussi bien des textes, des références, des vidéos ou des sons.