Carbone n°4, CONTAMINATIONS, éditions Le mort qui trompe, 124 p. ISSN : 1953-681X // ISBN : 978-2-916502-05-2 // Prix : 8 €. [site des éditions]
[Sommaire]
Entretien avec CAMERAS ANIMALES
Récits
Helena De Angelis, Yulkha real show direct Live
Jean-Claude Tardif, Le colporteur
Régis Macle, Détail
Lionel Gonçalvès, To be or bot to be
Critique
Bernard Andrieu, La peur de l’hybride
Frédéric Saenen, Le salut par les métastases : Fritz Zorn
Dominiq Jenvrey, Une ExTension de l’Exp. Tot.
Nicolas Brulebois, Guillaume Dustan
Chroniques
Poésie
Lucien Suel, Centre International des Agonies
Lionel Fondeville, Un instant
[Présentation]
Cette quatrième livraison de la revue est de bonne qualité.
Tout d’abord il y a le grand entretien avec Les Caméras animales (Mathias Richard et François Richard), éditeurs tout à la fois de Crevard baise Sollers de Thth ou de Raison Basse. Nous ne pouvons qu’apprécier cet entretien, au sens où c’est pour Libr-critique qu’il avait été effectué.
Pour la partie critique deux textes à signaler : tout d’abord le texte de Bernard Andrieu, auteur que nos avons chroniqué ici-même pour son dernier petit essai paru aux éditions La maison close. L’article de Bernard Andrieu tente de comprendre comment s’est formée en Occident une peur de l’hybride, et en quel sens cette peur, loin de protéger contre certaines formes de contamination, serait plutôt le vecteur fantasmatique d’une diférenciation radiacle vis-à-vis d’autrui : "Sans l’hybride, le corps à corps se réduit à un côte à côte, par le constat d’une transcendance radicale d’autrui qui lui garantirait son inviolabilité et son extraterritorialité" (p.36). Cette analyse très claire et précise de Bernard Andrieu, une nouvelle fois explore la question du touch[er/é], et à travers la question de l’hybridation, qui suppose de pouvoir être co-pénétré et co-tranformé en liaison à autrui, il met en lumière l’intentionnalité haptophobe qui domine la conscience au niveau inter-subjectif.
On retrouve de même avec grand plaisir une extension de l’EXP.TOT de Dominiq Jenvrey [lire ici la présentation de son livre]. Dans cette partie du cours, il développe l’idée que "La contamination des actions du monde passe par une contamination Totale des modes de pensée". Il s’agit de saisir, alors, que pour ouvrir la pensée à l’entièreté de ses modes, il est nécessaire en tout premier lieu de "contaminer la pensée de la logiq d’ensemble Kiste de créer des logiq différentes qui feront de l’action ensemble" (p.96). Dominiq Jenvrey poursuivant son travail logique de déconstruction de la réduction des champs de possibles humains, montre parfaitement comment, il ne peut y avoir de débordement de la pensée figée que par une certaine forme de contamination. En ce sens il croise, mais selon un angle différent, ce qu’ouvrait en début de revue Bernard Andrieu.
Au niveau des création. On retrouve un extrait de Centre International des Agonies de Lucien Suel, qui est à resituer dans son cadre initial : Sombre Ducasse. Texte rythmé, où est prôné jusqu’à l’absurde, comme voix du pouvoir, de la CIA, le corps sain, celui qui accepte "les jours sans viande sans alcool sans pâtisserie" "sans rien rien rien rien". Monde sans altération, monde aseptisé, où l’homme se doit de répondre d’une intégrité absolue, celle véhiculée par la loi.