[Revue - chronique] Fuites, n° 3, par Bruno Fern

[Revue – chronique] Fuites, n° 3, par Bruno Fern

décembre 11, 2014
in Category: chroniques, Livres reçus, UNE
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[Revue – chronique] Fuites, n° 3, par Bruno Fern

Vous attendent dans cet inventif numéro de revue-objet : Maxime Actis, l’inhabitable Didier Calléja, Patrick Hospital, Quentin Léric, Mr Nayf, Louise Skira, Frédéric Soumagne, Géraldine Trubert.

 

Revue fuites, n° 3, octobre 2014, 16 €, ISBN : 979-10-91612-03-6. Pour commander :

Bêta: Obtenir une ou plusieurs revues.

 

Faite à la main par un collectif nommé Bêta, cette publication témoigne d’abord d’un souci porté à l’objet lui-même ou plutôt aux différents objets que contient la pochette-surprise (une chemise en carton de couleur caramel) : dessins à déplier ou dans un carnet, série de photos, texte et photos ou dessins, textes seuls. Par ailleurs, il faut souligner que le point commun aux huit participants, désigné par le mot friche, ne constitue pas qu’un prétexte et que la plupart des contributions méritent qu’on leur prête attention.

Cela dit, je recommande tout particulièrement les photos fuyantes en noir et blanc de la Chambre intérieure de Louise Skira, dont on pourra trouver d’autres traces ici – Chambre Intérieure – Louise Skira – ainsi que trois textes : le récit de Patrick Hospital, Si besoin, qui relate les tribulations d’un individu mal identifié, de ses tentatives artistiques plutôt drolatiques (« Si bien qu’à un moment, après clôture de l’épisode du 5RDP1, il songea à empailler une chèvre. L’idée même lui était venue de reprendre contact avec une ancienne connaissance, un dentiste, afin de parfaire le tableau par ajout d’un implant à la mâchoire de la dite chèvre. ») jusqu’à son bref séjour en HP, l’auteur faisant souvent preuve d’un humour suffisamment noirci : « Le diamètre de la buse fabrique les premières interros surprises : sera-t-il consenti qu’il puisse y marcher debout ? Cela dépend de l’âge qu’il a. L’âge qu’on a diffère d’une année à l’autre. Cela se dit peu, est peu dit, ce qui tend à prouver qu’à prendre systématiquement le parti d’éviter une proposition orale ou écrite des évidences, on se confond tristement les uns les autres. » ; les Notes de poche de Quentin Léric, aux tonalités diverses puisque cherchant à capter tous azimuts : « Mes parents pensent que je traîne. Ils ont sans doute raison. Mais je voudrais qu’on revalorise un peu cette activité. Pas regarder la télé ou aller au centre commercial. Non, non, traîner, vraiment. S’ennuyer. Au point d’être prêt à prendre tout ce qui nous passe devant. Sans faire le difficile. Sans s’affoler du différent. » ; enfin, la longue suite de Maxime Actis, intitulée qui peut casser le sable & la pierre et subtilement composée de 25 parties numérotées, comme autant d’angles d’attaque très variés de ce qui peut s’entendre par friche, texte qui est à prendre au sérieux d’une lecture dans les détails sans que son auteur, heureusement, se drape dans la pose du Sérieux :

 

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à force de monter des morceaux de textes (on dit « énoncés ») les uns sur les autres, on va peut-être être perdu à la fin et donc déçu

 

dans ce texte, il y a beaucoup de choses, j’ai fait une petite liste pour ne pas les oublier : le mot « friche » est un mot qui travaille ; récit mythologique en trois phrases et glose ; de l’occupation de l’espace délaissé (récit et recopiage) ; images de la friche (variations) ; documentation (dont j’ai extrait un relevé fait à la Caserne Niel à Bordeaux en 2012) ; plantes coincées entre des briques ; digressions routières ; notes ; etc.

 

l’ensemble procédant de l’accumulation, il s’arrêtera de manière tout à fait sèche, instable et sans jointure

1 Vous vous demandez ce que ça signifie ? Eh bien, raison de plus pour aller y voir.

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rédaction

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