Revue La mer gelée, création et critique (revue bilingue franco-allemande)
n°4. PERDRE ! 153 pages. 10 euros. ISSN : 1772-0613
www.lamergelee.com – redaction@lamergelee.com
Sommaire :
– Johannes Jansen : Dans le passage (extrait), Traduction : Alban Lefranc
– Jean-Pierre Faye : Bataille : le très sombre noyau
– Monika Rinck : Summer of loss, Traduction : Alban Lefranc / Aurélie Maurin
– Alain Denault : Faire l’économie de…
– François Athané : Ni justice ni juge
– Odile Kennel : Maison mien chantier / Penser sauge et toi / Questions sur le coq de bruyère, Traduction : Olivier Le Lay
– Serge Pey : La langue arrachée
– Ron Winkler : configuration pluie / éponges / nuages, Traduction : Olivier Le Lay
– Alban Lefranc : Jimmy
– Arno Calleja : La ligne
– Anne Monfort : Rien ne fait mal
– Daniela Dröscher : Lune/ mienne/ près de moi, Traduction : Alban Lefranc
# Michael Kutsche : dessins
# Catherina Deinhardt : mise en page
Editorial :
« PERDRE !
où le lecteur attentif découvrira :
Que la sauge ne sait pas comment elle s’appelle
Qu’un chien à qui l’on injecte du sang de chien fatigué devient lui-même fatigué
Que la mort est de la vie portée à ébullition
Qu’il est une viande à boucherie
Qu’il faut s’imaginer une corrida à soi tout seul
Que lorsqu’il lit un texte, il lit sur une langue arrachée
Qu’une communauté secrète et furtive maintient le monde à température supportable
Qu’on ne sait pas ce que peut un corps
Qu’une progression facheuse des prévisibles augmente le monde inhumainement
Que des poissons peuvent être une réunion de poings serrés
Que le deuil du malheur est une bon garant de la norme
Que la structure sociale est le résultat de la convulsion sociale »
Premières impressions :
C’est avec un trés grand plaisir que nous découvrons cette trés belle revue de littérature contemporaine bilingue, chose rare, qui se présente comme « une entreprise de démolition » dirigée par Alban Lefranc (Berlin / Paris), Anthony Morosoli (Paris), Daniela Dröscher (Berlin), Aurélie Maurin (Berlin) qui paraît deux fois par an des deux côtés du Rhin depuis 2004. Une ligne trés exigeante sur le plan littéraire autant que politique, pour une exploration pointue de cette injonction « perdre! », cri à rebours de l’idéologie dominante de la réussite et de l’acquisition. On y trouve aussi bien des textes de fictions que articles théoriques, ainsi que de la poésie, les auteurs français et allemands sont en majorité de jeunes écrivains, mais on retrouve aussi des auteurs reconnus comme Jean-Pierre Faye, ou Serge Pey. Nous ferons une chronique plus approfondie de cette revue qui mérite le détour et surtout une lecture attentive.