[Texte] Daniel Pozner, À lurelure (extrait)

[Texte] Daniel Pozner, À lurelure (extrait)

juin 12, 2009
in Category: créations, UNE
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Avant la parution de son prochain livre (Pft !), l’automne prochain aux éditions Le Quartanier, Daniel Pozner (1971) nous a fait parvenir cet extrait de "À lurelure" – dont l’on pourra avoir un autre aperçu, sonore celui-là, sur Sitaudis. Anne Portugal écrit de son travail : « ça se pose là / ça décoiffe là / ça décoince ce qu’il faut / ça craque aux bonnes jointures » et Denis Roche : « Je trouve cela vif, virevoltant, drôle, bourré du plaisir d’écrire. »

Guignol.
Une cuisse orange et l’autre bleue.
S’agite et flambe oh pardon ricane une illusion.
Il fait plus la roue plutôt la potence le feu knout étrivières pilori la question.
Le vin coule ou un filet de bave à ce spectacle.
Cent mille ouvriers périrent pour construire ce barrage.
J’ai le pied marin.
Trébuché au bord du trottoir.
Ouais je vous dirai tout.

*

Toujours vide ou presque mangeait ici les restes fauché pas encore inconnu déjà fourchette crayon.
C’est bien leur propre peau qu’on apporte ici sur le marché (Berlin, 18 avril 1899).
Ta robe blanche sur les rotatives.
Suivre les flèches.
Au fil de l’eau.
Née nue phare.
Sur les lèvres.
Pas un mot à grands pas va et vient.
Fondu.

*

Singe avec sourcils froncés sourire rouge devant un dictionnaire sorcier aux cheveux de paille des grelots aux naseaux et paumes piquées de ferraille loup-garou au chapeau trop large sabots crottés égaré au milieu de la fête foraine. Elle me tendait un minuscule miroir de poche.

*

Il se peigne retrousse ses moustaches bombe le torse et pète.
Il était une boiteuse qui allait au marché avec dedans sa hotte des œufs à plein panier.
En mi mineur.
Encore un effort.
Bleu-vert j’ai les cheveux mouillés les poumons pleins d’eau.
Je cligne de l’œil.

,
rédaction

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