À 37 ans, Sébastien Ecorce – par ailleurs enseignant-chercheur en philosophie politique – a collaboré avec des artistes comme Benrath ou Dado dans des ouvrages pour bibliophiles ainsi qu’avec des musiciens (on suivra sur France Musique l’émission de Véronique Sauger, "Contes du jour et de la lune"), et, dans l’attente de publication d’un premier livre, a publié quelques textes – dont "Faire-passer" sur Sitaudis.
En ce geste errant, pli d’espace projectif des combinatoires, contourne la densité continue, tissus de voix d’air.
Presque informe. Cette pesanteur déliée.
Fond d’abondance, lac muqueux. Incube iode sous tension dans la puise. Infecte l’effraction marquée.
S’époumone carne crête aphone diaphane, aptère, ou spéciation des flux la moins saisissable.
Vies sous vie des Choses.
Ces Choses sous vie de vies.
Marges te relient. Particules. Irisation, mode varia.
Vibratile d’essence. Clarifie ce peu. Chosifie l’excès, présence dure.
L’apprentissage de ne plus apprendre. Purgation des âmes en ce coulant distingué.
Appareil rebel en sa broderie, sous peau double hélice, spiralée.
Par cette note oubliée, perdue, l’apparente insoumission. Touche la déclosion.
L’accélération déplace l’effet de circularité de corps en-avant.
Particules, d’irrésolution.
Grappes chaotiques, lèvres de baies, rapts de cercles, l’éclisse l’œil sous bois de rose résonne d’équerre.
Il y a du mouroir. Ce son qui fait le lit.
Apostille à VARIA
L’aspect conceptuel disséminé n’est pas là pour radicaliser tel ou tel discours, fût-il poème ; il est tension dans l’espace du Logos. En ce sens qu’il est le rapport ou travail dynamique de la langue sur elle-même. Et lui permet la possibilité de nouvelles trouées, hors d’une certaine vulgate poétisante… Toute une part non négligeable du poème contemporain, en fait. ( Beck, Daive, Prigent, et Fourcade,…) s’est développée sur cet axe tournoyant. Bien sûr, on peut toujours se livrer aux métaphores en enfilades, aux surgissements mous, aux antiennes pré-fixées, aux voluptés lyriques figées, aux enlacements serviles, aux intuitions surplombées d’évidences… Je ne me place pas sur ce terrain-là. Enfin, je l’espère. Ou, modestement, sur ce terrain qui ne cesse de se dérober, miné. Sur ce terrain de la saisie/dé-saisie, et de son Tempo.
Le rythme, la pulsation, l’énergie… autant de marqueurs fondamentaux qui pour moi sont essentiels. Puisque musicien, pianiste.
Pour exemple, Cage, Berio, Stockhausen, …Sont de bien plus grand Poètes que bien des Poètes contemporains. Toujours étonné que ceux qui se prétendent dépositaire d’un savoir ou d’une connaissance sur la musique en énoncent que des pauvretés. Elle ne doit pas faire l’Objet de connaissance, véritablement. Elle doit se vivre, par des tentatives d’incorporations plus ou moins poussées. En ce sens, elle rejoint si ce n’est dépasse, l’expérience du Poème.
Ce " Varia ", c’est un peu ça. Le geste, l’accent du corps. L’espace sonore. Diffracté. Compact. Augmenté. Aggravé. Intensifié. Réifié. Obscur. Sec… Cette tentative pour restituer cette vie, inventer un Temps autre, support sans substance à rendre sensible le sonore.
Ce qui s’approcherait de " l’énergie d’expression ". Trouver un mode d’accentation, pour reprendre une très belle allusion de Barthes, "par rapport à quoi toute interprétation se déclare". /S. ECORCE/