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Vie incarcérale, en vedette : l’Espace Démocratique d’Apprentissage (E.D.A., en figure managériale)
Situation générale : coincement de bâtiments entre
l’entrée par derrière du bâtiment, animaux de bâts > rentrent tête basse,
bas bâtiment sur lequel est inscrit en trop gros, des mots comme avenir, département, construction, conseil général ; ensemble, vivons la concertation éducative, plongée dans le cerveau dérangé de Laid Ducnat ; déconcertant,
il y a un ordre dans les termes, mais on ne comprend pas, finalement, le lien entre la grossièreté du bâtiment, laid, inesthétique / anesthésiant
la pupille, et ces mots.
Non, on ne comprend surtout pas pourquoi les mots enfants / liberté / esprit critique / beauté ne sont pas sur ce mur de désaccueil ? ? ? ?
Passer rapidement devant permet de croire lire quelque chose comme « Nous construisons l’avenir de vos enfants ici ». Mais c’est de l’avenir du département qu’on cause …
Mensonge d’accueil ! Les managers, zinzin-venteurs de phrases torche-culs, ont sacrifié le langage, encore une fois.
Dessous ces mots, barrières, des barrières, grilles, des grilles, on protège qui de quoi ? Intérieur Vs extérieur ou InVsmnt ? Protégeons nos enfants d’entrer dans ce bâtiment !
Des caméras qui camératent, vidéobservance > têtes blondes sur écrans noirs, reste gris tout ça, faits et gestes, gestuelles soupçonnées :
main au portable,
main dans l’sac,
main au panier.
Tour de contrôle, ici tour de contrôle !
Vue d’en haut, même si – notez bien – prendre de la hauteur chez Laid Ducnat reste peu évident et partiel :
- espaces bitumés pour jouer > classe ! /
- espaces bitumés pour patienter, errer ; tourner en rond s’fait chier > re-classe ! /
- Σ : Bitume + bitume + quelques m2 de verdure* pour laisser deux pauvres poules picorer = écocorico-collège!! Labellisé, évidemment, Mama Nadgeure (cheffe de l’information et du contrôle) est passée par là, dossier, constitution, objectifs, bilans, résultats, évaluation.
Que vive l’architecture scolaire pré-apocalyptique – n’y sommes-nous pas déjà ?
* [attention, attention, notez bien, sigle, alerte au sigle, vous êtes dans un bâtiment E3D, je répète vous êtes dans un bâtiment E3D > établissement (en état de faiblissement avancé) en démarche de développement durable // pauvre linguiste qui s’attardera sur cette suites d’ineptes concepts accolés : en démarche (à la con) de développement durable (quel développement humain durable?)]
L’entrée dans l’E.D.A, donc, l’odeur, première fois,
inaltérable odeur de l’ennui, la prison à échelle adolescente,
tout est bas dans l’E.D.A. – manque de grandeur (forcément, ici on baisse la tête, on baisse les yeux, on baisse le niveau, on baisse ses exigences, on s’abaisse aussi, surtout, devant les forts) – ça pue, en fait.
C’est misérable, la première réaction, la bonne, instinctive, naturelle, animale, c’est de se casser, fuir, se tailler, se faire la malle, faire le mur, se carapater rapidos, tout sera bon pour ne pas rester
(* AUCUN SCRUPULE LES ENFANTS *).
L’E.D.A., ici l’espace ne vous veut pas de bien.
Navigation sans GPS à travers des couloirs mornes, bleus probablement, on ne sait plus car incapacité du cerveau à imprimer cette abominable laideur, des poteaux des poteaux – qu’on se prend pleine gueule (à l’époque des jeux idiots des couilles aux poteaux, aujourd’hui les poteaux énormes, impossible à rejouer cette malédiction pour faibles).
Soumission à la surveillance : aucune aspérité, tout est accessible, visible et sans recoin.
Des portes, fermées, bleues, pourquoi ce bleu infernal ? Bleu, la mer, le ciel ? L’infini ?? Le rêve … arrêtez, on se marre tellement, ces mots n’ont pas leur place ici. Univers carsidéral.
En marchant au hasard, sans savoir, on comprend finalement qu’on est dans un collège,
pas dans une prison, enfin
pas aujourd’hui les matons sont absents.
— pas à pas dans le morne espace du savoir (?) —
Collège, ensemble ? non ! Somme, masse, indistincte, de qui, profélèves ?
Pour l’espace, ici, le comprendre pour le refuser / ou le nier sans empathie, cyniquement,
l’accepter c’est
y travailler les yeux fermés sinon ils saignent.
Rapide coup d’œil dans une classe, toutes les mêmes, des rangées, un bureau, le maître surveille, il n’y a plus l’estrade d’antan mais c’est tout comme. L’estrade est virtuelle, le prof est au-dessus, il maîtrise, il méprise trop souvent, il regarde vers le bas – enfin au collège, au lycée il la ramène un peu moins, question de physique, de masse critique, de taille, c’est éliminant la taille.
C’est infini comme l’infinitude de la tristesse cet espace, on se perd en soi, on croit se perdre mais on est toujours au même endroit quand il est vide.
Plein, c’est différent, un peu.
Plus ou moins les mêmes tronches.
Plus ou moins les mêmes enseignements dispensés ou hurlés, qui naviguent dans les couloirs, traversent les cloisons (éco-conconçues de toute évidence).
Pourquoi pas plus de trous dans les grillages pour fuir ?
Pourquoi pas plus de graffitis pour effacer labels et phrases déGUEUpartementales ?
Les enfants, régulièrement, espèrent que l’E.D.A. crame, combien de fois entendu sur une semaine ?! Pourquoi nous adultes ne les aidons pas à faire disparaître l’E.D.A., avachis mous et endormis que nous sommes ?
Certitude numéro 1 : l’avenir ne se construit pas ICI.