Tous comptes faits… [Lire les Règlements 1 & 2]
la vie toute pleine et toute belle de réalité
la fiction s’emmêle dans la vie vraie réelle
la vie vie fiction – ne pas avoir de racines
prive de la bonne franche réalité de vie
se rechercher dans l’avant plutôt que dans
l’histoire d’une fiction mentie inventée et
le tout dans une bonne humeur névrotique et,
aujourd’hui on ne cesse de le dire, bienveillante
pouvoir (se) rassurer (de) son passé
exercice illusoire car in extenso fictionnel mais
rassurant pour qui a cru s’abstenir de regarder en arrière
Factuellement, regarder photos, livres, comptes, notes, carnets, agenda, objets-souvenirs
la réinvention du tout illusoire avec quelques mots et expressions empruntées à ceux du passé
Croire que tout cela a été inventé pour soi, alors que
essentiellement pour les autres,
(ne pas savoir)
ne pas déchirer le contrat social ambiant qui, via les sbires de l’oeil de Moscou de la maison d’en face, observe, alimente la légende, juge et persifle
Il leur a fallu rester debout à ceux qui ont créé la légende ; probablement faire disparaître, se convaincre du faux comme du vrai, la fiction devient réalité – ou l’inverse, peu importe tout le monde s’enf(o)uit la mémoire –
et lui, le p’tit, lui inventer sa mémoire, lui créer ses souvenirs, invoquer la fiction pour éviter la friction
des années durant
espérer, pas à pas, que l’invention du réel tiendra debout, ne pas – ne plus, douter, au fil des jours, des mois, des années
évoquer le mensonge peut coûter cher, alors le monde se tait, le quartier, la ville, le zéro social se crée – et il ne le sait pas, le p’tit
évoquer le mensonge se paiera cher, un jour, mais pour le moment, le monde se tait,
les deux qui l’entourent, le cercle plus large qui l’enferme, enfermement dans la fiction
le p’tit, lui ne sait toujours rien, tant mieux – le p’tit baigne dans la fiction la plus étrange, qui semble ne pas payer de mine, mais qui risque d’éclater à tout moment
(avoir cru comprendre)
Un fossé d’années se creuse avec ce tas de mensonges initiaux qui reste au fond,
bouseux, merdeux,
le p’tit, lui, il grandit, le p’tit, il est plutôt bien construit, il avance sans trop savoir – et il sait déjà sans savoir, qu’il ne veut pas savoir ; il le sait très très vite,
inconsciemment
que rien ne tient debout dans cette histoire
il veut teindre le fil blanc avec une couleur qui va bien avec la toile de fond
avancer, avancer, courir, courir, se couvrir, tous aux abris
aux yeux des
ça, c’est bien,
la face est sauvée,
le p’tit posera plus d’questions,
il a rien vu,
il a rien capté,
(avoir compris)
et alors, toute une série de défunts,
muets défunts
remuer des fins
LES VIVANTS N’ONT JAMAIS PARLÉ (salauds!)
les morts se sont avérés plus bavards (cadavres!)
document administratif lambda bénin banal
dans une simple caisse de rangement de paperasses classiques
entre les factures d’eau et un livret de famille
ce sont les morts qui l’ont ressorti
et une vivante qui a lu
qui a soumis
qui a compris
qui a fait lire
au p’tit, qui n’avait jamais pris la peine, cette peine, lourde charge, de lire, lui, le p’tit qui aimait tant lire, mais pas la paperasse, c’est pour une autre race…
le p’tit il savait qu’il savait, dès qu’il a su
(ne plus vouloir savoir)
Ah !!! Colère, rage et empoignades, le p’tit en a marre de se faire foutre
Le p’tit, il va rapidement clôturer un débat qui n’est pas encore né
Le p’tit, il va faire payer tous les mensonges
les familles inventées, les ancêtres guerriers, les rien-du-tout finalement
les ressemblances avec … un tas de vent
les correspondances avec … un tas de cons
Le p’tit, il ne doit donc rien – c’est signé sur le papier vent
Plus personne pour venir lui rappeler son ascendance
car elle n’est pas, juste pas.
+1, le p’tit !