[Texte] Spécial 22(M)DP : poésieencours : l'éditoto de Franck Doyen

[Texte] Spécial 22(M)DP : poésieencours : l’éditoto de Franck Doyen

janvier 31, 2007
in Category: chroniques, UNE
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22mdp179.jpg22 (Montée) des Poètes, n°47/48 : poésieencours, 126 pages en deux livrets accompagnés d’un DVD de Claude Yvroud, ISSN: 0292-0794. 10 € commande : Franck Doyen / la tuilerie, 69860 Ouroux / revue.22mdp[@]wanadoo.fr


éditoto

ou spiruline for ever
Lecteur(s) bien-aimé(s) et néanmoins adoré(s),
Vous l’aurez tout de suite remarqué (votre oeil alerte et votre souplesse neuronale font toujours merveille) : ce numéro de votre revue préférée, le “22 (Montée) des Poètes” – “22(M)dP” pour les intimes dont vous faites dorénavant partie, est bien particulier. Disparu en effet le bel équilibre entre les “In et Dits”, les “Notes de Lecture” et les “Entre(deux)tiens”, ce corps n°47/48 n’est constitué que de travaux textuels. Ces travaux, regroupés sous l’appellation d’origine à peine contrôlée “poésies en cours” sont en fait issus d’une semaine passée chez Sofia Burns et Karim Blanc qui, du 23 au 30 juillet 2006, et en marge du festival “Voix de la Méditerranée”, nous ont accueillis dans leur atelier “L’Art en cours”, au 13 de la rue Noël Munuera à Lodève.

genèse de poésies en cours :
Pour le 22, il s’agissait de profiter honteusement de l’indécision de certains de ses auteurs qui se demandaient s’ils allaient cette année encore venir applaudir et/ou huer leurs petits copains – programmés, eux, officiellement sur le festival. Pour le 22, il s’agissait aussi de profiter de la présence nécessaire sur le Marché de son stand “lalangues en revues” (25 revues et éditeurs de poésies contemporaines) tentant (assez désespérément d’ailleurs) de combler par là un manque de plus en plus cruel et flagrant de ce côté-ci de la poésie autrement appelée poésies.

De profiter donc aussi, inutile de nier, d’un public acquis à la cause poétique le temps du festival, de le détourner de soirées plutôt show-biz censées faire rentrer suffisamment d’argent pour la pérennité des “Voix”, et donc de lui proposer, à ce public chéri, d’autres travaux – d’auteurs de la revue et donc forcément géniaux, beaux, intelligents, talentueux et souples sur jambes. Voilà : ça c’était l’idée de base : proposer un rendez-vous tous les soirs: même lieu, même heure, même combat ou presque : avec des travaux évolutifs, pouvant rebondir d’un soir sur l’autre (des works in week progress, donc et à peu près).

tentatives de définition de poésies en cours :
Le risque était grand évidemment de ne présenter qu’une scène de plus : un genre de truc un peu Off et donc, au bout du compte, assez In – le In et le Off constituant les deux branches du même arbre appelé Spectacle . Or, et vous commencez peut-être à le comprendre, il s’agissait bien d’une tentative d’autre chose. Un autre chose qui éviterait déjà la rectitude (et l’emmerdement qui va avec) de la plupart des lectures de poésies qui fleurissent un peu partout en notre beau pays. D’ailleurs peut-être serait-il souhaitable de se poser sérieusement la question et je vous la pose : Le système spectaculaire (scène / public ou table+bouteilled’eau+micro / rangées de chaises) est-il judicieux en matière poésies ? Si oui, dans quel(s) cas ? Développez, je ramasse les copies à la fin de l’heure.
Enfin, et puisqu’il s’agissait vraiment d’autre chose, mais de ce genre de quelque chose plus difficile à définir après qu’avant, cette semaine assez folle a bien pris les allures d’une semaine de résidence collective. Permettant en actes l’émergence de pratiques d’écritures (écrits et ures, donc) en relation même avec le texte en élaboration, en relation même avec son lieu d’énonciation(s) et avec le public.

22(m)dp + art en cours = poésies en cours :
Ce corps 47 “poésies en cours” est donc constitué des textes qui ont vécu et fait vivre cette semaine. Pas tous les textes – à regret, l’extensibilité de la revue ne le permettant pas – ni tous les auteurs, car il a bien fallu se concentrer sur ceux qui ont traversé de part en part cette semaine et/ou dont le projet d’écriture en a été modifié substanciellement. Alors remercions tout de même tous les auteurs qui nous ont fait confiance et nous ont rejoints dans cette aventure qui laissera de belles séquelles chez tous et dans la revue. Et, bien qu’ils soient absents de ces pages, nous n’oublions pas Wianney Qolltan’, Didier Bourda, Sylvie Nève, Jean Azarel, Béatrice Brérot, Raf Sarfati, Rébéka’s, Châane, François Sion.
A cela et en guise d’étrennes, nous avons inclu à ce numéro déjà dense des travaux vidéos de Claude Yvroud construits à partir de séquences filmées durant cette semaine (dvd “lodève 2006”).

Enfin, tout ce travail d’émergence textuelle (écrits / lectes et ures) n’aurait pas été possible sans l’accueil formidable que nous a réservé “L’Art en cours”. Un type d’accueil qu’on ne croyait plus possible (vous savez, ma bonne dame, de nos jours). D’autant plus que Karim et Sofia ont déjà fédérer et fidéliser autour de leur lieu un public d’une grande qualité de présence et d’écoute (qui n’était pas, contrairement à ce que j’ai laissé entendre plus haut, particulièrement acquis à la cause poésies).
Il y a fort à parier que “L’Art en cours”, qui venait d’ouvrir alors ses portes, va devenir très vite un lieu important dans l’activité culturelle de Lodève et dans la vie quotidienne de ses habitants – et c’est bien tout le mal qu’on leur souhaite. Car il aura certainement fallu beaucoup de patience, d’ouverture, de gentillesse, de café, de rhum et de spiruline à Sofia, Karim, Elodie, Charlotte, Perrine et les autres pour nous supporter du matin au soir – et même parfois du soir au matin. Merci donc à tous et à toutes.

Franck Doyen

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franck doyen

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1 comment

  1. Marie Delvigne

    Franck a tout dit……mais j’aimerais souligner deux choses :
    – la spiruline de Sofia …indispensable à la création, faut goûter ça, c’est tout son amour !
    – le père Sébastien Lespinasse avait sorti un CD que j’ai acheté à Lodève et que j’écoute (tout en m’exerçant à dire ses textes avec lui = waouhhh) : au minimum 15 minutes par jour. ça travaille au corps et au souffle à donf. Faut goûter ça.[ seblesp@voila.fr]
    Et donc, à l’orée des villes, vous rencontrerez des poètes en collants noirs, gavés de spiruline, des crieurs de rues….
    Et donc, à l’orée des collants noirs, vous trouverez des villes gavées de spiruline en crieuses de rues….
    Et donc, gavés de spiruline, vous traverserez des villes en collants noirs du 22 mdp en crieurs de rues
    ET DONC…………….Vivement Lodève 2007 !
    Et hop, un peu de spiruline…..

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