Voici la deuxième livraison (lire la première) de l’hommage que Stéphane Rouzé a souhaité rendre à son ami Raymond Federman pour ses 81 ans. Avant que ne paraisse chez Léo Scheer, le 6 septembre exactement, le prochain livre de cet incomparable écrivain (Les Carcasses), celui qui a traduit À la queue leu leu et anime le site Lelem nous offre ce "récit qui avance tant bien que mal"…
En fait ce ne sera peut-être pas un voyage — en tous cas ce ne sera pas un voyage vers une quelconque terre promise — ce ne sera pas un bardo todohl de plus — mais plutôt un amoncellement — à l’image de celui qui procède dans les Carcasses — un anecdotique fourre-tout — un bric-à-brac absurde sans queue ni tête — un tas de racontars — des bribes chaotiques extraites de l’univers de Raymond Federman — empruntées plutôt volées — intégrées — désintégrées — digérées — car on ne peut pas vivre avec tout ce bagage F-Virussé sans avoir à le restituer un jour ou l’autre et lui bâtir une arche de triomphe surfictionnelle — alors lecteur — veux-tu que l’on te montre les nombreux trésors que recèle l’Arche de Moinous – receler — receleur – le raconteur de cette histoire est en quelque sorte un receleur ou plutôt un recycleur d’histoire — l’Arche de Moinous est en quelque sorte un grand recyclage fictionnel — ça te tente — Bon alors on y va —
— HERE WE GO — HERE WE GO — HERE WE GO —
— HERE WE GO — HERE WE GO —
— HERE WE GO —
— HERE WE GO ! —
Disons qu’il y a dans l’Arche de Moinous — Moinous first — Charité mal ordonnée commence par Moinous même – Moinous en spécial guest — car tout héros éponyme mérite d’être traité en V.I.P sur l’Arche de Moinous — puis il y a ses ladies — mais nous en parlerons plus tard – en parlerons plus ou moins — Moinous est le premier invité de l’Arche de Moinous — Moinous loneliness qui se confie sous la pluie au pigeon unijambiste de Washington Square — et partage avec lui son quignon de pain dans Moinous et Sucette — oui préfère ici l’anglais loneliness à la française solitude qui ne suffira pas à dire physiquement l’impardonnable solitude — l’impossibilité de dire et l’impossibilité de taire — dont a souffert Moinous à son arrivée en Amer Eldorado — disons qu’il pleut — disons qu’il tombe des cordes — mais la pluie ne motive pas elle seule l’existence de l’arche de Moinous — Ce n’est pas non plus l’histoire d’un échouage — ni l’histoire d’une fuite — mais une arche sur laquelle il sera permis — pour quelques instants de rires-apesanteur — de quitter la réalité derrière laquelle se cache toujours une catastrophe imaginaire — où il sera possible pour quelques instants de quitter cette funeste réalité comme Moinous quitte le fumier-réalité lorsqu’il raconte les fabuleuses aventures de Fantômas à Bigleux le Chien borgne — après avoir tenté de fuir Charlot le taureau furieux de Monflanquin — Moinous gardera en souvenir de ce jour-là une jolie cicatrice au genou gauche– ou encore quand il jump-up à cru Juliette la jument — ah oui on a oublié de mentionner que l’Arche de Moinous est bilingue — ça tient à la nature de Moinous — dont je tente d’inventorier les possessions —
Attention – il ne faut pas confondre l’Arche de Moinous avec l’Arche de Noé — même si l’Arche de Moinous compte parmi ses occupants pas mal de membres du monde animal — pour la plupart sortis directement du Retour au Fumier — et pour cause — car c’est là le Roman de RF le plus agricole — celui qui raconte les tristes années de guerre pendant lesquels RF a trouvé refuge dans une ferme du Lot-et-Garonne – où il a été exploité de l’aube jusqu’au coucher du soleil par ce vieux porc de Fermier — Lauzy — Il n’est bien sûr pas question que Lauzy — le vieux fermier — trouve refuge sur l’Arche de Moinous –oui — ça peut paraître injuste — mais le vieux Lauzy est tricard sur l’Arche de Moinous – car il a trop fait souffrir RF pendant son séjour – il faudrait d’ailleurs penser à établir une liste de personnes interdites de séjour sur l’Arche de Moinous — penser à établir une liste des tricards — ah bon lecteur tu nous trouves sévères avec le vieux fermier Lauzy — car s’il n’avait pu se réfugier à la Ferme RF n’aurait pas échappé à l’impardonnable énormité — bon pour Lauzy on peut toujours s’arranger — et puis il pourrait être utile Lauzy sur l’Arche de Moinous — car il faut bien quelqu’un pour s’occuper des vaches — c’est que Lauzy — ce vieux buveur de piquette — aime bien s’occuper des vaches — surtout de leur cul — mais aussi des poules — parce qu’il y aura des poules et des vaches sur l’Arche de Moinous — et donc du lait et des oeufs — les ingrédients principaux de la crème caramel —
La présence d’autres nuisibles pourrait être autorisé sur l’Arche de Moinous — et ce dans le souci de maintenir un semblant d’équilibre écologique — il y aurait même du Fumier dans un coin de l’Arche — le séjour des bibittes à patates — de leur vrai nom les doryphores — serait aussi autorisé sur l’Arche — sauf que ces derniers seraient plutôt malheureux sur l’Arche de Moinous – car les pommes de terre périssables seraient remplacées par les nouilles — oui ne pas oublier les nouilles — qui ont l’avantage de se conserver — oui — the noodles – les nouilles dans tous leurs états comme dans le Roman des Nouilles – il y aurait donc au choix sur l’Arche de Moinous des Macaronis des spaghettis des pennes des coquilles des coudes des torsades des canellonis des manicottis des frisées des spirales – chacun pourra au moment qui lui plaira se taper un plat de pâtes –
Ok, je monte ! laissez passer les dames en premier Messieurs (sourire) surtout les vieilles dames….
Je mets le texte sur mon blog Stéphane?
Bise
🙂
PS : si tu publies ce texte « en vrai », il faudra que tu dises que la photo de FED et de Mr Dominique Houyet 🙂
HERE WE GO !
YEP YEP….mais je me demande si cet univers « autartique » on va le supporter. Enfin, c’est vrai que L’Arche de Moinous , c’est pas comme dans la vraie vie…hein ! Hum…parce que dans la vraie vie, c’est chacun sa barque et si y’en a un qui se noie ben bof quoi….Ah Fuck, je reviens au réel, so sorry
Allez on embarque….rêvons, rêvons 🙂
Je n’ai pas tout compris, Marie : c’est quoi une publication « en vrai » ? en version papier ? en volume ?
Au reste, oui, cette belle photo est de Dominique Houyet.
Oui, Fabrice, excuse mon langage primaire mais « en vrai » oui c’est support papier….
Péché avoué…
Allez, Marie, je te laisse encore un an pour « vivre avec ton temps »… (rires)
= découvrir l’infinie potentialité du multimédia… Explore un peu tout LIBR-CRITIQUE ou
PUBLIE.NET… et dis-moi ?!