[Vidéo-lecture] JAVA is not dead - lecture de Jean-Michel Espitallier

[Vidéo-lecture] JAVA is not dead – lecture de Jean-Michel Espitallier

septembre 10, 2007
in Category: UNE, videopodcast
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espitallier-point.jpg La revue JAVA est terminée, vive JAVA ! La soirée JAVA is not dead – JAVA’s music qui s’est déroulée le 10 juin 2007 au Point Ephémère à Paris dans le cadre des Périphéries du Marché de la Poésie prouve bien cette assertion.

Car ce n’est pas parce la revue s’est achevée en 2005 que ses trois animateurs Espitallier/Maestri/Sivan en ont terminé avec la poésie. Au contraire, ils sont bien vivants, et continuent à développer leur travail poétique si singulier et exigeant, à travers livres et lectures, ou en croisant leur pratique d’écriture avec des artistes, et des musiciens. Cette soirée fait partie pour moi des plus belles soirées de lecture/performance que j’ai pu voir (et de surcroît à Paris!), et une des plus convaincantes quant à la relation entre poésie et musique. Elle a rassemblé sur scène, outre les trois de JAVA, le groupe Prexley?, dans lequel Espitallier joue de la batterie, Cédric Pigot, et Kasper T. Toeplitz. Et elle fut véritablement une lecture-performance-concert, formant un ensemble trés cohérent, bien rythmé, d’une durée de plus de deux heures, mais il n’y eut pas une seconde d’ennui ou de lassitude, car l’enchainement des différentes prestations, toutes excellentes, s’est faite toute en glissement et en alternance, lecture et musique s’interpénétrant, passant du rock parodique de Prexley?, aux listes absurdes d’Espitallier, du cut’up scizophrène de Maestri aux nappes bruitistes de Pigot, le son et le texte ayant la même valeur, et devenant indispensable l’un à l’autre.
En effet, alors qu’il semblerait y avoir une certaine mode depuis quelque temps à croiser son/musique et littérature, et alors que les trois JAVA sont avant tout des poètes, qui, même si on les dit « sonores » du fait de leur pratique de lecture, ne travaillaient pas en relation avec le son (contrairement à des gens comme Emmanuel Rabu, ou d’autres, qui ont dés le début de leur travail imbriqué son et poésie), cette soirée a développé ce qui me semble être un véritable travail poétique réfléchissant sur la dimension sonore, musicale qu’il pouvait avoir, et un véritable travail musical, réfléchissant à ce qu’un texte pouvait impliquer dans le son, à ce qu’est créer une écriture sonore ; on était donc loin d’une juxtaposition entre musique et lecture, ou d’un habillage sonore pour un texte, comme c’est souvent le cas, le son n’était pas un artifice, ni un élément décoratif, ou un faire-valoir du texte. Ce n’était donc plus une lecture « amplifiée » ou une performance musicale, mais autre chose. Espitallier, Sivan et Maestri ont déjà travaillé avec du son et des musiciens, mais je n’avais jamais trouvé trés convaincants les résultats de ces expériences, leurs textes se suffisant à eux-mêmes, étant assez riches, complexes pour ne pas avoir besoin d’un son n’apportant finalement pas grand chose de plus. Le son pouvait même parfois opacifier le texte, lui enlevant ou atténuant la force qu’il avait seul. Mais durant cette soirée, le son a opéré dans le travail de ces trois écrivains une véritable révélation, les poussant jusqu’au bout de ce qu’ils pouvaient être, accentuant des dimensions du texte, étant comme un révélateur (photographique) du sens et des potentialités de leur poésie, faisaient apparaître et entendre de façon étonnante les reliefs de leur écriture.

Vous pourrez donc voir des extraits de cette soirée dans plusieurs vidéos, la qualité du son n’étant hélas pas la même que celle dans la salle (l’enregistrement ne s’est aps fait à la source), vous en aurez cependant un aperçu. Et pour commencer, cette première vidéo d’une lecture de Jean-Michel Espitallier.
Nous parlerons plus précisément du travail de Vannina Maestri avec Florent Nicolas, et de celui de Jacques Sivan avec Cédric Pigot, dans les prochains vidéo-podcasts.

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Hortense Gauthier

études littéraires (lettres sup'), diplômée de Science Po' Lille - mène un travail poétique trans-média en explorant les différentes matérialités de l'écriture (sonores, visuelles, plastiques, numériques, corporelles ...) - fait des performances sonores et multimédias sous le nom HP Process (avec Philippe Boisnard) - anime la revue littéraire Talkie-Walkie, http://www.talkiewalkie.org - secrétaire de l'association Trame Ouest

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