[Texte] Joël Hubaut, ÉpidémiK 7

juin 23, 2020
in Category: Création, UNE
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[Texte] Joël Hubaut, ÉpidémiK 7

Nous sommes très heureux d’accueillir la série de textes que Joël Hubaut a écrits dans les années 70 – aujourd’hui introuvables. Car nous le tenons pour l’un des plus grands créateurs de sa génération. [Lire le sixième texte]
Dans INTER-ACTION C.L.O.M. (Joël Hubaut) (Le Clou dans le fer, 2007), Philippe Boisnard rappelle que, pour lui, « le terme d’épidémiK, loin de s’entendre au sens viral, doit s’entendre selon le principe d’une cancérisation » (homogénéité vs hétérogénéité). [Lire sur LC : « Lissez les couleurs »]
Fabrice Thumerel : « Étrangère au style comme appropriation idiolectale de la langue, la cancérisation épidémik fait sortir la langue de ses gonds. Dans lissez les couleurs ! à ras l’fanion (Al dante, livre + CD, 2003), à la mollesse de la « langue pure moulée à la louche », le poète excentrique oppose « une langue libre démoulée » » [cf. « Poésie, musique et chanson dans le champ poétique contemporain »]

 

L’épidémie épidémike transforme l’idée du monde contre sa prolifération ravageuse, segments toxiques, parasites du soulèvement, mimétismes idéologiques des larves, chiures ventilées dans les bronches, étouffement des sens, mépris des animaux, aliénation en série… Pour le renouvellement, le corps se dé-codifie dans son recyclage, à coup d’ fourchette dans la touffe, spatch ! Cul de cul… coktail, ragoût. L’épidémie coule en pédonculant toutes les particules métamorphosées, elle foisonne dans l’extension programmée, elle épouille, sabote les frontières, l’épidémie s’enfourne contre l’épidémie dans la tuyauterie planétaire comme un film expansé en migration violente dans le monde vers d’autres mondes contaminés, gerbe les germes, elle révèle les carottages fossiles d’illusion, l’imposture de la ruse perfide, les saloperies, la banque-boeuf, les assurances, l’administration, le contrôle, l’épidémie anti-corps balaye les simulateurs, sodomie radio-active de l’espace-temps, fusées-fusées CKKE, pénétration volcanique de la conscience en transe, signaux épars , libertaires, échangistes marquant le passé futur dans le présent constant en suspension, évaporation de l’âme-glaviot, l’épidémie s’expose pour cuber son foisonnement contre les foisonnements, elle déchouine l’aplatissement des courtisans, toute la couenne, l’épidémie formule l’épidémie dans ses anti-corps, elle entraîne la pensée proliférante dans la pensée-anti-corps, l’épidémie est une divagation rajoutée, une augmentation qui augmente l’épidémie de son épidémie dans l’espace avec la crème fraîche des cieux expectorée pour peindre le futur contaminé à la mémoire d’Artaud avec les anti-corps de l’épidémie corporelle au-delà du corps prémédité, c’est çà ! Juste pour l’esprit épidémik, pour l’esprit épidémik du grésillement de la vie imprévisible, pour le frottis, oui, pour le frottis dans son écho crépitant, raclé, complètement raclé… bziiiiiiiiiigrrrrrrrrrr – bziiiiiiiiiiiiiiigrrrrrrrrrrrrrrrrrr pour la beauté…

 » MUTATION EPIDEMIK  » (100 x 75 cm ) : feuilles perforées – plan géographique de la zone d’ insectes, photos constats insectes résinés, dessin. ( épidémik-box co-réalisation Michel Sohier/ Joël Hubaut 1976.

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