[News] Libr-vacance (2)

août 10, 2021
in Category: chronique, livres reçus, News
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[News] Libr-vacance (2)

En ce début août où c’est le calme avant la tempête de la Rentrée-littéraire, découvrons quatre publications récentes ou à paraître ; pour le reste, l’été n’étant pas aussi serein qu’on nous le serine, restons libr&critique avec CUHEL (Observatoire des Forces Néo-Libérales en fRANCE)…

 

Observatoire des Forces Néo-Libérales en fRANCE (OFNLF)
CUHEL

♦ Si votre corps est votre meilleur placement, sortez de votre zone de confort pour en augmenter la compétitivité ; il suffit ensuite de gérer le stress, de coacher le mental et d’optimiser les gains.

Soyez l’entrepreneur de vous-même
et faites partie des winners !

Faites vos Jeux !

♦♦ La crise sanisectaire nécessite qu’on renforce la Liberté des bienfouteurs de l’humanité et l’Égalité des Fraterniqués. (La chance va aux winners comme l’argent à l’argent).

Le Peuple supporte la domination, mais seulement sous la pression – une pression qui a pour noms : Dette, Trou-de-la-Sécul… Progrès… ou encore les 3-M : Marché/Mode /Modernité.

 

♦♦♦ En régime néo-libéral, on sait se faire comprendre : à coups de Flash-Ball ou de QR codes. Ce dernier présente l’avantage de mettre la pression sur les divers acteurs sociaux – pression psychologique, morale, sociale et financière –, tout en externalisant les coûts sanisecturitaires et en faisant croire à l’individu-rationnel qu’il est libre. (L’homoncule aux pieds gonflés va de lui-même là où l’on veut qu’il aille).

 

♦♦♦♦ Gouverner, c’est être pédago = avoir raison des gogos !

À ceux qui ont bien compris la leçon, c’est tout bon (Bas-les-masques !) – et pour les cons-cons c’est prison masquée !

♦♦♦♦♦ Le pass sanisectaire est obligatoire dans les moyens de transport public, sauf dans les métros et TER : il faut bien que le peuple laborieux aille au turbin. (Comme dit le dicton : Classes laborieuses, conditions dangereuses).

♦♦♦♦♦♦ Soit – un faible taux mondial de vaccinés,

– un faible taux de protection des vaccins contre la contamination,

– un taux non négligeable de récidives potentielles,

– une faille un étau : la menace des variants…

Contre cette impasse, réponse des z’autorités de fRANCE : un passe sanisectaire pour atteindre l’immunité collective…

 

Cours de grammaire (néo-)libérale

 Il ne faut pas perdre

Il ne faut pas abuser

Il ne faut rien lâcher

Il ne faut pas se plaindre

Il ne faut pas revenir en arrière

Il ne faut pas être improductif

Il ne faut pas tout attendre de la société

 

Il faut sortir de sa zone de confort

Il faut se mettre en projet

Il faut être constructif

Il faut aller de l’avant

Il faut être résilient

Il faut être flexible

Il faut positiver

 

Libr-Livres reçus

► Revue VÉHICULE, n° 4, Rennes, printemps 2021 : En droite ligne de la sortie du livre comme du style (poésie), ce numéro se présente sous la forme d’une pochette (on songe au Talkie_Walkie de 2003) qui « propose des partitions à activer par le lecteur » à sa guise, quels que soient la manière et le lieu. Cette boîte à outils interactive qui est le produit d’horizons divers – dont le théâtre et la musique – se veut subversive : « À l’heure où tout ferme, où tout se resserre, où l’instruction est de se calfeutrer, de s’isoler, de se protéger, à l’heure des protocoles de sécurité, Véhicule propose de jouer/activer /interpréter/créer partout. Déjouez l’injonction. Faites. »
Comme souvent dans ce type de projet ambitieux, on y trouvera à boire et à manger.

 

► Arnaud Le Vac, Manifeste pour une poétique de la modernité vers Hugo, Baudelaire, Lautréamont, Rimbaud, Mallarmé, Apollinaire, Breton, Tzara, éditions du Cygne, printemps 2021, 136 pages, 15 €.

4e de couverture. Un Manifeste pour une poétique de la modernité pour penser ensemble la poétique et la modernité : inséparable de l’invention d’un vivre et d’un dire dans et par le langage. Un vivre langage réinventant au présent de l’énonciation l’historicité de nos vies et de notre histoire. Qui est notre modernité en tant que modernité : transformant notre rapport au langage et au monde. Au sujet comme au social. Un manifeste pour écouter ce qui du langage fait le monde et ce qui du monde fait le langage en questionnant ensemble et singulièrement ce que fait le langage à partir du poème et ce que fait le poème à partir du langage. Ce que l’on appelle la littérature quand on parle de poésie et ce que l’on appelle la poésie quand on parle de littérature. Qui est aussi le présent et l’avenir de la linguistique et de la littérature quand l’une et l’autre n’oublient pas ce que fait le poème avec le langage. Une poétique de la modernité qui en tant que modernité est aussi une politique de la modernité.

En une phrase. Le décalogue de la modernité : modernité comme sujet et modernité du sujet…

 

► Eileen R. Tabios, La Vie érotique de l’art. Une séance avec William Carlos Williams (USA, 2013), traduit de l’anglais par Samuel Rochery, éditions Série secrète, été 2021 pour la traduction française, 48 pages, 10 €.

4e de couverture. Première traduction française d’un texte d’Eileen R. Tabios, La Vie érotique de l’art est un long poème qui retrace les aventures et les mésaventures sexuelles de quelques-uns des plus grands artistes de l’histoire de la peinture. S’insinue dans les couplets le fantôme du poète et médecin William Carlos Williams. De Goya à Pollock, en passant par Renoir, Seurat, Picasso, qu’est-ce que le sexe a fait à leur art ? Et, que le poème de leurs expériences soit ici celui d’une femme, en quoi cela peut-il changer le rapport de l’art – défini en majorité par des hommes – à l’érotisme ?

En une phrase : Une cascade de tête-à-queue savoureux – qui, parfois, paraissent sans queue ni tête…

« la taille,
cette affaire commune à la peinture et aux pénis ? »

 

► Vincent Lafaille, Il a fallu apprendre à lire dans le noir, Les Presses du réel, coll. « Al dante », à paraître le 27 septembre 2021, 64 pages, 10 €.

4e de couverture. Ce livre se fabrique dans le temps des mouvements sociaux (de 2016 à 2020). Alors que ce pose la question de comment réinvestir nos villes et nos vies – notre présent –, l’auteur réinvente une poétique qui se construit sur le rythme, parfois hésitant, titubant, de la marche – comme on traverse l’espace pars des chemins de traverse, dans une logique d’écriture buissonnière. Des lettres, envoyées à une camarade, ponctuent ce récit fragmenté par des descriptifs qui sont autant de respirations.

En une phrase : Un lent et long silence…

« Il faut casser le livre
pour pouvoir commencer la lecture »

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Fabrice Thumerel

Critique et chercheur international spécialisé dans le contemporain (littérature et sciences humaines).

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