[Texte] Claude Minière, On est capable

On est capable d’organiser des Jeux Olympiques et on n’est pas capable d’arrêter la guerre à Gaza ni d’éviter les drames des migrations !  Chaque poète cherche à ce que se dise ce qu’il y a de vicié dans la civilisation.  J’ai encore essayé avec mon Voyage d’Hiver.

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Aujourd’hui que je ne suis plus

Sur la route je mesure

Les anecdotes l’immuable et l’usure

De l’être l’identique et son surplus

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Pourquoi ne dit-on pas dormir à la vilaine étoile ?

Parce que c’est trop long

Et aussi parce que les étoiles sont trompeuses

Elles nous font croire à l’infini

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Pendant l’hiver les choses se transforment

Il vient des cheveux, des bouts de tissu

Des morceaux de papier, une musique

Originelle joue en secret, pendant l’hiver

Les choses

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Marche n’est pas le mot qu’il faut

Pour la gare, des chemins oubliés

Des endroits inutiles

Et ça peut n’en plus finir comme l’Enfer

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L’autocar ne pas attendu

Je crois que je devrai prendre la route seul

Elle est comme un désert mais le sol

De bitume calme ce soir un peu l’amertume

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L’humide odeur de mes vêtements

Est ce qui reste

D’un événement ancien, qui laisse une tristesse

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Les voyageurs aux blanches combinaisons d’Espace

N’explorent pas comme moi les gouffres et les aurores

Le vide et l’aveugle glacis des galaxies

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Les hommes sont de braves hommes

S’il s’agit d’habiter ce monde

Ils repasseront