Pour (re)lire cette fresque poétique : partie 1 ; partie 2.
JFFK se demande : « Suis-je malade ? Le suis-je au
masculin, au féminin, au neutre, puis-je éluder ma
maladie supposée ? Suis-je malade c’est-à-dire mal
habitué au monde dans lequel je vis et que je fais
nuit et jour ? Suis-je malade de l’immonde auquel
je ne m’habituerais jamais, ni en bien ni en mal ?
Dire que le monde est immonde c’est dédire ce que
l’on appelle communément le monde qui produit des
souffrances et des douleurs tout à fait évitables
que je ne peux intellectuellement cautionner bien
que à peine puis-je m’en départir.
Moi, violent,
je ne m’en serais pas aperçu. J’ignorerais bête de
somme que je suis que je serais toute violence, la
niant d’un bloc, d’un seul revers de la main ? Qui
suis-je et qui serais-je moi qui suis JFFK ? Long-
temps j’ai voulu être, exister entre les figures
et les figurines de Frankenstein et de Faust mais
aussi entre celles de Fitzgerald et de Kennedy. Je
me suis transformé et j’ai noté ceci : la violence
me traverse humainement. La refuser nécessite une
énergie considérable, plus que celle requise pour
fuser. Refuser c’est fuser à nouveau ».
S’il a mis un point d’honneur à ester en justice
plutôt que de tenter sa chance de plaider sa cause
dans l’espace médiatique ainsi que l’avait par
exemple fait en laissant fuiter des informations
dans la PQR l’un de ses anciens collègue pigiste
auquel Caradisiaque refusait de prendre en charge
un aménagement de son bureau auquel il avait droit
en raison d’un handicap, Adam Vincent s’était ré-
solu à tenter de recourir à ce stade au quatrième
pouvoir. Il s’était d’abord adressé à Médiapart.
Une réponse polie mais standard lui avait été en-
voyée dans laquelle était expliqué en substance
que le média était très sollicité et que peut-être
aucune réponse ne lui serait apportée. Il avait
ensuite contacté d’autres journaux mais aucun ne
s’était montré concerné. D’expérience, Adam sait
que de nombreuses relations de travail du secteur
de la presse sont irrégulières d’un point de vue
contractuel.
On ignore qui est JFFK. Il pourrait être vous ou
moi. Il pourrait être une personne existant selon
des principes comptables autres que ceux qui sont
en vigueur depuis le quinzième siècle au moins qui
crise après crise, font, défont et refont toujours
empirer les mêmes malheurs. Lui-même ne comprend
pas toujours ce qu’il dit mais le dit quand même.
JFFK dit : « Mon dû est tout tracé parce qu’il y a
de la matière stockée qui, si elle est disposée,
change le mobile d’un crime mais ni le rapport au
mythe ni celui à une parole donnée. »
Ils : qui sont-ils ? Elles alors ? Ils ou elles ?
Iels ? Pourquoi pas on pendant qu’on y est ? Tony
Chicane lit dans un bar-café-presse autrement dit
Trois milles milliards de dette publique française
à droite : « c’est un scandale », à gauche à court
d’argument on joue la montre.
dans un bistrot ou un débit que l’on pourrait d’un
autre point de vue appeler un crédit de boissons,
de jeux d’argent, de magazines et de journaux, de
cigarettes. Iel il ou elle Tony Chicane habite le
quartier du Blosne exactement sur la zone du mini-
centre commercial Italie, à Rennes. Tony Chicane y
vit mais aussi y poursuit son observation à peine
anthropologique du monde. Ici, à Italie, on vient
se procurer des jeux d’argent sans faux semblant
ni fausse modestie, on vient pareillement acheter
des cigarettes ou des cigarillos.
Qu’est-ce que l’on a ? On est chafouin. Nulle paix
à venir semble-t-il. « On a toutes les voitures et
des services associés à disposition, diffusés ou
distribués, plus ou moins répartis, dit Adam, ce
qui est insuffisant. On a des innovations à ne pas
savoir qu’en faire, innovations sans inventions
mais l’on a surtout partout crises et guerres. »
Qui d’autre que Arthur Gonzalès-Ojjeh pourrait
prévenir le genre de délire indéfinissable auquel
JFFK paraît parfois être livré ? Sûrement pas JFK
qui à défaut d’être fière est trop orgueilleuse.
Arthur s’est avoué sa fierté il y a une dizaine
d’années au moins, après qu’il a démissionné de la
Goldman Sachs ! Arthur Gonzalès-Ojjeh, autrement
dit Arthur X-Y ou encore Arthur I-II, Arthur entre
un et deux ne peut être confondu avec Arthur de
cinq à sept au mitan de la fin de sa journée de
travail, fut fier mais Arthur l’est toujours. Il a
appris que la fierté relève d’une attitude perso’
nnelle qui procède d’une épreuve alors que l’or-
gueil est l’affaire d’un subtile mimétisme de
nature pusillanime et grégaire, pusillanime parce
que grégaire. Aussi, la fierté relève d’une action
et par-là fondamentalement d’un faire quand l’or-
gueil relève au mieux d’une transaction fondée sur
quelque symbole.
JFFK aime manger des miettes de pain surtout si
elles sont très grillées, noires et s’émerveille
de leur digestion par son tube digestif. Il dit :
« Je n’ai pas eu d’enfance car le dégoût de la dé-
composition ou du pourrissement de la matière m’a
angoissé. »
Arthur Gonzalès-Ojjeh est aujourd’hui en RTT. Il
tire une table assez lourde au milieu d’un espace
dont la surface est couverte de petits cailloux,
de gazon sauvage et de pissenlits. Il s’assoit sur
une chaise et s’appuie partiellement sur la table
disposée là, devant lui, puis écrit parce qu’il
s’est engagé il y a une douzaine d’années à Paris,
à Berlin ou à Acapulco à faire une biographie de
Jérôme Kerviel dont il est un ami et qu’il n’a
cessé entre temps d’y réfléchir sereinement, et
suffisamment. « Il y a longtemps j’avais accepté
d’écrire une biographie de mon ami Jérôme Kerviel
sous l’intitulé No mercy. Je m’exécute finalement,
déterminé, au risque de notre amitié car il n’est
ni facile ni évident d’écrire sans se heurter à
l’adversité de la fidélité à telle ou telle image,
à tel ou tel jugement, à telle ou telle réputation
usurpée ou sous-estimée. Qu’importe ! J’ai choisi
de commencer d’écrire cette biographie qui succède
directement à celle qu’il a lui-même écrite sous
le titre Mémoires d’un trader et qui a été publiée
en 2010 par la maison d’édition Flammarion. Je
procède à partir d’articles de presse et de posts
publiés par mon ami sur son compte LinkedIn. Plus
tard peut-être conduirais-je avec lui des inter-
views que j’effectuerais au rythme d’un rendez-
vous d’une heure et demie chaque jour de la semaine
en dehors du samedi et du dimanche la durée qu’il
faudrait pour obtenir toutes les informations dont
j’estimerais avoir besoin. Parce qu’il est mon ami
Jérôme m’a donné un blanc-seing. Parce qu’il est
mon ami je prends le parti d’en faire un portrait
singulier au plus intime de sa personnalité quitte
à tout inventer puisqu’il est entendu ou convenu
que sa figure fait l’objet d’une foire d’empoigne
et que sa personne publique est un exutoire de la
finance honnie par certains ou certaines. Voici
comment le texte pourrait débuter : « Chacun est
revenu à sa place. Jérôme K. travaille dans une
entreprise d’informatique de Levallois-Perret. »
Si l’on ne sentait que l’eau qui constitue environ
soixante-cinq pour-cent d’un corps humain et re-
couvre environ soixante-dix pour-cent de la Terre
alors on verrait en permanence la pluie mais telle
n’est pas notre réalité. Deux chiens errants sont
allongés en plein soleil sur la pelouse d’un parc
lorsqu’ils entendent une ambulance sirène hurlante
ils se lèvent sur leurs pattes et par simagrée si
tant est hurlent à l’existence puis se couchent
immédiatement à nouveau par similitude parce que
sans doute il n’y a eu nul événement. Si la scène
se passe dans la ville de Sofia, autour du NDK qui
est le palais ou le dôme de la culture, on voit
une publicité qui promeut une banque au nom jap’
onais, Tokuda, qui est écrit en cyrillique celui-
ci signifiant bénévolence, vertu, bonté, respect
imposé mais aussi rizière toutefois pas système
abiotique. Sinon on ne sait pas ce qu’il se passe.
Ellen Bretton-Woods se documente sur les origines
de la comptabilité actuellement en vigueur. Il lui
faut remonter jusqu’au douzième siècle pour les
découvrir. Cette comptabilité, dont les principes
n’ont même pas été remis en cause par les régimes
communistes, s’appelle en partie double. Parfois,
en lisant, elle trouve presque tout autre chose.
À propos que furent autrefois les loca ? Des parts
financiarisées ou contractualisées de navires, de
vaisseaux. Au treizième siècle dans les cités de
l’Italie du Nord, l’État dispose du monopole de
construction navale et, en tant que propriétaire,
les met à disposition des commerçants qui payent.
L’État profite mais entretient surtout le prestige
d’élites affiliées aux pouvoirs politiques, juri-
diques ou financiers. Vers 1248 Benedetto Zaccaria
dont le nom reste célèbre habite Gênes et exploite
des gisements d’alun sur le territoire de Phocée
en Asie mineure. Il a l’objectif d’en diminuer le
prix et par déduction sûrement le coût de revient.
Comment ? En alignant ses propres bateaux. Il agit
par là sur les moyens de production et sur la main
d’œuvre requise. Benedetto Zaccaria se trouve à la
tête d’un groupement familial presque une holding
d’hommes d’affaires qui a le monopole de la vente
d’un produit-clé nommé teinturerie ; il intègre le
trafic verticalement. Doué d’un talent notamment
militaire Benedetto Zaccaria nomme son plus grand
vaisseau Divizia que personne n’oblige de traduire
par richesse qu’il monte lui-même afin de forcer
le port de Pise. Déjà la guerre lasse et continue
de lasser aujourd’hui, militaire ou plus subtile-
ment civile, économique ou dira-t-on sociale.
Le design partout gagne en importance, dans les
entreprises privées ou publiques, les institutions
et les organisations. Arthur à la banque aussi en
entend parler, parfois en des propos passablement
creux. Il participerait de la systémique, pseudo-
discipline dont on chercha à lui inculquer lors de
ses études supérieures les rudiments même si c’est
faire peu de cas de ce terme que de l’employer tel
quel. Nûruddîn Calas est au fait d’interrogations
qui se traduisent dans l’école où il enseigne en
questions dites initiales ou QI qui initient un
mémoire de master, qui est un écrit de cent mille
signes environ espaces compris dont la conclusion
présente des questions de designer ou QD prétextes
à de projets potentiels.
Au fil des mois, Nûruddîn
a accumulé des questions de ces deux genres les-
quelles, à la différence de celles proposées par
les étudiants et les étudiantes, sont infondées,
les siennes n’étant d’évidence soutenues par aucun
raisonnement même si Nûruddîn va jusqu’à prétendre
qu’elles valent par elles-mêmes. Soumises à la
sagacité du public les soutiendrait-il toujours ?
En ce samedi 12 décembre 2020, cinq ans après la
tenue à Paris de la Cop-21, lors de l’ouverture du
Climate ambition summit 2020 le secrétaire général
de l’ONU, Antonio Guterres, appelle le monde à
« déclarer l’état d’urgence climatique ».