Mouvement n° 3
Comme son titre l’indique, Le shampoing de la championne est un roman de Gérard de Larma (Tanguy Lester n’aurait pas osé ce jeu de mots tiré par, ni Maryse Barbey-Legal ni Liane Dupuech). Quand on vend des livres par dizaines de milliers, quasiment à la tonne, on ne prend pas dès la couverture le risque de déplaire aux lecteurs. Dans le club des auteurs proprets de best-sellers, Gérard est le seul à s’autoriser ce genre de facilité ; ce qui, d’ailleurs, ne déplaît pas forcément : Le Vénitien qui avait une tête de gondole est ainsi son roman le plus vendu à ce jour. Le Shampoing fera-t-il mieux ? Ça va mousser ! lance Gérard. Il y croit. Nous verrons. Sabeth Larry est une nageuse de compétition, spécialiste du 50 m nage libre. Elle s’entraîne dur, collectionne les médailles, devient l’égérie de O’Kéraston (les célèbres shampoings grecs) ; puis elle épouse Andrès Leloch, son entraîneur depuis qu’elle a 8 ans. Un jour qu’Andrès lui shampouine la tête sous la douche (en même temps qu’elle, accroupie, lui salive le pénis), aïe !, elle attrape un méchant torticolis. Elle se soigne. Et rien n’y fait. Le mal devient chronique. Sabeth, qui a désormais la tête constamment penchée, ne parvient plus à nager droit et finit par tourner en rond stricto sensu dans les bassins olympiques ; sa carrière sportive est brisée. Bien sûr, O’Kéraston annule son contrat et le vil Andrès divorce, qui s’est fait mettre le grappin dessus par une lanceuse de poids. Sabeth accuse le coup ; dépression, etc. Or, il se trouve que le psy qui la suit a lui aussi un torticolis incurable mais, par rapport au sien, dans l’autre sens. Ce penchant en miroir les rapproche : ils s’amourachent. Ils deviennent amants. Sabeth revit : l’amour fou est sa renaissance. Et Andrès ? Nada : il croupit avec sa lanceuse.