[Texte] Christophe Esnault, L’espace critique moribond, extrait de Pistolet à bouchon sur la tempe, écriture surnuméraire en cours

[Texte] Christophe Esnault, L’espace critique moribond, extrait de Pistolet à bouchon sur la tempe, écriture surnuméraire en cours

octobre 29, 2025
in Category: Création, UNE
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[Texte] Christophe Esnault, L’espace critique moribond, extrait de Pistolet à bouchon sur la tempe, écriture surnuméraire en cours

Écrire une chronique littéraire pour taper sur l’épaule d’un éditeur ou pour soutenir son correcteur bénévole est une pratique moins millénaire que chamanique. C’est dans ce vivier de chroniqueurs et de revuistes que les éditeurs font leur petit marché et trouvent les prochains textes tellement incroyables. Circuit littéraire (ou poétique) fermé. Nourri de câlinages, de superlatifs et de coups de langue protéiformes et incessants sur le réseau. Tu es ennuyeuse, mais les auteurs adorent le câlin. Quand il est pour eux. Ils likent. Partagent. En toute modestie. Soline parle de mon Guérir son néant avec les cailloux sur le blog saturé de publicités d’Alizée, sa collègue de travail, merci à elles et embrassade vers mon éditrice et Socrate, sa tortue (en photo sur Insta et en mug sur le site). « Soutenez l’édition indépendante qui sauve la biodiversité en ajoutant dix-sept euros de port pour un livre imprimé et distribué depuis le Pakistan grâce à une plateforme en ligne. Livré à J +30 s’il ne se perd pas en route. Je vous aime ».  Je suis drogué à toi. Tu inventes une passerelle entre Copains d’avant et Le Journal des seniors. Noyer la poésie dans sa propre profusion, c’est une idée goulue, sexy et généreuse. Ou pas tout à fait ? Sers-tu bien à cela ?  Ou à autre chose ?  À part aggraver ma dépression. Je zone sur tous tes sites jusqu’aux plus obscurs, de Raclures de bidet germanopratines à Écriveur·euse·s engagé·e·s bien dérangé·e·s. J’’apprends la parution de livres que personne ne lira jamais sauf les destinataires des SP qui compulsent un peu. Je suis avide de connaître tout ce que je n’ai pas le temps ni l’envie de lire. Addict à tes lugubres notules qui magnifient la mort de l’écriture en rancis quotidiens. Je t’aime comme un nid de frelons dévastateurs. Ô sinistre et putrescent forum. À tire-larigot, notes de lectures rédigées en se grattant les escarres. Attendues, pénibles, lymphatiques, épuisantes, professorales, toujours positives jusqu’à l’écœurement. « Cette écriture en serpentins d’amour, on n’avait pas vu ça depuis le championnat de lancer de rouleau de papier toilette de Blainville-sur-l’Eau ». J’écris aussi. Des effluves putrides pour naviguer sur des canaux de mendicité plus saumâtres. J’offre mon masque de purin de bouse pour l’écriture incantatoire et la danse frénétique de tes prochains chants sacrés. Grâce à toi et tes articles soporeux, je finis par contrer mes insomnies là où quatre Zopiclone® deviennent inefficaces. Alors carrément merci. De temps en temps, je commande de la poésie par hasard. Le livre chroniqué chez toi est écrit par un pote. J’en dirai du bien chez Le livre du siècle en neuf secondes, pour que ce poète chronique à son tour mon livre, le mois prochain dans une capsule vidéo chez la WebTV Ma chasse d’eau en redemande.

Christophe (zonard) et adepte du tambourin âpre inutile, et de la transe triste

PS : Ma lettre est aussi calamiteuse et chiante que toi, je te pose en influence majeure et majestueuse.

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