[Création] Sébastien Ecorce, Apparence du lointain (extraits)

C’est avec grand plaisir que nous retrouvons Sébastien Ecorce – professeur de Neurobio à ICM, Salpètrière, écrivain-poète –, que les Libr-lecteurs connaissent bien désormais, avec de nouveaux extraits d’un travail en cours. [Visuel ci-dessous : © Sarah Sze, Ripple (Times Zero), Galerie Gagosian, 2020]

L’apparence du lointain
Est-ce degré du mouvement
Dans les formes de la lumière
Sur le même plan n’est pas
Tout à fait un premier plan

Une circonférence verticale
Qui prolifère
La courbe ou la rondeur
Est une forme ouverte
Du plan

(…)

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La vision efface son chemin
Rien du passé ni du futur
Rien d’ininterrompu
Et pourtant tout reste
Fondu dans le paysage
Aucun contour, immobile,
Longuement
On ne sait plus si
Plus que les plantes
Synthétisées sous la forme couleur
La matière passe d’un domaine l’autre
Les taches sont des rochers
Les rayons et les arcs sont des brindilles
On ne sait plus si
Le végétal est un animal
Produit par la terre
Combien de mots ne sont plus
Des mots
Combien de feuilles ne sont plus
Des feuilles
On ne sait plus à quelle profondeur
De bestiaire se livrer
A quel tableau l’ombre se détache
Du corps
A quel monstre parler de bifaces et
De pieds de fourche
Il n’y a pas d’ordre alphabétique
Tout se fond quand
L’animal est plus qu’un animal
Bête intelligente, mais bête je suis

(…)

Si le regard hésite
C’est qu’il ne peut reconstituer
Le chemin schématique de la forme
Ouverte
Il s’en tient aux détails de son
Minuscule chemin de
Sa chaîne de polygones
Ne peut éviter ni le cercle
Ni le carré
Les quelques chiffres
Profonds et clairs

(…)

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Paysage
De quelle télémétrie
Ou accordage
Quelle chirurgie
Infinitésimale
Insonde toute
Rétine
L’angle des apparences
Démultiplié dans
Les formes ouvertes

Le voyeur fait fausse route
Quand la ligne est démarcation
Quand il ne peut
Toucher la descendance
De ce qu’il détache
De telles gammes d’errances
Dans la pente des
trangressions

(…)