[Texte] Joël Hubaut, ÉpidémiK (2)

avril 26, 2020
in Category: Création, UNE
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[Texte] Joël Hubaut, ÉpidémiK (2)

Nous sommes très heureux d’accueillir la série de textes que Joël Hubaut a écrits dans les années 70 – aujourd’hui introuvables. Car nous le tenons pour l’un des plus grands créateurs de sa génération. [Lire le premier texte]
Dans INTER-ACTION C.L.O.M. (Joël Hubaut) (Le Clou dans le fer, 2007), Philippe Boisnard rappelle que, pour lui, « le terme d’épidémiK, loin de s’entendre au sens viral, doit s’entendre selon le principe d’une cancérisation » (homogénéité vs hétérogénéité). [Lire sur LC : « Lissez les couleurs »]
Fabrice Thumerel : « Étrangère au style comme appropriation idiolectale de la langue, la cancérisation épidémik fait sortir la langue de ses gonds. Dans lissez les couleurs ! à ras l’fanion (Al dante, livre + CD, 2003), à la mollesse de la « langue pure moulée à la louche », le poète excentrique oppose « une langue libre démoulée » » [cf. « Poésie, musique et chanson dans le champ poétique contemporain »]

 

……….l’épidémie toute enroulée s’enroule sur elle-même reproduisant des épidémies à l’infini dans la reproduction intensive des mouvements de reproduction dans la pisse, toutes les épidémies se recomposant en super épidémie comme une flaque démentielle intensive qui s’étend toute mauve et reptilienne, elle gobe les organismes paraboliques, salamandres et lézards pop proliférant sous la peau, puis s’épuise en maculant les scooters pollinisés avant de ré-apparaître mutante, diversifiée, plus sauvage et terrifiante… tap – tap – tap – plus contagieuse encore sous la langue de la peinture mouillée épidémik, reproduction des infiltrations virales qui dégoulinent en UV. Chlaffff ! les copies de vulves d’investissement déchargent leurs cuticules en interférence avec les spasmes de transmission, peinture-virus aux ratures vrillantes, psycho-épidémie, croassements furieux, le cerveau vrillé, irradié, mixant les stresses avec les volts de transfert qui s’embranchent aux excroissances, disséminant les désirs ravageurs avec le grouillement des insectes, réservoirs éclatés, essaim reproduit à l’infini dans la saturation des symptômes, cris démultipliés, c’est une combinaison d’insectes mutants en forme de croix- triangles-cercles qui court-circuite les circuits, puis des nuées de corbeaux voraces s’infiltrent dans la tête inondée de lait, signes reproducteurs des signaux contaminés et à ce moment, juste à ce moment, très élastique et décollé, le dessin dégouline de mucosités bruyantes magnifiques…………………

Action épidémik. Village de Valcanville. Joël Hubaut, 1976

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