[Création] Joël Hubaut, ÉpidémiK (22)

[Création] Joël Hubaut, ÉpidémiK (22)

décembre 31, 2020
in Category: Création, UNE
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[Création] Joël Hubaut, ÉpidémiK (22)

Après avoir franchi le cap de 2021, chers Libr-Lecteurs, vous disposerez d’un objet littéraire déconcertant et bouillonnant, d’une rare vie singulière : la somme épidémike de Joël HUBAUT, écrite dans les années 70 – et introuvable. [Lire le vingt et unième texte]

Dans INTER-ACTION C.L.O.M. (Joël Hubaut) (Le Clou dans le fer, 2007), Philippe Boisnard rappelle que, pour lui, « le terme d’épidémiK, loin de s’entendre au sens viral, doit s’entendre selon le principe d’une cancérisation » (homogénéité vs hétérogénéité). [Lire sur LC : « Lissez les couleurs »]
Fabrice Thumerel : « Étrangère au style comme appropriation idiolectale de la langue, la cancérisation épidémik fait sortir la langue de ses gonds. Dans lissez les couleurs ! à ras l’fanion (Al dante, livre + CD, 2003), à la mollesse de la « langue pure moulée à la louche », le poète excentrique oppose « une langue libre démoulée » » [cf. « Poésie, musique et chanson dans le champ poétique contemporain »]

 

… Envahissement des pellicules de réalité dans la brèche souterraine épidémique……………………………..
A travers les lunettes noires qui se déportent vers la lumière future le chaos des images tisse une paupière artificielle transparente qui irise la vue intégralement dans les croisements en glissant entre les faisceaux de la réalité déchiquetée dans l’angoisse des réalités artificiellement hyper réelles et croisées….
L’obscurité crucifiant les images falsifiées dans l’angoisse allume le fond sans fond du monde angoissant d’une lueur parodique merveilleusement enchantée glaçant la monotonie du quotidien dans le noir entre les faisceaux artificiels du cauchemar dans une flaque saignante ignoble puis la pâleur du fond sans fond s’illumine sur un trou mixte béant jaune électrifié avec des vitesses inouïes de super chaos lumineux et joyeux éclatant en lambeaux jaunes dans l’artifice de la lumière réelle arrondie par le miroitement larvaire des os de poussins jaunes nivelés dans la bouillie de nicotine jaunie des pertes blanches des nymphes en chaleur….
Eclatement du rideau du jour et de la nuit sordide morose étouffante convenue en giclant par tous les spots de la pensée frénétiquement récalcitrante et furieuse loin du cloaque terminal noir suicide monotone fade banal amère tiède mou insipide de l’angoisse déportée expulsée de la paupière pour étaler la vue à plat avec les flashs dans l’écho des galaxies gonflées de néons lasers et injectées de rêve de lumière flash éclaboussant les étoiles du crâne allumé avec les bonbons du rire en décollant à fond hors du fond nyctalope………………………………………………………………………..
Vision à fond d’une épidémie broyant la normalité comme une écume polynucléaire du langage contaminé par des virus envahissant le ciel propulsé dans l’abîme avec les becs des voyelles et les griffes de toutes les lettres mutilées concassées recollées découpées recousues ébréchées combinées avec les alvéoles progressives de l’alphabet et les pinces graphiques et les tétines d’enzymes s’enfonçant lentement dans les gouffres pour faire jaillir des mots nouveaux comme des masou toïvôcche pruri claire hràüttùtes bübrhquaê jô bô ùbô näaàcjjeytù dehgà kkevâ bsùût cfjô ahsgè ettërdfs jûfùt avec d’autres mots encore plus recollés comme jegsûe büb bdgaàts hdfj guëerin jkïskà bô ü üzeïnskldsd lé lé suïè zuzôoù siéhïfn bô siéhïfn bô jnvèuû lélédaâ aqskl bô bô iëtttè kxi kxk-kqôpz jà ôoifgs lélé ùxvbcrè jsuûè jjxôîsyàô zyäfm fopo jjàénï ràtjbtùf zbô bôchre àî ght ght équïètt bvdh ôù bcù àjduebdô bnaé jjfureùlfh duènléûgf enbe hùùlf jaos gxx fqsgwwb xhsh ê xxùeô nckdh zôbbb ffsfk aga aga ……….
alors l’épidémie est une guerre de la pensée bio-chimique qu’il faut étendre à l’infini en s’infiltrant atomiquement dans tous les blocs nucléaires de l’ordre établi pour une action vive bariolée imprévisible et épidémique…..

Joël Hubaut 1976 …………………………………

Visuel  « Feux épidémik » ( photos-tranchées épidémik de fioul, dessin crayon sur papier, écriture) : Joël Hubaut, 1976.

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