Voyant, Rimbaud l’est contre les provisions faites, amassées, stockées. Contre l’avarice (des poètes ou autres). La lettre de 1874 à Jules Andrieu expose le drame : son énergie débordante et le besoin de s’employer. Dans le monde littéraire de l’époque, son énergie est sans emploi. Alors il conçoit une application : il fera des morceaux de bravoure en explosant les dates et récits entreposés dans l’immense réservoir rassis de « l’histoire ». L’histoire deviendra splendide (ce qu’elle n’est pas). Et la lettre de Rimbaud, telle qu’écrite, n’est pas que l’énoncé d’un projet, en elle-même elle est l’élément d’une construction fractale. Que seulement quelques critiques se soient étonnés du peu d’échos suscités par la publication de cette lettre reste symptomatique… Rimbaud toujours pas lu, méconnu. Nous sommes encore en des temps de l’avarice intellectuelle et sensuelle étendue.