Joël HUBAUT, Proto-poèmes épidémiK, préface de Fabrice Thumerel et quatrième de couverture signée Richard Martel, Dernier Télégramme (Limoges), en librairie depuis mercredi 26 mai 2021, 132 pages, 15 €, ISBN : 979-10-97146-36-8. [Sincèrement, on ne peut que saluer le travail éditorial : c’est un magnifique volume !]
L’ironie du sort a voulu que la parution en volume d’une extraordinaire série de créations transversales composées dans les années 70 – essentiellement avant 1978, date à laquelle Joël Hubaut est nommé professeur à l’École Supérieure d’Arts et Médias de Caen (ESAM) – tombe en pleine crise sanitaire, économique et socioculturelle, c’est-à-dire au moment même où l’épidémie mondialisée a infecté notre rapport au monde.
C’est précisément en pleine crise épidémique qu’éclate la puissance subversive de l’épidémik, cette attaque contre l’ordre moral (CLOM)[1]lancée par celui qui se réclame du « pest-Moderne » : contre les forces réifiantes et homogénéisantes, « l’incohérence vitale anti-ordre / infection / infection des images dans la langue expansée », un flux poétique qui rende compte un tant soit peu des flux de la vie – telle est aussi la dimension utopidémik du projet. Pour ce qui est de sa composante politique, on lira par exemple cette salve : « l’épidémie de résistance combat l’épidémie de domination sérielle du mimétisme obligatoire dans le pullulement de masse des profusions standards, épidémie d’exploitations, culture de contrôle, diktat »…
Grâce à l’heureuse initiative du Dernier Télégramme, dans le même temps que prend fin la republication sérialisée sur la revue en ligne Libr-critique.com, tous les esprits curieux pourront disposer d’un objet artistique déconcertant et bouillonnant, doté d’une rare vie singulière – avec en prime quelques inédits.
(Fabrice Thumerel, « La Révolution épidémiK »,
extraits de la préface, p. 9-10).
[1] Cf. Philippe Boisnard, INTER-ACTION C.L.O.M., Le Clou dans le fer, 2007.
Par les temps qui courent, n’oubliez pas de télécharger ci-dessous le seul pass qui vaille…