Jean-Jacques Marimbert, L’herbe folle, éditions du Cygne, Paris, printemps 2022, 58 pages, 12 €, ISBN : 978-2-84924-689-4.
Jean-Jacques Marimbert propose une poésie qui n’est jamais une posture mais un questionnement. Sur soi et sur le monde par le travail de la langue. Celui dont l’enfance fut imbibée de musique arabe présente dans le magreb a trouvé là ce qui est devenue une mémoire rythmique, pour accompagner des souvenirs baignés d’une lumière méditerranéenne.
L’auteur, pour reprendre le terme de Barthes, se veut « écrivant ». Il trouve dans ce participe présent le terme « qui s’entretient lui-même, toujours relancé et critique ». Néanmoins sa poésie est poétique au sens plein. Elle émet la singularité d’une existence, et d’une écriture mouvante dans une lente progression, comme en montagne, où le sommet est toujours au-delà.
Marimbert a découvert son juste espace dans des textes courts, versifiés ou pas. Le sonnet est parfois pour lui « le quatuor de l’écriture : espace contraignant et intime, chambre de résonance de la profondeur ». Mais il explore aussi les formes limites de l’écriture, où elle craque : parole saisie au vol, émergeant d’une conscience troublée car naissante, hachée, balbutiante,
Des voix malades, fragiles, tiennent au son, au rythme, au souffle, monologue, ou quatrain, sonnet, etc. Peut-être en cela y a-t-il un point de distinction, proche de son expérience médicale, philosophique et esthétique.