[NEWS] NEWS DU DIMANCHE

avril 16, 2023
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[NEWS] NEWS DU DIMANCHE

Avril éclatant sur LIBR-CRITIQUE, avec une sélection de 10 livres à découvrir en trois séries de Libr-Livres reçus, juste avant six Libr-événements à ne pas manquer…

 

Libr-livres reçus (1)

Jacques DONGUY, Essai sur la Poésie numérique, ou vers un élargissement du langage, Les Presses du réel, 332 pages couleurs, 28 €, ISBN : .

La Poésie numérique ou la littérature électronique a été à l’origine, à partir des années 1980, d’un nombre considérable de publications, surtout dans les universités américaines. Cet essai international sur la Poésie numérique (France, États-Unis, Brésil, Canada, Portugal, Autriche, Argentine…), réunissant un nombre considérable d’auteurs, est une première en France. Il comporte un historique des premières tentatives de génération de texte à l’ordinateur, et, à travers son développement jusqu’à aujourd’hui, pose plus largement le problème du langage, de ses limitations à travers l’usage exclusif de la typographie à l’époque du livre gutenbergien comme l’a montré en premier lieu McLuhan, et aujourd’hui pose le problème de l’élargissement du langage à l’image et au son grâce à l’informatique. Faut-il, comme au XIXème siècle, se limiter au simple mot typographique ? Mais aussi, avec la génération de texte – langage et machine – est soulevée la question très actuelle de l’ I. A., de ChatGPT et finalement de la créativité informatique. La possibilité de produire du texte à l’ordinateur remet aussi en cause la grammaire traditionnelle, non programmable. Sont aussi convoquées dans ce livre quelques figures tutélaires et prémonitoires, Jonathan Swift, Octavio Paz, Mallarmé, Primo Levi, Borges et son livre de sable…

♦Jacques Donguy fait partie de la deuxième génération des poètes numériques, avec notamment Jean-Pierre Balpe, Philippe Castellin et Tibor Papp. Il la pratique depuis 1983 au cours de performances, une des dernières étant au ZKM en 2018. Il a organisé la Revue Parlée au Centre Pompidou autour de la première anthologie CD-ROM de Poésie numérique. Il en est un des théoriciens, notamment à travers de nombreuses publications en revues, dont Celebrity Café et Art Press. Ce livre a bénéficié d’une bourse d’auteur par le CNL.

 

Libr-livres reçus (2)

► Marielle ANSELMO, Vers la mer, préface d’Alain Borer, éditions Unicité, 108 pages, 13 €, ISBN : 978-2-37355-801-2.

« Vers la mer se présente d’abord comme un récit de voyage, monologue entre de longs silences (car la parole émerge), littéralement fendus par une détresse intérieure — « derrière le cavalier se tient la noire angoisse », a dit jadis Horace, Post equitem sedet atra cura (Odes, III, 1, 40) ; en le suivant on reconstitue même quelque itinéraire : la ligne Yamanote (qui tourne autour de Tokyo), Osaka, centre du bunraku, l’ile de Shikanoshima où fut découvert le sceau du roi, Ohorikohen pour son parc, puis Fukuoka à la pointe nord de l’île de Kyushu…
(…) Marielle Anselmo, par ce surgissement du sens dans la solitude, égarée, mise en danger, fragile, sensuelle, érotique…, invente sa propre langue :
ce sens complexe, nous pouvons le comprendre comme un idéogramme en langue française : présent est souvenir, le Port est la langue, le proche lointain, le feu la mer, amour perdu et voyage au loin, solitude et peuple, savoir et perte, disparition et désécriture… » (Alain Borer).

 

► Véronique BERGEN, Écume, ONLIT éditions, Bruxelles, 416 pages, 24,99 euros, ISBN : 978-
2-87560-159-9.

Présentation éditorialeCette nuit, la forme que mon récit doit adopter m’a été révélée par un rêve. Davantage qu’un livre-amphibie, il me faut inventer un roman vortex,
dansant comme un tourbillon d’écume, un roman aux pages-branchies, aux phrases ciselées comme des écailles, un roman qui se lance à la mer et nage vers le paléolithique.  

Tout à la fois roman des cétacés et récit des amours d’Anaïs, Écume se place dans le sillage de Moby Dick, le chef-d’œuvre d’Herman Melville, pour transformer le récit d’une chasse en ode à la vie et à la liberté.

 

► Marina SKALOVA, Atemnot Souffle court (Cheyne, 2016), rééd. éditions Héros-Limite, Genève, 62 pages, 10 €, 978-2-889550-83-8.

Présentation éditoriale« Ecrire des poèmes, c’est déjà traduire » – Marina Tsvetaieva Atemnot (Souffle court) est un recueil composé de vers brefs et incisifs, écrits en français et en allemand. Chaque poème se tient au seuil de l’autre langue. La langue est à la fois limite et lieu de réinvention. Comme à travers un miroir vacillant, les poèmes en montrent l’instabilité. Un corps se heurte à d’autres corps. Le corps traverse des langues et des territoires.

Chaque langue est étrangère. Une voix tente de lier. Alors que l’air manque, violence intime et fracas extérieur se font écho. Les poèmes marquent la quête d’un territoire respirable. Comme un souffle tenu, un mince filet d’air sinuant entre les langues.

 

Libr-livres reçus (3) : une série publiée aux Presses du réel, coll. « Al dante »

► Norbert BUGEJA, Oublie qu’elle n’est pas là, 64 pages, 12 €.

► Angélica FREITAS, Rilke shake, trad. Inês Oseki-Dépré, 64 pages, 13 €.

► Julien LADEGAILLERIE, Effracte, 72 pages, 13 €.

► Patrícia LAVELLE, Bye bye Babel, 120 pages, 15 €.

► José Vicente ANAYA, Paria, traduction et présentation de Florence Malfatto, 108 pages, 15 €.

► José Vicente ANAYA, Pèlerin, traduction et présentation de Florence Malfatto, 88 pages, 15 €.

 

Libr-événements

MERCREDI 19 avril à 19h, librairie La Petite Egypte (35 rue des Petits Carreaux, 75002, à 2 pas du M° Sentier), Tristan Felix signera son premier récit, Testicul, paru chez Tinbad : Une parodie déchaînée des langues, une satire des mœurs contemporaines, une réjouissante farce des plus sérieuses…

« Ainsi telle mouche était ambiguë non tant parce qu’elle était bisexuelle ou homo ou portait un soutien-gorge et un slip kangourou mais parce que tout dépendait du point de vue que l’on portait sur elle. La lumière du matin ou celle du soir projetait sur son corset velouté un accord différent dont la subtilité troublait. »

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Image / texte / son / réseau / IA / blockchain / métaverse… Toutes les créations artistiques sont désormais liées à des pratiques numériques s’infiltrant jusqu’au cœur même de la conception des œuvres. Celles-ci interrogent non seulement la notion même d’art, d’artiste et de démarche artistique, mais également la manière dont nous les découvrons, échangeons, collectionnons, conservons. Ces outils de plus en plus perfectionnés qui remettent en cause jusqu’à un intérêt tout légitime de l’artiste d’anticiper et d’expérimenter ces derniers, provoque des crises, des interrogations, des bouleversements qui semblent irréversibles dans le fonctionnement même de nos sociétés, justement habituées à catégoriser sans complexe ces fonctions.

Les invités de ce symposium de recherche interrogeront ces problématiques qui s’inscrivent dans une actualité des mutations liées au déploiement sur nos territoires des technologies numériques ou encore pourquoi ce déploiement qui s’opère répond à des transformations nécessaires de notre conception de la diffusion et la communication des informations sur nos territoires.

Ce Deus ex Machina nous fait peur car il anticipe, produit et contrôle déjà les manières dont les programmes nous répondent et construisent des liens, sociaux, économiques et politiques, quelquefois même à notre insu. Les en/JE(U)x qui nous attendent sont considérables.

Programme : ici. [Avec Philippe BOISNARD]

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Fabrice Thumerel

Critique et chercheur international spécialisé dans le contemporain (littérature et sciences humaines).

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