[Texte] Christophe Esnault, Petit poème tremblotant d’amour pour les deux gars, très doux, très mignons, du groupe Bruit Noir

[Texte] Christophe Esnault, Petit poème tremblotant d’amour pour les deux gars, très doux, très mignons, du groupe Bruit Noir

novembre 12, 2023
in Category: Création, UNE
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[Texte] Christophe Esnault, Petit poème tremblotant d’amour pour les deux gars, très doux, très mignons, du groupe Bruit Noir

Les albums de Bruit Noir sont des élections piégées débordées par l’outrance

Pas d’isoloir, on se regarde, s’écoute, s’observe on ose un regard sur l’époque

Batterie, percussions, hurlements de Ouïghours, « Distinction » après Bourdieu

Chansons ou films d’horreur comme certains vont les vivre, à l’hôpital public

Je bois du vin, dispositif textuel et écriture de poésie, ce soir j’écoute IV / III

Monsieur Pinto et monsieur Cebolo, tu penses qu’ils votent encore Bruit Noir ?

L’écologie politique digne de ce nom c’est Pascal et Jean-Michel sur une plage

Deux femmes, activistes d’âme à qui j’ai donné à entendre « Le visiteur »

Déménagement d’un camp de Roms en pleine nuit, douze gamins dans le Trafic

Soutien aux migrants, adoption d’un adolescent, engagements associatifs

Personnes rares qui me sont bien supérieures, détiennent courage et pensée

Ça aurait été puissant qu’elles dégomment Pascal Bouaziz, mais non :

« C’est vraiment très très beau. Je pleure. » Aurélia ; « J’aime beaucoup. » Céline

Ne vais pas vous parler des bonnes chansons de l’album parce qu’il y en a trop

On soulève « Communiste » et « Deux enfants » pour qu’elles soient visibles

Sur le selfie devant le brasier, « Bruit Noir : théâtre calciné et littérature »

Le désir de paternité ou son absence / refus : une question shakespearienne

Après l’autre question à laquelle ont répondu Jean-Luc Le Ténia et Kurt Cobain

Béatrice, c’est un bel autoportrait, de nous, bête public, du groupe, etc.

Nous, ce collectif indéfini éructe son besoin d’amour et il laisse une adresse

Dimanche avec mes bâtons de marche nordique, les étangs de Barjouville

À mon retour, après la pancarte barrée du Coudray, des gens, les pires

16e fête des vendanges de Chartres, ai acheté deux bouteilles de bordeaux

Bruit Noir pas programmé, suis remonté vers mon petit confort bourgeois

Béatrice, elle est peut-être passée plus tard, on s’est ratés

Je vais la retrouver, l’écris pour me donner la force de le vivre : je vais être papa

Ou peut-être que ma haine d’enfant est encore trop vivace, trop entière

Me suis coupé une phalange à neuf ans pour me souvenir : jamais d’enfant

Le cynisme de Bouaziz, je n’y crois pas, il est à l’expertise en dessous de la vérité

Avec une demi-heure d’avance on est inaudible si l’on sait et dit qu’il ne reste

Plus aucun arbre, aucun oiseau, que tout est ou sera irradié, détruit

Bruit Noir est très en dessous aussi de ce que montrait déjà Günther Anders

Dans L’Obsolescence de l’homme, tome I et II, (Sur l’âme… / sur la destruction de la vie à l’époque de la troisième révolution industrielle)

Bruit Noir sauve la planète, ta planète intérieure pour tous les possibles

 

Château Bellevue – Blaye

Côtes de Bordeaux

14 % Vol. – 7 euros

Découvrir le clip Le visiteur, c’est ici :

https://www.youtube.com/watch?v=fBAomfSmTdw

Bruit Noir IV / III – Ici d’Ailleurs, 2023

https://icidailleurs.fr/ 

Le Bandcamp de l’album :  

https://bruitnoirparis.bandcamp.com/album/iv-iii-2

 

 

 

 

 

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Fabrice Thumerel

Critique et chercheur international spécialisé dans le contemporain (littérature et sciences humaines).

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