Après une riche sélection de dix Libr-livres reçus, retrouvons avec plaisir de nouvelles aventures d’Ovaine (Tristan Felix) et découvrons divers Libr-événements à venir…
Libr-livres reçus /Fabrice Thumerel/
► Brice BONFANTI, Chants d’utopie : quatrième cycle, L’Une & l’Autre édition, parution le 15 octobre 2025, 214 pages, 19,50 €.
Chaque cycle de cette nouvelle Divine comédie comporte neuf chants ressortissant à « une forme hétérophonique de l’utopie faite langage », des chants polyphoniques en versets et dialogues dont le souffle et l’inventivité verbale sont puissants.
► Bruno FERN, Des tours, suivi de Lignes, éditions Louise Bottu, coll. « Contraintes », parution ce mardi 15 octobre 2025, 96 pages, 10 €.
Voici deux exercices d’écriture à contrainte : deux ingénieuses compositions par division (dont la première s’opère à partir de menus prélèvements).
► Gabriel JOSIPOVICI, Moo Pak, trad. Bernard Hœpffner, Quidam, 2011, rééd. poche octobre 2025, 232 pages, 8,80 €.
Saluons l’arrivée en poche de cette traduction de Moo Pak, roman d’un roman dont le titre renvoie à un lieu haut en couleurs – roman dont nous ne disposerons d’aucune ligne, et pour cause : son auteur demeure impuissant devant la page blanche.
— Le Cimetière à Barnes, trad. Vanessa Guignery, Quidam éditeur, octobre 2025, 134 pages, 16 €.
Trois lieux pour trois voix et une seule histoire : c’est drôle et poignant – drôlement émouvant.
► Pier Paolo PASOLINI, Transhumaner et organiser, 1971, rééd. Lanskine, traduit et présenté par Florence Pazzottu, octobre 2025, 248 pages, 20 €.
Une aubaine que cette première traduction en français du dernier recueil original publié par Pasolini en 1971, soit quatre ans avant sa mort : son titre, tiraillé entre Dante (Transhumaner) et Gramsci (organiser), subsume soixante-trois poèmes hétérogènes et déroutants.
► Dominique QUÉLEN, Matière, Flammarion, coll. « Poésie », octobre 2025, 134 pages, 18 €.
Des objets et souvenirs sont matière à poésie – « toute cette poésie qu’on a dans le corps » (p. 85). Un ravissement.
► Maya VITALIA, Éros-phyton, éditions les Murmurations, septembre 2025, 142 pages, 15 €.
Cet étonnant herbier textuel et intertextuel qui dialogue avec Ponge, Roche, Roubaud, etc., offre une subtile réflexion métapoétique.
► Jacques DONGUY, De Golycheff à Stelarc. De l’avant-garde à la post-humanité, A.D.L.M.N. / Les Presses du réel, octobre 2025, 736 pages, 28 €.
► Gérald BRONNER, À l’assaut du réel, PUF, septembre 2025, 440 pages, 22 €.
► Thomas HOCHMANN, « On ne peut plus rien dire… » Liberté d’expression : le grand détournement, printemps 2025, 72 pages, 5 €.
Nouvelles aventures d’Ovaine /Tristan Felix/
À pas feutrés Ovaine, perdue sans ses pensées, s’approche d’une créature juteuse.
Entre ses cornes flapuleuses, sa rotondité flasque, sa marbrure extralucide et son armure dérivante, Ovaine ne sait plus où donner de l’œil :
– D’où que vous vois-je, étrangière ?
– De pas là, circulez ! Je tiens à moi d’où que vous n’y êtes.
Mmmm… Impavide, Ovaine y pose un tout petit doigt mais la chose aussitôt disparaît dans un panache de fumée violette.
Comme il n’est de fumée sans feu, à sa place brûle la flamme d’une image inconnue.
♦♦♦♦♦
Tandis que les fines jambes de son pote loup tricotent sur la route en quête d’un bout de gras, Ovaine tombe en arrêt :
Une araignée nue est au bout du fil qui lui parle :
– On ne fait plus dans la dentelle et la broderie est passible de pendaison, figure-toi.
– Han… alors pourquoi persistes-tu à nouer des drames ?
– Au travers je vois ce que nul ne voit plus.
C’est alors que le loup grêle revient avec un petit bout de gras pour alimenter la dispute et se souvenir du présent.
Libr-événements
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► Samedi 18 octobre 2025 à 19h30, Maison de la poésie Paris : Le Labo Poétique #2, Performance de Aurélie Foglia. Un cycle proposé par Séverine Daucourt
Le Labo Poétique, c’est l’envie de faire circuler la poésie, de l’ouvrir, de la découvrir dans ce qu’elle a de plus contemporain, de plus varié, de plus libre. Un espace de 
création et de transmission,
où la poésie ne cherche pas à être comprise, mais vécue. Un moment de poésie vivante.
L’invité.e de cette seconde session est Aurélie Foglia autour de son livre On·e.
Qui est On•e ? Personne. Mais personne au féminin. La proposition d’un pronom impersonnel féminin qui, jusque-là, manquait. Explorer la condition féminine, de l’effacement à la soumission, de l’écrasement au féminicide, c’est également interroger la langue, ses violences et ses points aveugles.
En amont de la performance, un atelier animé par Séverine Daucourt, autrice et poétesse, permettra à douze personnes de travailler à partir de textes de l’invité·e pour entrer dans son œuvre, tout en y confrontant leurs propres voix.
À lire –
Aurélie Foglia, On·e, Lanskine, 2024.
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