[News] News du dimanche

mai 16, 2021
in Category: News, UNE
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[News] News du dimanche

LIBR-CRITIQUE n’a toujours pas pour vocation de se réduire à une collection de comptes rendus plus ou moins complaisants : à l’éclectisme, LC préfère la mise en crise des idées, des formes et des écritures (Cf. « LIBR-CRITIQUE dans l’espace des revues »). En témoigne une fois de plus notre UNE, dans laquelle CUHEL s’attaque à une tendance qui gangrène l’espace littéraire mainstream…
Vous retrouverez ensuite les « Nouvelles aventures d’Ovaine » et, on l’espère, serez inspirés par nos Libr-brèves…

 

UNE : La Foire du Post- /CUHEL/

Il va y avoir du rififi dans l’arène de la non-vie littéraire : pensez donc, pour son prochain non-livre, Finkie a piqué le titre – et un peu plus peut-être – à l’apôtre de la postcritique, plus léger et soluble dans l’air du temps… Après la littérature : tout le programme de l’aire du temps, dans laquelle l’excentrique comme l’expérimental ont été sacrifiés sur l’autel du Marché.

Pour le Mécontemporain, il n’y a plus d’Après : déclin de la civilisation / Grand-Remplacement / triomphe de la Barbarie à visage inhumain… Pour Saint-Post, il y a bien un Après : le Cadiot de la toute petite Histoire de la littérature récente, Christophe Honoré, Célia Houdart, Laurent Mauvignier, Camille de Toledo, Tanguy Viel, etc. Mais à quoi ressemblent ces écritures de l’Après (de l’apprêt) ? Ce sont celles des relevailles dont il faut faire ripaille, digestes et consommables, garanties 100% sans gluten ni grumots. À mort les vieilles gloires – même si anthumes –, faut bien vivre avec son temps, n’est-ce pas… Mais de quelle vie ?

En somme, le Mécontemporain donne du grain à moudre au moulin de ce Roi du Post qu’est Millet : du haut de leur aristocratique tour, ces Grandz’Esprits dominent l’actuel désastre. Une différence, tout de même, avec le Mécontent-aux-reins : après son jeu de massacres, le chantre de la Postlittérature célèbre le Dernier-Grand-Écrivain, himself of course… (À tout saigneur, toute horreur !).

Mais pour revenir à Saint-Post, à la verticalité aristocratique, il préfère l’horizontal démocratique : taxant l’antimoderne de passéisme, il opte pour un moderne actuel, se prosternant devant des valeurs secondaires, celles du Seconcuculaire où sévissent des enculeurs de mouche et passeurs de cuculture qui s’appuyent sur un alibi en ordure pour mettre l’a-littérature à la portée des caniches. Faut être réalisse, l’élitisme c’est old school et faut pas négliger le marché seconcuculaire, plus noble tout de même que celui du Grand-Public : en vue, prix, concours et débouchées étronomiques…

En ces temps riches de post-postmoderne, deux voies s’offrent aux rimbauds-en-herbe qui veulent du Nouveau : celle de l’innovation comme mutation historique (y compris hors du livre) et celle de l’innovation comme Production-Pour-le-Public (PPP). Invention ou adaptation : that-is-the-question… Tous les Pèlerins du Post ont choisi la Voie Royale, hunique : le roman-pour-dire-notre monde. Tout le reste n’est que littérature… Quant à l’expérimental, dans la fosse commune avec l’universitaire – au mieux dans le recycleur !

Ah, chères Bellez’Âmes, on ne rendra jamais assez grâce à la Main-Invisible-du-Marché (MIM), qui huile la Fabrique des Grands-Écrivains pour raviver la foi des lecteurs-charbonniers et celle des Grands-Journalhisses & essayhisses pour nous plonger dans les temps du Post, c’est-à-dire une autre idée de la littérature, une littérature du réconfort qui n’est pas uniquement réservée aux forts (les cons, n’est-ce pas, y ont droit également !)…

[Ah, faut lire la célébration d’un qui est présenté comme un compagnon de route du Post par une humble desservante d’un suppôt transitoire : faut être réalisse, la littérature ne fait plus partie des enjeux majeurs de notre société, elle doit s’adapter pour correspondre à notre monde, etblabla etblabla… Au nom de ces nouveaux évangiles : utilité / relativité / transitivité / lisibilité / accessibilité / communicabilité / commerciabilité.]

À la Foire du Post, yen a pour tous les goûts et les égouts ! (Faut dire, le Post croît sur un compost mortifère).
Post- / compost / cons-qui-postent… Un bon condensé de notre époque, n’est-ce pas ?

 

Les nouvelles aventures d’Ovaine /Tristan Felix/

Que les choses soient bien bien claires : au premier venu Ovaine parlera  de travers, histoire de voir s’il file droit.

Le premier venu, un repris de justesse prévenu au dernier moment, du tac au tac lui répond dans les dents.

Ni une ni deux, Ovaine, faute d’un champion du XXIIe siècle flamboyant, le provoque en duel.

– Tu m’as bien regardé, moruette? l’avise-t-il. J’ai la gachette facile !

Il vise… Ovaine à son tour vise… Toute sa morue en elle étrangement remue… En lui tout comme… Et c’est soudain le ravissement.

Ils se ravisent : c’est qu’ils ne se sont,  comment dire… encore rien déclaré (le loup, témoin, fait place nette pour n’entendre pas la détonation du baiser).

 

Libr-brèves

L’œil Héliotrope : projet de Galerie Librairie éphémère orchestré par la maison d’édition Venus d’Ailleurs.

  * 9 expositions & événements du 21 MAI au 19 SEPTEMBRE 2021

  * 9 numéros d’une revue éponyme constituant le catalogue.

*
« Les fables tournantes«  (Tristan Felix, Caroline Ortega, Michel Cadière).

Spectacle de Tristan Felix, le 30 juiillet à 19h et une trentaine de ses dessins.

  ♦ 24, rue de la République (des rêves), 30300 Fourques (de l’autre côté) à 10 min du centre d’Arles.

L’été de la Série discrète… En juin paraîtra un livre d’Eileen R. Tabios, autrice américano-philippine. La traduction est signée Samuel Rochery.

En septembre arrivera un autre évènement, un livre de Claude Favre intitulé Sur l’échelle danser.

♦ Pour pré-commander ces deux ouvrages c’est par ici :

https://www.helloasso.com/associations/poesie-mobile/collectes/serie-discrete-souscription-printemps-2021

Depuis plus d’un an maintenant, malgré le soutien des librairies indépendantes, les annulations et reports de salons et festivals fragilisent l’édition indépendante en général et l’édition de poésie en particulier. Alors n’hésitez pas à la soutenir !

► À l’occasion du centième anniversaire de la naissance de Joseph Beuys, on lira avec intérêt ce texte de Patrick Beurard-Valdoye qu’on pourra télécharger gratuitement sur Sitaudis. (Au passage, une pensée très amicale pour Pierre Le Pillouër, directeur de Sitaudis, dont l’état de santé nous inquiète).

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