En ce deuxième dimanche de printemps, commençons par des histoires / voix de réfugiés et exilés, avant de découvrir l’agenda de Lucien SUEL et de prendre date avec Laure Gauthier et Olivier Mellano à la Maison de la poésie…
UNE : histoires / voix de réfugiés et exilés…
► Vladimir POZNER, Espagne, premier amour (1965), rééd. Julliard, « collection permanente », février 2022, 144 pages, 16 €.
En exergue
Les histoires inventées sont d’autant meilleures, d’autant plus agréables
qu’elles s’approchent davantage de la vérité ou de la vraisemblance,
et les véritables valent d’autant mieux qu’elles sont plus vraies.
Don Quichotte, II, chap. LXII
Présentation éditoriale. Deuxième opus de la » Collection permanente « , Espagne, premier amour, paru en 1965 chez Julliard, relate une histoire d’amour poignante ayant pour toile de fond une période méconnue de la Seconde Guerre mondiale : l’internement des réfugiés espagnols dans le camp de concentration français d’Argelès. 1939 : Tandis que la France s’apprête à entrer en conflit avec l’Allemagne, au-delà de la frontière des Pyrénées, la guerre d’Espagne, elle, touche à sa fin, portant le fascisme au pouvoir.
Le chemin de l’exode conduit des dizaines de milliers de réfugiés espagnols dans des camps de concentration français. Notamment celui d’Argelès-sur-Mer, bâti sur une plage. Dans ce douloureux contexte, un sympathisant des Républicains espagnols entreprend, pour le compte d’une association humanitaire, de faire libérer autant de prisonniers qu’il le peut. A l’intérieur de ce camp sinistre où règnent la misère et le désespoir, il fait connaissance avec un homme étrange, Pierre, qu’il prend tout d’abord pour un peintre catalan.
Mais Pierre est Français, et s’il s’est fait passer pour un Espagnol, c’est qu’il est à la recherche d’une femme, Pilar, rencontrée sur la route avant que les autorités françaises ne les séparent. Comment l’aider à retrouver cet amour perdu dont le visage se confond désormais avec celui de l’Espagne ? Tenant autant du témoignage que de la fiction, Espagne, premier amour entrecroise d’une plume sobre et mélancolique, les thèmes de l’amour et de l’engagement de l’artiste en temps de guerre.
Paru en 1965 chez Julliard, ce roman qui résonne fortement avec la question très actuelle de l’accueil des réfugiés, était devenu introuvable depuis des années. A propos de ce roman bouleversant de Vladimir Pozner, Aragon écrivit : » Le plus court des romans, ce qui pas plus pour un livre que pour un couteau ne l’empêche d’entrer d’un coup dans le coeur. «
En bref. Allez construire des châteaux de sable en Espagne, laissez-vous emporter par les moulins à vent de la fiction, poursuivez « l’Arlésienne » d’Argelès… Découvrez les désastres de la guerre via Goya… et soyez atterrés : « après s’être battus contre soldats, chars et avions allemands et italiens, [les détenus espagnols] luttaient contre le plus impitoyable des ennemis, la vermine française » (p. 110). /FT/
► Kristoff K.Roll & Jean-Michel Espitallier, World is a blues, Mazeto Square, mars 2022, 100 pages + CD 1 : 45’12 / CD 2 : 45’51, 20 €. [Textes de Jean-Michel Espitallier & Anne Kawala. Avec Patrice Soletti ; Marc Siffert ; Claire Bergerault ; Daunik Lazro ; Christian Pruvost ; Touski].
Présentation. « Suite à l’immersion dans la jungle de Calais, pour y enregistrer des souvenirs de rêves des réfugié·es dans toutes leurs langues, comme le farsi, l’arabe du soudan, le four, le pachto, l’érythréen, le tigrigna, nous avons perçu que ces récits de rêves glissaient vers le récit de vie, que la violence du réel pénétrait le rêve. Nous avons ensuite arpenté d’autres territoires, à l’écoute des témoignages de réfugié·es, nous avons été saisi par les épopées tragiques qui en surgissaient. Nous avons alors convoqué un auteur, Jean Michel Espitallier et une autrice, Anne Kawala, pour les traduire dans leur langue poétique. »
En bref. Boucles, voix et musiques du monde pour une polyphonie épique / tragique qui nous transporte ! /FT/
Libr-événements
♦ Agenda de Lucien SUEL :
Comme le précédent, Angèle ou le syndrome de la wassingue, Rivière (152 pages, 17 €, en librairie depuis le 24 mars dernier) paraît aux Éditions Cours toujours qui nous proposent le résumé suivant :
« Cours toujours publie un texte fort et touchant de Lucien Suel : Rivière. Nous y découvrons l’histoire de Jean-Baptiste Rivière, « bouseux psychédélique » vieillissant, vivant dans l’absence de son grand amour Claire. Régulièrement, le lecteur y entend la voix poétique et forte de l’épouse perdue et partage les souvenirs du couple en pleine utopie hippie de la décennie psychédélique 1965-1975.
Ce nouveau roman de l’auteur de Mort d’un jardinier chante l’amour et la renaissance et s’interroge sur l’enfance, la fidélité, le deuil, les errances de la communication numérique. »
Vous pouvez vous garder la surprise ou découvrir les vingt premières pages du roman ici : https://fr.calameo.com/read/006625629b2bb7b301c4e
Dates à venir :
VALENCIENNES le 28 avril à 19 h. Rencontre et signature à la librairie Les Yeux qui pétillent
BETHUNE le 7 mai de 10 h à 18 h. Présence au Salon du Livre à La Fabrique sur la Grand-Place
CHÂTEAU-THIERRY le 21 mai. Présence au Salon du Livre. Rencontres poétiques
SAINT-OMER le 22 mai. Présence au Salon de l’édition indépendante
BETHUNE le 4 juin de 14 h 30 à 18 h. Signature à la librairie Furet de Béthune
LOMME le 25 juin ou le 2 juillet. Médiathèque L’Odyssée, journée consacrée au roman. Rencontre et lecture publique de « Rivière »
MERLIEUX le 2 octobre. Présence à la Fête du Livre
CHÂTEAU-THIERRY date indéterminée en automne. Rencontre à la Librairie des Fables
SAINT-OMER le 23 octobre, Présence au Festival AlphaB
HAM le 26 novembre à 11h. Dans le cadre d’une semaine de la langue picarde, participation au Club de Lecture. Pôle culturel de la Communauté de communes de L’Est de la Somme
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