[News] News du dimanche

novembre 27, 2022
in Category: livres reçus, News, UNE
0 1297 22
[News] News du dimanche

En ce dernier dimanche de novembre, avant que d’entamer une série de Libr-fêtes qui seront l’occasion de proposer une sélection de livres récents que nous n’avons pu présenter encore, voici, après un regard critique de CUHEL sur la sobriété, une nouvelle sélection de 10 livres (octobre/novembre), suivie de nos Libr-événements et des « Nouvelles Aventures d’Ovaine » (Tristan Felix)…

 

Le regard de CUHEL

SOBRIÉTÉ = sot + ébriété
Les sots qui s’enivrent de sobriété
vêtus de lin blanc et de perversité candide
clament à qui neuneu
qu’il faut faire-un-effort-pour-la-Planète
des signes
un zeste de geste
une gesticulation pour la Planète
qui profite à la dynastie des ÇaProfite
jamais à court de devises
dont la devise est :
x les profits par 100
: les pertes par 108

SOBRIÉTÉ pour les uns satiété pour les autres
ça s’appelle faire société
À coup de spiritueux
la société des ÇaProfite
fête dans le cirque virtueux
le droit-de-carboner
carburer
cartonner…

Libr-10 (notre sélection d’octobre/novembre)

 


► 
Pierre CENDORS, L’Homme-nuit, Quidam éditeur, 204 pages, 20 €.

► Émilien CHESNOT, Fentanyl flowers, TH. TY., 48 pages, 12 €.

► Jean-Paul CURNIER & Michel SURYA, Co / Incidence, Dernier Télégramme, 164 pages, 15 €.
Brian EVENSON, L’Antre, Quidam éditeur, 114 pages, 14 €.

► Delphine HORVILLEUR, Il n’y a pas de Ajar, Grasset, 96 pages, 12 €.

Élise HUGUENY-LÉGER, Projections de soi. Identités et images en mouvement dans l’auto fiction, Presses Universitaires de Lyon, 324 pages, 22 €.

► Claude MINIÈRE, L’Année 2.0, Tinbad, coll. « Poésie », 96 pages, 15 €.

► Claude MINIÈRE, Le Ciel du ciel, Marie Delarbre éditions, 80 pages, 15 €.

► Claude ROMANO, L’Identité humaine en dialogue, Seuil, coll. « L’Ordre philosophique », 476 pages, 25,50 €.

► Lucie TAÏEB, Capitaine Vertu, éditions de l’Ogre, 160 pages, 18 €.

 

Libr-événements

Mardi 29 et mercredi 30 novembre 2022, Un singe en hiver (3, rue Fernand Robert à Dijon) : Rêve quantique // INSTALLATION VISIBLE 2 JOURS UNIQUEMENT //

Avec Rêve quantique, le jour où j’ai imaginé l’océan, Virgile Novarina, Walid Breidi et le collectif LABOFACTORY (Jean-Marc Chomaz, Laurent Karst) ont créé une installation-performance afin de sonder les états de notre cerveau lors du sommeil. Grâce à ce projet, ils interrogent, en temps réel, les insondables du sommeil et de l’océan, capables d’échapper à la science.

Lorsque nous dormons, notre cerveau traverse différents états créatifs, nous voyons des formes et des couleurs dans l’obscurité et nous entendons des sons dans le silence. Il y a donc un véritable fossé entre l’apparence inerte d’un dormeur et la richesse de son expérience intérieure. L’installation Rêve quantique propose au visiteur une relecture sensorielle et poétique de ce paradoxe. Dans la pénombre, un dormeur muni de capteurs semble interagir avec un mystérieux objet, une cuve transparente circulaire contenant un océan miniature, inerte en apparence — de l’eau dormante —, mais dont les mouvements intérieurs sont révélés au sol par un jeu d’ombre et de lumière. Volutes, courants, vagues, et tourbillons, invisibles à l’œil nu, apparaissent au sol, traduisant en temps réel l’activité invisible du cerveau endormi.

→ Née d’une collaboration entre Virgile Novarina, Walid Breidi, et le collectif LABOFACTORY (Jean-Marc Chomaz, Laurent Karst), avec la participation de Didier Bouchon, Antoine Garcia, et Giancarlo Rizza, l’installation – performance “Rêve quantique” a été conçue en équipe de 2018 à 2020 au Laboratoire d’hydrodynamique (LadHyX / CNRS) de l’École polytechnique, avec le soutien de la Chaire arts & sciences de l’École polytechnique, de l’École des Arts Décoratifs-PSL et de la Fondation Daniel et Nina Carasso.

Jeudi 1er décembre à la Maison de la poésie Paris :

 

Séverine DAUCOURT, Les Éperdu(e)s. Petit précis de psychiatrie poétique, Lanskine, octobre 2022, 92 pages, 15 €, ISBN : 978-2-35963-080-0.

Ce passionnant et frappant Petit précis de psychiatrie poétique fait entrer en résonance trois discours. Tout d’abord, le récit circonstancié, dont les phrases commencent toujours par une circonstancielle de temps (« Quand… »), d’une (im)patiente qui n’est pour le corps médical qu’une « TS », réduite à la tentative de suicide qu’elle a manquée à vingt ans : « Quand les blouses cherchent à poser un diagnostic sur mon mode de vie : autiste, dépressive, bipolaire, borderline, petite pute, post-traumatisée, hypocrite, hystérique, sanguinaire, poète ? » (Trouver l’erreur). Alternent avec ce témoignage poignant, en petites capitales, les items d’un discours psychiatrique dominant. Enfin, en italiques, la voix poétique : « Écrire de la poésie pour garder l’asile à distance, somnambule hors-bornes tâtant la différence entre ce remugle de ténèbres et ce remugle de ténèbres » (p. 87). /FT/

 

Les Nouvelles Aventures d’Ovaine /Tristan Felix/

♦ Tiré par une meute de serfs et couronné de glaire azurée, le Résident de l’Arrêt Public descend les Champs Élyséens.

Ovaine, aux premières loges pour réclamer son dû, dandine de tout son dodu pour brandir son doudou qui demande :
– C’est pourquoi la mort ?
Pour pimenter son clip, le chef, étincelant, donne deux sous au doudou et poursuit sa descente.
Sans se démonter, Ovaine lui contre-donne cinq sous qui tombent sur le pavé.
Aussitôt la foule se rue sur les cinq sous, écrasant le doudou et Ovaine mais pas le loup grêle qui fuit cette ruée pour ronger l’essieu du char céleste comme un os.
♦Adepte pétaradante de la non violence, Ovaine expérimente le No Kill, une technique de capture qui fait comme si tu serais plus vivant, pis après on te sauve la vie.
Armée d’un tuto, elle lance d’un côté son hameçon dans la rivière, de l’autre une balle dans la forêt, pour faire coup double.
Sans tarder un gardon se tortille à la surface et un mulot se traîne sur une feuille morte.
Ovaine alors décroche le gardon, extrait sa balle du coeur du mulot et leur tapote les joues.
– Que vous êtes pâles ! Que vous arriva-t-il que des dents vous claquiez ?
– La vie s’est jouée de nous mais nous ne sommes plus morts. C’est comme si on serait encore vivants.
, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,
Fabrice Thumerel

Critique et chercheur international spécialisé dans le contemporain (littérature et sciences humaines).

Autres articles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *