[News] News du dimanche

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septembre 19, 2021
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[News] News du dimanche

Septembre marque le retour de nombreux événements – ce qui ne peut que nous réjouir… Mais avant tout, la reprise est un temps fort pour la réflexion : en avant-première, goûtons le numéro  à venir de Lignes, qui nous interroge ainsi : « Littérature : quelle est la question ? »…

 

UNE : « Littérature : quelle est la question ? » (Lignes, n° 66, octobre 2021)
Présentation éditoriale

LITTÉRATURE : QUELLE EST LA QUESTION ?

Revue Lignes n° 66 (208 pages, 20 €, à paraître le 8 octobre 2021)

Quelles questions la littérature pose-t-elle encore ? Et lesquelles y a-t-il lieu de lui poser de nouveau ? Le temps semble loin déjà où elle constituait un enjeu d’importance, et qui la dépassait, lequel engageait récits, formes et langages, lesquels, eux-mêmes, engageaient quelque chose d’un rapport au monde, critique, hostile (historique-politique). Rapport en grande partie perdu. À la fin prétendue de l’histoire, répondrait la fin des avant-gardes, des manifestes, des scandales. Où le feu reprend-il, s’il reprend ?

Au temps des dernières avant-gardes, on déclara l’invention d’art, dont l’art « littéraire », au service (de la Révolution, sous l’une ou l’autre de ses formes « communistes »). Quelques spectaculaires expériences d’écriture doublées de prises de parti radicales incarnèrent cette façon de voir.

Puis la restauration des années 1980 et le post-modernisme éclectique des années 1990 déclarèrent que ces excès n’avaient plus lieu d’être – au moins là où médiatiquement brille la vie littéraire […]. Mais voici que des poètes-penseurs attentifs au monde réel invitent l’ancienne passion bucolique des lyriques à se reconvertir en soutien au chœur des combats écologiques. Ou qu’on s’efforce, contre l’aristocratisme des « grandes irrégularités de langage », de promouvoir la créativité égalitaire d’un « poétariat » (J.-C. Pinson) à l’œuvre dans la multiplicité moderne des réseaux. Ou encore qu’on nous engage à faire de la « poésie intéressante » (qui parle au public de ce qui l’intéresse).

Ainsi reviennent des soucis auxquels sans doute nul créateur n’échappe : à qui entendent parler ceux qui aujourd’hui écrivent à distance de la commande mondaine et des produits pré-formatés par les médiatisations ? pour transmettre quelle expérience ? pour éventuellement produire, ce faisant, quel effet (transformateur, émancipateur – voire au sens politique) ?

Christian Prigent

La question telle qu’il s’agirait de la reprendre ici n’est pas : à quoi la littérature (le récit, le roman, le poème, la pensée même) est-elle utile ou ne l’est-elle plus ? Mais : qu’est-ce qui ne s’y passe plus, de quoi n’est-elle apparemment plus l’enjeu – à supposer qu’il doive s’y passer quelque chose, ou qu’un enjeu en dépende (supposition de principe) ?

À le supposer parce que, tout compte fait, l’histoire une fois finie, au sens où Kojève a d’abord établi qu’elle l’était (dans les années 1930, sous les espèces plus rêveuses que réelles du communisme), ou deux fois finie, cette fois au sens de Fukuyama (dans les années 1990, sous les espèces cyniques de l’universalisme capitaliste réalisé), la littérature pourrait l’être aussi.

Fin de l’histoire donc, et avec elle des révolutions, des avant-gardes, des devenirs, des manifestes, des scandales, des polémiques (les polémiques qui restent sont morales, c’est-à-dire aujourd’hui sociologiques). L’histoire finie, tout étant « accompli », la question des formes et des langues de la littérature ne se poserait plus ou n’aurait plus à être posée, lesquelles avaient en effet tout à voir avec l’histoire en tant qu’elle se constituait, se construisait diamétralement contre. De là qu’on ne voie plus les formes former une question, et les langues être de plus en plus rares à s’opposer à celle qui domine. […]
La littérature, donc : quelles questions pose-t-elle encore à ce qui est (qui domine et qu’on dit définitif), et lesquelles lui poser pour que ce qui est et qui domine s’en ressente (qu’il cesse de l’être) ?

Michel Surya

Contributeurs
Jean-Luc Nancy | Serge Margel | Pierre Vinclair | Philippe Beck | Éric Clémens | Philippe Blanchon | Jean-Claude Pinson | Jean-Marie Gleize | Nathalie Quintane | Christophe Hanna | Francis Cohen | Alain Jugnon | Sylvain Santi | Amandine André | Laurent Cauwet | Alain Hobé | Christian Prigent | Michel Surya | Nicole Abravanel

Le point de vue de Jean-Claude PINSON :
« Littérature : quelle est la question ? » demande la revue LIGNES dans son dernier numéro (66, octobre 2021), concocté par Christian Prigent et Michel Surya.
Il est frappant de constater que dès que la littérature est questionnée, c’est la poésie qui apparaît au cœur du questionnement, comme si son intranquillité foncière était l’indispensable antidote à l’endormissement d’une littérature trop facilement rassembleuse. Dans ce numéro de Lignes, c’est bien de poésie avant tout qu’il est question.
Et cette question de la poésie, cette question posée par la poésie à la littérature, en vient inévitablement à celle de l’obscurité.
Jean-Luc Nancy le formule ainsi dans la belle méditation qui ouvre le numéro : « Il doit y avoir quelque chose d’occulte au fond de tous, je crois décidément à quelque chose d’abscons, signifiant fermé et caché, qui habite le commun » (p. 22).

Et Philippe Beck :  » Les poèmes communicants sont dits obscurs, impopulaires ou décrochés, mais rien n’y fait : toute personne qui les lit y fera attention, y prendra intérêt et goût et y retrouvera la science-fiction de ses propres obscurités populaires, la nuit optique où baignent nos nécessaires efforts pour mieux voir ce qui se dérobe. On ne sait pas ce qui concerne médiatement le peuple (ses profondeurs littérales futures, son présent relancé de demi-jour en demi-jour), mais il a besoin d’une continue résistance à toutes les conformités subtilisées » (p. 48).

 

Libr-événements

Périphérie du 38e bis Marché de la poésie

#05. Si les arbres pouvaient parler

mercredi 22 septembre (19h)
La Factorie (Val de Reuil)

Adeline Maisonneuve, Jérôme Revel, Claudine Bertrand, Nancy R Lange, Claire Varin. Marc Poelhuber (musique). Entrée libre

Hors champ #3. Poetik Bazar, 1er Marché de la Poésie de Bruxelles

vendredi 24, samedi 25 et dimanche 26 septembre (13h-19h)
Be-Here (Bruxelles).
Entrée libre, programme complet : http://poetikbazar.be

#06. Ourdir#1

vendredi 24 septembre (20h)
Le Générateur (Gentilly)

En hommage à Philippe Aigrain : Virginie Gautier & Michel Bertier, Fred Griot & Dani Bouillard, Sébastien Lespinasse, Maxime Hortense Pascal

Réservation : 01 49 86 99 14 ou en ligne sur legenerateur.com

#07. Ourdir#2

samedi 25 septembre (20h)
Nouveau Gare au théâtre (Vitry s/Seine)

En hommage à Philippe Aigrain : Laure Gauthier, A.C. Hello & Melmac, Christophe Manon & Thierry Müller et Frédérique Soumagne

Réservation : 01 43 28 00 50 ou en ligne sur rp.gareautheatre@gmail.com

#08. Testament (d’après François Villon)

lundi 27 septembre (20h)
Maison de la poésie/scène littéraire (Paris)

Christophe Manon accompagné de Thierry Müller (musique). Entrée libre,

Réservation conseillée : 01 44 54 33 00 ou accueil@maisondelapoesieparis.com

 

Jeudi 23 septembre à 19H, Maison de la poésie Paris : LETTRES AUX JEUNES POÉTESSES

Avec Chloé Delaume, Édith Azam, Sandra Moussempès, Rim Battal, Marina Skalova & en duplex d’Allemagne Etaïnn Zwer

Rencontre animée par Aurélie Olivier

Vingt et une poétesses francophones racontent ce qu’est écrire et être une femme ou une personne non binaire aujourd’hui. Vingt et une poétesses, musiciennes, slameuses : une armée de guerrières, agentes de leurs propres désirs, qui avance, prend la parole, confie ses combats et délivre la poésie de ses représentations traditionnelles. Ces lettres font de l’écriture une matière vivante et politique. Elles disent un désir de transmission, un rêve de l’autre, l’histoire d’une reconquête de soi. Un recueil inspirant et animé d’une vigueur plurielle et sensible, destiné à toutes et à tous. À qui souhaite faire une place à l’écriture dans sa vie.

À lire – Lettres aux jeunes poétesses, initié et préfacé par Aurélie Olivier, éd. L’Arche, 2021.

 

Vendredi 24 septembre à 19H, Maison de la poésie Paris : Vincent Broqua, politique de la légèreté

Photocall est un projet d’attendrissement pour réapprendre l’art oublié de la gaieté. Véronique Pittolo y voit un retour du sensible poétique et politique.

« Photocall nous débarrasse de l’incertitude du statut de la poésie (sa fameuse crise), laquelle s’est dégenrée toute seule (dans le brouillage et la redéfinition des catégories de genre) ; il nous met en garde contre l’air vicié qui contamine la société (les tenants de la Manif pour tous). »  Diacritik

Véronique Pittolo et Vincent Broqua vous invitent à un dialogue sur la question des désirs contemporains et la température des mots, avant une lecture performée de Photocall.

À lire – Vincent Broqua, Photocall. Projet d’attendrissement, éd. Les Petits matins, 2021. Véronique Pittolo, À la piscine avec Norbert, Seuil, 2021.

 

La tournée du Jeu des ombres reprend (texte NOVARINA ; mise en scène : Jean Bellorini) :

♦ du 13 au 30 janvier 2022, TNP, Villeurbanne

♦ du 10 au 12 février 2022, La Comédie de Clermont-Ferrand – scène nationale

♦ les 18 et 19 février 2022, Grand Théâtre de Provence, Aix-en-Provence

♦ du 9 au 20 mars 2022, Les Gémeaux – scène nationale, Sceaux

♦ du 24 au 26 mars 2022, Le Quai – CDN d’Angers Pays de la Loire

♦ du 31 mars au 3 avril 2022, La Criée – Théâtre national de Marseille

♦ les 20 et 21 avril 2022, Opéra de Massy

♦ les 10 et 11 mai 2022, Scène nationale du Sud Aquitain, Bayonne

[© Photo de Pascal Victor]

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