Voici le 61e post du nouveau site lancé le 24 avril dernier (le 24 juillet prochain, pour les trois premiers mois, notre moyenne dépassera le rythme de deux publications tous les trois jours)… Aussi, chères et chers Libr-lectrices / Libr-lecteurs, entre mi-juillet et mi-août – temps de pause relative – prenez le loisir de revenir sur ou de découvrir un programme dense, voire de vous replonger dans les milliers de contributions que vous offre l’ancien site (2004-2020)…
Dans l’immédiat, un Libr-événement, deux livres récemment parus et une nouvelle aventure d’Ovaine (Tristan Felix) pour inaugurer notre rubrique « Libr-vacance »…
Libr-événement
Adaptation et interprétation : François Sabourin
Une heure durant, un poète contemporain raconte sa vie en une douzaine d’anecdotes, histoires vécues ou bien rapportées par des amies ou des amis. Récits de fiascos, d’incompréhensions, de réussites éphémères ou d’amitiés déçues, questions d’argent et de reconnaissance. François Sabourin incarne ce poète qui cherche à comprendre la poésie, comment on en vit, comment ça fonctionne. Il se demande quelle force le pousse à surmonter les frustrations, les échecs, les trahisons, pour faire quand même de la poésie (c’est-à-dire de la littérature déviante). Aujourd’hui comme hier, ce n’est pas une pratique de tout repos. Scénographie minimale, effets de mise en scène allégés, l’adaptation est un monologue édifiant racontant dix années de pratique de la poésie et de la littérature : une adresse directe au public avec quelques incursions du côté de la performance. Une parole qui danse.
Plein tarif : 15 €, – 26 ans : 10 €, Abonnés Festival Off Avignon : 10 €
Réservations au 06 17 19 64 25
La Collection Lambert – 5 rue Violette – Avignon
Deux livres récents en UNE
► Guy BENNETT, Remerciements, traduit de l’américain par Frank Smith et l’auteur, éditions de l’Attente, en librairie depuis le 3 juillet, 94 pages, 12 €.
« Merci à tous ceux qui ont cru en moi ainsi qu’à
tous ceux qui n’y ont pas cru. Vous m’avez incité,
chacun à votre manière, à écrire cet ouvrage. »
L’exergue donne le ton : en un temps de bien-pensance, il faut savoir considérer les deux moitiés du verre, la pleine et la vide. Ce seuil franchi, laissez-vous emporter par l’irrésistible ironie de Guy Bennett, qui revêt diverses formes, de l’antiphrase à l’éloge paradoxal – qui confine souvent à la pure drôlerie… Sa gratitude ne recule en effet devant aucun détail concret : « Merci à ma montre pour le temps qu’elle m’a accordé, à mon tabouret pour son soutien, à ma lampe de bureau pour sa brillance, à mon tricot de laine pour sa chaleur, […] »…
► Mathias RICHARD, 2020 : L’Année où le cyberpunk a percé, Caméras animales, en librairie depuis le 8 juin, 72 pages, 10 €.
« Chaque crise est l’occasion d’une accélération
des formes les moins humanistes
de la vie en commun » (p. 15).
Ne cherchez surtout pas un journal-de-confinement : l’année 2020 n’a pas eu lieu… Et comment seront les années et décennies à venir ? Maintenant, nous autres humains, savons que nous sommes mortels. La crise de notre civilisation dite « avancée » ne permet plus aucun optimisme : « Toute postérité est périmée, impossible, risible, on sait que la souffrance est partout, on s’effondre dans le présent » (4). En un temps où la modernité est en déroute, terrassé par le Drapeau Noir, voici un journal envide écrit pour rester en vie mais aussi pour satiriser à l’envi… Un exemple : « L’airbnbisation du monde. (N’importe quoi est disponible à n’importe qui pour de l’argent, et tout le monde s’en fout des autres, des gens juste à côté) » (p. 43).
On y retrouve également un clin d’œil au mouvement qu’il a initié, le mutantisme : « Le mutantisme est une mutation du cerveau. C’est en fait plus concret que je ne le pensais originellement. Certains mutantistes ont réellement une mutation du cerveau, et s’adressent à d’autres qui ont des mutations dans le cerveau » (9).
Les nouvelles aventures d’Ovaine /Tristan Felix/