Lire Dire l’à-dit (extrait III)
soit une particule de masse au repos d’un dire se disant dire puis se désintégrant, se disant pointillé dans saut à dire, en autres vecteurs du dire, autres particules de masses et d’énergies. La conservation de l’énergie-impulsion nécessite la somme des impulsions du dire, des produits de désintégration correspondant aux quelques impulsions initiales. L’initiale, à dire, la lisant, vous obtenez ces moments du dire, la conservation idéale du dire, dans l’espace, des vecteurs de longueurs données par la masse du dire.
*
le vecteur initial est un vecteur temporel
la combinaison du dire
le plie dans la direction de l’espace
le dit, sans le dire, a une longueur maximale
*
dans un univers du dire à une seule dimension temporelle, les produits de désintégration ne doivent pas simplement avoir les mêmes nombres quantiques que l’état initial, mais la conservation de l’énergie-impulsion garantit à elle seule qu’il ne peut se désintégrer que s’il est plus lourd.
*
n’est pas le fait d’une affectivité sauvage mais d’une nécessité
l’image du geste de dire, le lisant
ne doit pas tromper
le développement
le rythme nécessaire
la conduite des gestes
est reconnaissance de la nécessité
la nécessité à la nécessité d’une
vérité, ces conjectures, seules,
la permanence de ces interprétations
nous saisissons du nécessaire
toujours, bien trop top
pour bien prévoir
nous sommes surtout
menés, par le dire comment
dire ne savons pas dire sans
sommes menés par ce dire
le lisant découvrant le, sommes
menées, dédiées, pour faits
du dire le lisant haut et bas
son commentaire
faire éclater
le vrai
à ignorer cette tendresse
expose les voix
quelques rares privilégiées
une forme d’élection
et de prédestination
dire en soi et en dire
le retrait
faute de texte
nous sommes tous menés
sans sujet
un progrès
la liaison interne
porte
il y a devenir
embarqués
nous sommes menés
la dissonance élaborée
la rendre à son travail interne
exerce sa puissance par le moyen
du dire
l’obstination réfléchie
conduite nécessaire
ce qui fut sa justification
secrète
*
plier l’impulsion
est un dire du moment
plus léger
sans désintégration
vous entendez dire
plus léger
vous entendrez dire
plus haut
plus bas
avec les vagues de
son dire
le tympan
les parties molles
à l’intérieur
nous nous sommes
chuchotés
*
dire est peut-être vertu
mais aimer dire n’est pas une grande vertu
sans ce retrait du tenir
plus aimable
une observation que le monde
n’a plus de prétention
que de vertébrer ce dire
le lisant
le respirant
pour la lecture
du dire
se tenir sans
la vertu de
l’aveugle
*
habiter son dire
seul
couper
la déperdition
oriente
son emplacement de voix
sans dire
*
une géographie du dire
ce serait monter au haut
puis disparaître au nœud central
de voix leur propre infinité
peu importe l’origine
mais un mot du dire
pas un mot sans dire
le lisant formé le brûlant
au moment du mot un mot
écrit par un autre vous n’écrivez
les souvenirs d’aucun mot
le disant le nécessaire juste
*
pendant des siècles environ
insomnie, Brahms, étourneaux,
traits et fantômes
qui auraient oublié de dire
de se lier pieds nus dans la réalité
lisant tomber pour le sentir dire sans
dire, le tombé
du dire
*
il faudrait dresser
une colonne du dire
à (minéralement)
la lisant
le décollement
la pierre
mal centrée
sans renverser
se déplacer mieux
l’air un dire l’air
au réveil
ce que peut
sans dire
la végétation
cette colonne
de mousse
*
tu poses la tête
sur un dire
le dire
au sable
le lisant
élude la faute
entraîne un peu
plus loin du
dire
son entraînement
alors tu te demandes
que le silence glisse
le vent se lève
sifflant glisse sur
*
émission par flagelle latérale
est une lymphe du dire
des rêves plus ou moins navigués
*
de dire
d’après les dires
fugues
ou
figures lactaires
*
très entre-deux arrive
en noir
à la règle
qui sépare à peine
sans trahir
ni tel secret qu’il
faudrait taire ou dire
ou lisant sans dire
le dire avec accumulation
sans dire la précision
du geste identique
la partie égale
lieu respecte l’égalité
comme sœur à deux
entre la division
la traverse très insigne
une
en continu
là sinon on décompose
liens, conventions, prolongements,
quand bien même
séparé
ce que le sens
amène
annule
si entre les deux choisir
sauf un cri
sauf dans l’à-dit
*
m’en retourner dis-tu
la relation qui porte un dire
en prenant connaissance du
moment d’occupation au proche
le lisant un rebondissement sous agitation
le dire autrement ce dire ou prendre par
le touché l’oreille
grain le plus fin
de la surface
*
si les deux dire
portent au loin
le remugle
au lisant
centré comme
l’orbite de la
fable
ils grandiront la voix
avec la ténuité du voir
les commentaires du fond
l’écho appuyé du fond
au fond
*
les herbes du dire
qui passent isolément
*
l’axe des dires
pour nous y contenir
nous y desappartenir
si droits
la position debout
lisant
la remémorant
la surface
les objets du dire
*
mettre de l’air, dans le dire
mais comment, entre les choses,
le tout-venant, ne venant pas,
pareil au-même, d’entre le dire
*
pas d’autre corps, ni terre ni ciel, et d’autre infini
que là-dedans où nous sommes que le dire
au disant ne peut suffire
*
Le moment du dire est cet instant à faire comparaître l’à-dit, comparaissant.
*
(…)
Sébastien ECORCE, Professeur de neurobiologie, Pitié-Salpêtrière, Icm,
co-responsable de la plateforme de financements, gribouilleur,
créateur graphique et sonore, pianiste.
© Bandeau et photo en arrière-plan : Evelyne Crozat Coulmont, La Petite Voix