[News] News du dimanche

mars 5, 2023
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[News] News du dimanche

En ces temps de barbarie, gagnons en CONSCIENCE avec Christophe Stolowicki – et en plaisirs de lecture avec notre LIBR-6 et nos Libr-événements

 

UNE : CONSCIENCE /Christophe Stolowicki/

Conscience, histoire d’un mot, le seul à ma connaissance qui ait suivi un tel cheminement dans les siècles, un palindrome sémantique, un tête-à-queue, un aller-retour qui suggère son plein d’éternel retour.

« La conscience est une invention juive », dit Hitler, en une formule ramassée qui fait mouche. En regard, « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » (Rabelais).     

Faire appel à la conscience : pompeux appel à la pitié.

L’ancêtre grec de conscience, suneidesis, ou connaissance partagée, reste obstinément cognitif jusqu’aux Évangiles où il devient sentiment intime, conscience morale.

Le double sens, cognitif (connivence, confidence, savoir en commun réduit au plus élémentaire) et moral remonte au latin où conscientia, bonne conscience chez Cicéron d’une bene actae vitae, vie bien menée, devient chez Salluste conscientia de culpa, sentiment d’une faute, mauvaise conscience, culpabilité.

En français, il faudra attendre le dix-septième siècle pour que la conscience, tenacement morale, prenne sa couleur psychique à présent dominante. La phrase de Rabelais, que nous entendons à contresens littéral, est d’un génie inconscient, précurseur d’un bon siècle.

En anglais, entre conscience (morale), consciousness et self-consciousness, le pragmatisme efface l’histoire.

Entre Gewissen moral et Bewusstsein, Selbst-Bewusstsein psychiques, l’allemand de même tonneau. Inconscient de tout l’Unbewusste freudien, Hitler l’a cerclé comme une barrique barbare, frelatant le vin jeune de Nietzsche.

 Un immoraliste gidien comme n’était pas Gide peut-il concevoir une conscience purement psychique ?

Pas même par-delà le bien et le mal, quand ce n’est pas en deçà, où se situent le noble et le vil.

À l’étiage d’inculture hitlérien (on est loin du kulturkampf), l’aigle royale des armoiries germaniques n’est plus même vautour mais corbeau sur la plaine.

 

LIBR-livres reçus

► Patrice CAZELLES, ZAOUM, préface de Claude Merlin, éditions Unicité, coll. « Le Metteur en signe », hiver 2022-2023, 62 pages, 13 €.

► Christophe ESNAULT, Hilarité confite suivi de Cas contact de cas social, Cactus Inébranlable éditions, printemps 2023, 60 pages, 8 €.

► Christophe ESNAULT, L’Apatride culturel, Ars poetica, février 2023, 110 pages, 16 €.

► Laurent FOURCAULT, Christian Prigent, contre le réel, tout contre, Sorbonne Presses Université, en librairie depuis le 28 février 2023, 320 pages, 10,90 €. [Format poche]

► Philippe JAFFEUX, De l’abeille au zèbre, Atelier de l’agneau, 1er trimestre 2023, 56 pages, 14 €.

► Virginie POITRASSON, Tantôt, tantôt, tantôt, Seuil, mars 2023, 144 pages, 17 €.

 

Libr-événements

► Rendez-vous à la Maison de la poésie Paris : vendredi 10 mars à 20H, avec Laura VASQUEZ ; samedi 11 mars à 20H, Hommage à Philippe RAHMY ; lundi 13 mars à 19H, avec Virginie POITRASSON & Joyce MIENNIEL.

 

► À l’occasion de la publication du cahier consacré à Jude Stéfan
dans la revue Europe (mars 2023)
Rencontre-lecture
Jeudi 16 mars à 19 h
à la Guillotine, à Montreuil

Lieu culturel et bistrot
26 rue Robespierre (M° Robespierre)
en compagnie de Gérard Cartier, Claude Adelen,
Dominique Combe et Jean-Baptiste Para.

En poésie d’abord, mais en prose aussi, Jude Stéfan (1930-2020) est l’auteur d’une œuvre à la fois très singulière et riche d’affinités avec des voix anciennes et toujours vives, de Catulle à François Villon, de Maurice Scève et Louise Labé aux poètes de l’âge baroque. Autant dire que la langue de ce poète, d’une extraordinaire invention, rebrasse dans sa modernité toute une tradition lyrique, Grecs et Latins compris. Si le registre thématique de son œuvre se déploie pour une large part autour de l’amour et de la mort, c’est avec des accents neufs, un phrasé unique, des arabesques d’accords et de dissonances. Le « festoyant français » de ce poète explore le côté noir du lyrisme. N’ignorant rien de la mort charnelle, il glorifie l’éros qui lutte contre la mort par caresses et plaisirs. Car l’amour est pour Stéfan une vertu active, un instinct de vie désespéré, une ardeur indissociable des gestes qui l’accomplissent.

Sommaire et commande du n° d’Europe

 

► Les rendez-vous de la Maison de la poésie de Bordeaux :

 

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Fabrice Thumerel

Critique et chercheur international spécialisé dans le contemporain (littérature et sciences humaines).

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