[NEWS] News du dimanche

janvier 2, 2022
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[NEWS] News du dimanche

Avant de commencer bientôt notre Libr-retour sur une année particulière – puisqu’elle a vu la naissance de notre nouveau site (le 24 avril exactement : http://t-pas-net.com/librCritN/) –, des vœux libr&critik, les points de vue singuliers d’Aldo Qureshi et de Philippe Annocque, et enfin nos perspectives libr&critiques pour 2022…

 

À leur manière, ils vous souhaitent la Bonne-Année… (tous droits réservés)

♥ Julien BLAINE :

♠ Philippe BOISNARD :

Philippe BOISNARD ©, Reste de l’humanité, III 
Voir son site DATABAZ

♣ Jean-Charles MASSERA : 

© Jean-Charles Massera

Libr-critique : Ter repetita ejecta est

Maboul de cristal :

En 2022, vous vous piquerez (vite ma dose !), vous en aurez plein la dose des infox, vous avalerez l’intox, vous télétravaillerez, vous vovoterez, vous vivoterez, vous achèterez des vacances, vous supporterez le spectacle-du-monde (vagues des variants, invariants climatiques et économiques… stars, wars & people, wait-and-see)… Vous attendrez la fin-de-la-crise…

Crise, qu’ils disent… Mais comment appeler une crise qui dure dans tous les domaines fondamentaux de la vie en société (politique, social, économique, sanitaire, culturel…) ?
Sans doute pas un effondrement, mais à coup sûr une période problématique, une mutation cosmo-anthropologique. /FT/

 

Passez le cap de la Nouvelle Année avec Le Roi de la sueur (Aldo Qureshi)… 

« […] ici commence le règne de ma supériorité sudorifique, je me
reflète dans ma propre flaque et me mire et m’aime et me dis
– m’admire et me dis : tu es la glande sudoripare de l’univers,
tu es le petit père salé de l’océan,
le créateur de la soupe prébiotique,
tu es vraiment le roi de la sueur »
(Atelier de l’agneau, automne 2021, p. 20).

♦ En 2022, au menu : « cocktails à base de pucelle » (23), « cookies au lupus, une part de tarte à l’inceste et puis du pâté de fœtus pour deux personnes », « un smoothy à temps partiel » (31-32), un « milkshake de cystite et son craquelin d’herpès » (42), un « velouté de mycose et son chancre meringué » (83)…

Vous pourrez commander également « le forfait Inceste, le forfait Délinquance juvénile, le forfait Drogue et prostitution… » (50).

♦ Vous attendent « les factures de trottoir, l’assurance pour les yeux, la complémentaire estomac, les moisissures noires, les sextoys sur la redoute.fr et les enfants-serviettes pour s’essuyer les fesses » (38)…

 

En 2022, prenez de la hauteur avec Philippe Annocque…

« L’homme est un poulpe qui se sert de son encre pour se montrer au lieu de se cacher derrière » (17).

« L’homme est un caméléon qui se sert de sa langue sans attraper les mouches » (23).

« L’homme est un serpentaire à qui l’on fait facilement avaler toutes sortes de couleuvres » (35).

(Biotope et anatomie de l’homme domestique, éditions Louise Bottu, hiver 2020-2021, 62 pages, 9€.)

 

LC attend, vous recommande et vous propose… pour bien commencer 2022 !

► Suite à la publication du dernier livre de Liliane GIRAUDON, Polyphonie Penthésilée (P.O.L, décembre 2021) et à l’anthologie coordonnée par Marie de Quatrebarbes, Madame tout le monde (Le Corridor bleu, en librairie demain lundi 3 janvier 2022), nous lancerons prochainement un dossier intitulé « Ce que les femmes font à la poésie », constitué d’entretiens, chroniques et poèmes inédits (avec Laure Gauthier, Liliane Giraudon, A. C. Hello, Virginie Lalucq, Sandra Moussempès, Marie de Quatrebarbes,  Fabrice Thumerel…).

 

► On ne manquera pas le lancement d’un projet aussi ambitieux qu’indépendant : La Vie manifeste propose un projet très stimulant, Pneûma & ligature

► Découvrez le site d’Anne Savelli : Fenêtres Open space.

En librairie, février :

♦ Laure GAUTHIER, Les Corps caverneux, éditions LansKine, 134 pages, 15 €. Ce texte a été écrit dans le cadre d’une résidence d’écrivain Ile de France (2019-2020).

Quatrième de couverture« Les corps caverneux » est un récit poétique construit en huit séquences. Le titre dans la séquence fait certes allusion au désir sexuel dont la force insurrectionnelle se manifeste dans le livre notamment à la séquence « désir de nuages ». Néanmoins, les « corps caverneux » désignent ici, avant tout, les cavernes en nous par analogie avec les cavernes préhistoriques : les corps caverneux sont ces espaces vides, ces trous ou ces failles, que nous avons tous en commun et que notre société de consommation tente de combler par tous les moyens. Dans chacune des séquences est évoquée une nouvelle attaque contre ces espaces intimes de respiration, en réaction à laquelle une musique émerge, une musique de nos cavernes, qui nous permet de nous cabrer et de rester vigilants. En pré-vente chez LansKine

♦Par l’auteur de Charøgnards, Stéphane Vanderhaeghe, P.R.O.T.O.C.O.L., Quidam éditeur, 576 pages, 25 €.

Quatrième de couverture

P.R.O.T.O.C.O.L. L’acronyme est partout dans la ville mais personne ne sait quand il est apparu. Peut-être au lendemain d’une élection dont on n’attendait plus rien. Comme pour prédire un événement. Ou annoncer une catastrophe.

Dans les rues, sous l’œil des caméras de surveillance, en attendant on s’affaire. On bosse, on fait la manche, on marchande un peu de plaisir, on pédale, on traque, on nettoie, on tabasse, on recrute, on se planque, on pointe au chômage, on fraude, on insulte, on enterre ses morts. Car oui, on meurt aussi, même parmi les rats qui grouillent et fouissent à l’affût d’un peu de chair tendre.

Dans sa mosaïque de voix, P.r.o.t.o.c.o.l. dit une colère et l’indifférence, l’impuissance et la terreur qu’elle entraîne inexorablement lorsque les marges une à une se referment.

 

► Et aussi, en avril :

♦ Jean-Charles MASSERA, Le Monde comme il débloque, Verticales (environ 450 pages) : recueil d’une sélection de textes écrits (et évidemment inédits) pour la scène (théâtre, performance) et la radio.

♦ Patrick VARETZ, Nu-propriété, P.O.L.
Présentation éditoriale« Je n’ai rien su posséder de ce côté-ci du monde, et je n’ai rien amassé des sentiments qui me traversent. Alors pourquoi chercher à recoller les choses comme si elles n’étaient pas brisées ? À croire que l’écriture m’aide secrètement à rassembler les tessons épars de mon existence. »
Tout part d’une phrase entendue dans Les Deux Anglaises et le Continent, le film de François Truffaut adapté d’Henri- Pierre Roché : « La vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas » ; le narrateur, double de l’auteur, se sentant, du fait de ce morcellement, étranger à sa propre existence, comme s’il n’en était que le nu-propriétaire.
Le texte est composé de dix chapitres qui tentent de reconstituer – malgré les ellipses – le fil d’une existence, depuis la fin des années 1950 jusqu’au tout début des années 2010.
Pour donner vie aux différents fragments d’existence qui entrent dans la composition de ce roman, dans son travail de reconstruction mémorielle et de falsification, le narrateur s’appuie sur des éléments extérieurs : une chanson, un morceau de musique, un roman, un poème, autant de marqueurs sur lesquels la mémoire est parvenue à se fixer, et qui témoignent chaque fois de l’époque évoquée.
Au coeur de ce dispositif, un personnage de femme s’impose peu à peu, créant ainsi le lien entre les différentes séquences.
Dès lors, le véritable sujet du roman se fait jour : l’histoire d’un homme qui, ayant quitté la première femme qu’il a aimée, nourrit depuis le sentiment d’échapper à sa propre vie. Poursuivi par l’idée de la culpabilité, d’autant que l’intéressée est morte d’un cancer au début des années 2010, le narrateur tente bien tardivement de lui aménager une place centrale dans son existence, rétablissant pour l’occasion un semblant de cohérence dans un parcours à l’évidence erratique.
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Fabrice Thumerel

Critique et chercheur international spécialisé dans le contemporain (littérature et sciences humaines).

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