En ce début 2022, vous voulez mieux connaître notre nouveau monde néo-libéral ? Ne manquez pas notre rubrique spéciale… Juste après notre Libr-rétrospective (depuis le 24/04/2021, où nous sommes passés à cette adresse : http://t-pas-net.com/librCritN/) et avant notre livre à la UNE (C. Fiat, Développement du sensible) et nos Libr-événements…
Libr-rétrospective…
Pour LIBR-CRITIQUE, 2021 fut une année particulière, puisqu’elle a vu la naissance de notre nouveau site (le 24 avril exactement : http://t-pas-net.com/librCritN/), saluée par l’entretien avec Cécile Guivarch sur Terre à ciel.
Ces huit mois furent intenses :
♦ Créations : Joël HUBAUT, 30 posts épidémiK, avant la parution du volume ; Thierry RAT, « Emprunté au désastre » ; Daniel CABANIS, « Sentier lumineux des embryons »…
♦ Événement : « Les Tourbillons de Valère Novarina » ; revue : Cockpit, par Philippe Boisnard…
♦ Entretiens : Cécile Richard, par Philippe Boisnard ; Laure Gauthier, par Fabrice Thumerel ; Hugues Robert pour la Librairie CHARYBDE…
♦ Chroniques : Christine Jeanney, Les Petites Cosmogonies, par Ahmed Slama ; Perrine Le Querrec, Rouge pute, par Guillaume Basqin ; Sébastien Ecorce, « Covid 19 et états d’exception » ; Fabrice Thumerel, « Les Chutes d’Yves Charnet » ; Fabrice Thumerel, « Radicalité Hello » ; Alexander Dickow, Déblais, par Tristan Hordé ; Fabrice Thumerel, « Littérature : quelle est la question ? (Lignes, n° 66) »…
♦ Hommages : Bernard Noël ; Dominique Preschez ; Philippe Castellin ; Henri Deluy ; Manuel Joseph.
Notre Nouveau-Monde…
♦ »Ce qui distingue notre régime politique de n’importe quelle dictature, communiste de préférence ? La transparence. La transparence, condition de respectabilité des dominants. Licencier des salariés ? Oui, mais en toute transparence. Prendre des mesures liberticides ? Du moment que le ministre le fait en toute transparence… » (Nicolas Framont).
Le président-philosophe : « […] l’œuvre du philosophe Emmanuel Macron, nous la connaissons, et pouvons la juger sur pièces.
Il y a, d’abord, quelques sentences immortelles, sur les Gaulois réfractaires et fainéants, les ouvrières illettrées, les rues à traverser, les premiers de cordée, la meilleure manière de se payer un costard, le vide laissé par nos rois… […]
Chez lui, littérature et philosophie semblent ne jamais relever, au fond, que de ce que Bourdieu appelait la « culture Sciences Po pour dissertation en deux points et dîners d’ambassade » » (Antoine Aramitz).
/A. Burlaud, A. Popelard et G. Rzepski dir., Le Nouveau Monde,
éditions Amsterdam, été 2021, 1046 pages, 29 €).
♦ « En somme, rien de plus digne que la prostitution. Dans cette société de consommation, n’est-il pas en effet plus valorisant d’être, non pas l’avide et baveux client, mais l’objet de sa convoitise : la marchandise ? » (Éric Chevillard, L’Autofictif nu sous son masque, L’Arbre vengeur, 2022, p. 66).
♦ « Le selfie est l’aggravation du poème romantique,
le moi confit,
fleur bleue devenue lumière bleue
spleen de soi
La modernité se mord la queue
sans intérêt »
(Laure Gauthier, Les Corps caverneux, Lanskine, février 2022, p. 72).
♦ La majeure partie de nos contemporains sont devenus transparents tant ils sont lisses (insignifiance des dominés) ou par pure malice (transparance des dominants).
En toute transparance, la dirigence de notre démocratie autoritaire fait Alliance avec les forces du Grand-Désordre illibéral.
Et si, en lieu et place d’une érection pestilentielle où les puissants crient haro sur les étrangers, en 2022 l’on procédait au Grand-Remplacement de nos institutions moribondes et des popolitichiens corrompus ?
Et si l’on sortait de leur zone-de-confort tous les Assis (sur nos lois comme sur leurs profits) qui sont les Assistés de notre e-monde immondialisé ? /CUHEL/
Livre à la UNE : Christophe Fiat, Naissance du sensible
Christophe FIAT, Développement du sensible, Seuil, janvier 2022, 232 pages, 18 €, ISBN : 978-2-02-149406.
Présentation éditoriale. Dans les années 1970 et 80, le narrateur (né en 1966) passe son enfance et son adolescence à Besançon, dans un milieu ouvrier où l’on ne fait pas toujours dans la dentelle. C’est la vie de province, avec ses lourdeurs, mais aussi ses charmes. Il est entouré d’amis et de filles, beaucoup de filles, avec lesquelles il découvre l’amour dans toute son extension. Et il y a la poésie, l’instinct de poésie, comme puissance salvatrice. Bientôt il « montera » à Paris. Mais la base, le socle, c’est cette période franc-comtoise, racontée avec émotion, drôlerie, dans la beauté d’une langue énergique et évocatrice.
Premières impressions. Développement du sensible : fabulations enfantines, amours adolescentes, découvertes parisiennes, temps des revues… Et vive la poésie !
Une trajectoire littéraire au galop, indispensable pour qui veut bien saisir le parcours singulier de Christophe Fiat comme l’état du champ poétique au tournant du siècle et les caractéristiques de la génération qui s’est imposée peu avant ou après 2000. Un texte plein d’humour et de vie dont la sensibilité sert de révélateur à de riches expériences. /FT/
Libr-événements
► Mardi 8 février 2022 à 19H30, dans le cadre du festival Théâtre des images, soirée poésie/performance au Local du chiens dans les dents (14 Rue des Douves, 33800 Bordeaux) : De la Poésie contemporaine, Intervention de Jean-Pierre Bobillot (écrivain, universitaire) suivi de Lectures et Performances présentées par Marie Delvigne avec : Agnès Aubague, Jean-Pierre Bobillot, Thomas Déjeammes, Christian Malaurie, Béatrice Mauri.
Plus d’infos ici : https://festivaltheatredesimages.cargo.site/Lectures-performances
► Mercredi 23 février à 19H30, Le Monte-en-l’air (71, rue de Ménilmontant / 2 rue de la Mare 75020 Paris) : Rencontre avec Christophe Manon pour ses Provisoires (éditions Nous, Caen, en librairie depuis le 14 janvier 2022, 96 pages, 14 €).
La langue
est un puissant stupéfiant
dont la charge électrique a pour effet majeur
d’accélérer les infrapulsations du poème (p. 12).
« À quoi bon
se débattre
et s’acharner ainsi
puisque bientôt
nous rejoindrons
l’ultime demeure
à quoi bon
se démener
et s’agiter pourquoi
si demain
il ne reste plus rien ? » (p. 64).
Ces subtiles divanitations et variations sur le temps qui passe laissent toute leur place au silence, à l’ombre et aux images (de la remémoration comme de l’imagination). Cette poésie de l’effacement – des effets rhétoriques comme des effusions lyriques – nous emporte dans son élan comme / contre le temps qui s’envole.
Cette ballade mélancolique en cinq temps nous transporte de stases en extases dans un hors-temps jouissif. Valse mélancolique et langoureux vertige qui nous rappelle le ravissement à l’écoute des « Poèmes pour le temps présent » que l’on trouvera sur le site de Ciclic. /FT/