[News] Libr-vacances (2/2)

[News] Libr-vacances (2/2)

août 6, 2011
in Category: News, UNE
1 3939 10

En attendant la reprise dans trois semaines (Spécial revues : Tumultes sur les "écritures de soi entre les mondes", Francofonia sur les manifestes littéraires, Espace(s) sur "limites et frontières", derniers numéros de Chimères… Dossiers sur la subversion, Patrick Varetz, Bernard Desportes… Article de Jean-Nicolas Clamanges sur Roger Giroux… Chroniques sur Sylvain Courtoux, Nox, et Jérôme Bertin, Bâtard du vide, qui vont paraître dans un mois aux éditions Al dante ; Emmanuel Rabu, FuturFleuve, Léo Scheer ; H. Béhar et P. Taminiaux dir., Poésie et politique au XXe siècle…), voici la seconde livraison de Libr-vacances [lire la première].

Au programme : Libr-suggestions d’avant la reprise (François de Singly, L’Individualisme est un humanisme ; Eric Clémens, Mythe le rythme ; David Lespiau, Djinn John ; Nicolas Tardy, Un homme tout juste vivant, suivi de Pays des merveilles ; Gilbert Desmée, D’espoirs en désespoir, suivi de Chant ; Passerelles poétiques (collectif, éd. Corps Puce) ; Joël Baqué, Aire du mouton ; Frédéric Pradal, La Promenade des éloignés) ; Pleins Feux sur Christian Prigent ; Libr-infos (Publie.net, Plexus, Homo numericus) ; Opération Libr-vacance (Jean-Philippe Cazier, Hélène Sturm, Agathe Elieva et Françoise Lonquety). /FT/

Libr-suggestions d’avant la reprise (essai, poésie et fiction)…

► François de Singly, L’Individualisme est un humanisme, éditions de l’Aube, mai 2011, 160 pages, 7,90 euros, ISBN : 978-2-8159-0234-2.

Fort des leçons de l’Histoire contemporaine, mais aussi défiant envers les excès de l’idéologie néo-libérale, en s’appuyant sur sa culture philosophique et sociologique, François de Singly opte pour un humanisme à mi-chemin entre individualisme abstrait et individualisme concret. Aussi fait-il sienne la formule sartrienne "universel singulier".

► Eric Clémens, Mythe le rythme, des choses de la dénature, éditions Au Coin de la rue de l’Enfer, Saint-Etienne-sur-Orges, 2011, 68 pages, avec un CD d’extraits lus par Monique Dorsel, 13 euros, ISBN :978-2-919642-00-7.

"jamais quoi que ce soit n’abolira la démesure" (p. 12).

Au temps de la postpoésie, de la physique quantique et de la biologie cellulaire, comment rendre compte de ce qu’à l’époque de Lucrèce comme encore de Mallarmé on appelait la "nature" ? Telle est la question qui se dégage de ce "poème cosmologique" marqué par l’esthétique TXT (le réel n’existant qu’en langue, il s’agit plus de "dire la rature" que la nature : l’expérience poétique même découle de l’écart entre le verbe et le monde). Ce en quoi ce texte qui s’attaque aux trois grands R (Raison – Rime – Rythme) est aussi un art poétique : "l’éveil vient des cacophonies et des polygraphies polyglossies diffigure dissémine mais quelque chose de quelque manière éclats lacunes brisures jouer non sans façons revient à défaire désarrimer diataxes étymons transports et oxymores concatène et guerroie dans un ratus du sens"…

► David Lespiau, Djinn John (Djinn jaune 2 – le premier étant paru aux mêmes éditions en 2008), éditions de l’Attente, Bordeaux, été 2011, 38 pages, 5,50 euros, ISBN : 978-2-36242-010-8.

Série d’épiphanies jaunes dans laquelle "la magie opère avec des trous", "la fiction alimente le récit machinalement / grammatise, dramatise / par agrandissements successifs jaunes / de la mémoire"…

► Nicolas Tardy, Un homme tout juste vivant / Pays des merveilles, éditions de l’Attente, Bordeaux, été 2011, 52 pages, 6,50 €, ISBN : 978-2-36242-012-2.

Une partie importante de la poésie contemporaine fait le chemin inverse de la modernité : de l’inventio à la dispositio, le faire poétique (poïeïn) réside désormais dans diverses formes de retraitement. Ainsi Un homme tout juste vivant se présente-t-il comme "une novélisation partielle" des deux premières saisons de la série télévisée L’Homme qui valait trois milliards et Pays des merveilles comme "un caviardage reponctué d’une traduction automatique de Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll". Ces deux textes rendent le monde infamilier du fait même qu’ils nous font entretenir à la langue un rapport d’étrangeté.

► Gilbert Desmée, D’espoirs en désespoir, suivi de Chant, éditions Corps Puce, Amiens, été 2011, 80 pages, photos de Magali Rambert, 8 €, ISBN : 978-2-35281-051-5.

"Est-ce folie que de désirer s’abstraire de cette fournaise de refuser l’infernal flux fourmillant d’informations toutes importantes sur tout où l’homme s’enlise dans les flux continus"… Telle est la question que nous pose celui qui "adopte la syntaxe d’un fusil-mitrailleur" (Jean-Louis Rambour) dans un premier texte moins lyrique que le second, qui fait chanter avec virtuosité les sons, les syntagmes et les références savantes : "Chant d’un sexe en écho des corps d’écriture Chant d’un Oyez oyez il a gagné not’ bon François j’ai écouté mon bon Clément Janequin Chant liturgique de B.A.C.H. calme sérénité pour la soiré"…

► Recueil collectif, Passerelles poétiques, éditions Corps Puce, Amiens, été 2011, 72 pages, 14 €, ISBN : 978-2-35281-048-5.

Discours poétique, dramatique et savant sont convoqués pour rendre compte de sept tableaux retenus par Christiane Noireau lors de l’exposition qu’elle a organisée à Saint-Riquier en 2010, "Passerelles, rites et passages". Trois "passerelles poétiques" émergent de l’ensemble : Théobald Chartran, L’Enterrement (1892) / "L’Enfant qui peignait avec ses cheveux" (Tristan Felix) ; Arsène Charles Hurtrel, Elle est folle (1855) / "Moi, la brumaire du 18" (Jean Foucault) ; Giuseppe Canella, Les Halles et la rue de la Tonnellerie / "Marché du jour" (Jean Le Boël).

► Joël Baqué, Aire du mouton, P.O.L, mai 2011, 192 pages, 11 €, ISBN : 978-2-8180-1340-3.

Au centre de ce texte anti-romanesque, qui illustre le complexe du mouton – si l’on peut dire –, un individu non individué, un anti-chevalier des temps hypermodernes : le représentant de commerce comme parangon de l’homo autoroutierus, d’un homo mediocris fan de Radio Nostalgie qui ne vit que par les clichés linguistiques et musicaux, ne perçoit le monde qu’au travers du prisme de son habitus secondaire. Satire sociale et humour se conjuguent dans ce récit qui se joue des codes romanesques pour mettre à nu l’incompatibilité des schèmes de perception propres à un homme et une femme issus de milieux radicalement différents, et par là même déjouer les attentes.

► Frédéric Pradal / Gorky, La Promenade des éloignés, suivi de Les Balles populaires, Corps Puce, été 2011, 72 pages, 8 €, ISBN : 978-2-35281-053-1.

On lira surtout La Promenade des éloignés, qui, dans un idiolecte faussement naïf – étrange sabir petit-nègre plutôt drôle –, évoque le destin des immigrés, de leur enfer jusqu’à des pays de cocagne/bagne, fustigeant la curieuse façon qu’ont les Occidentaux de mettre en pratique les Droits-de-l’Homme…

 Pleins feux sur Christian Prigent

Suite Diderot, revue Ficelle, n° 103, illustrations de Detlef Baltrock, juillet 2011, 48 pages, 9 €,ISBN : 978-2-913040-79-9.

"Allons, mes amies ; courage, détruisez !" (Diderot)

Si Christian Prigent revient depuis quelque temps au vers mesuré (ici, dix poèmes de trois quatrains), c’est pour faire imploser les formes et significations toutes faites. Les topiques prigentiennes (âme/âne, corps/viande, Chose/angoisse…) sont ici traitées dans un phrasé qui réussit à court-circuiter la coagulation du sens grâce à de nombreux calembours et à-peu-près, ruptures syntaxiques, brisures du vers…

UNE PHRASE POUR MA MÈRE. D’après Une phrase pour ma mère de Christian Prigent (POL, 1996). Mise en scène et interprétation de Jean-Marc Bourg.
* À Cavaillon : 18 novembre 2011 au Grenier, à 20h30.
* À Aix en Provence : 15 décembre 2011 au Théâtre Antoine Vitez, à 20h30.
* À Arras : 14, 15 et 16 février 2012 au Théâtre.
* À Clermont-Ferrand : 6, 7, 8 et 9 mars 2012 au Théâtre Le petit vélo, avec la Semaine de la Poésie de Clermont-Ferrand.
* À Lozère : 2, 3 et 4 mai 2012 à St Chély, Langogne et Le Pont de Montvert.

Libr-infos

► On découvrira la nouvelle formule de Plexus, site désormais consacré à l’activité du poète Mathieu Brosseau, avec une intéressante liste d’auteurs invités (Arno Calleja, Antoine Dufeu, Armand Dupuy, Claude Favre, Christophe Manon, Dominique Quélen, Mathias Richard…).

Publie.net : Parmi les dernières mises en ligne, Prison et Un mariage de Marcel Duchamp ou le célibataire mis à nu par sa mariée même, de François Bon.

► Vous ne connaissez pas encore Homo numericus ? Découvrez-le de suite…

Opération Libr-vacance

► Jean-Philippe Cazier nous invite à (re)lire Daniel Arasse.

► Hélène Sturm recommande l’Exposition consacrée à François Bruetschy (jusqu’au 15 septembre 2011, galerie Eric Linard, 26700 La Garde Adhémar).

► Agathe Elieva :
Lire à petits pas Ostinato de Louis-René des Forêts. Piocher toujours dans Maurice Blanchot. Lectures italiennes (Pavese et Moravia) pour été parisien. Ecouter toujours la musique de Stravinsky. Retrouver la fanfare des Beaux-Arts quelque part. Réviser mes classiques. Passer un moment le matin avec un livre d’Art sur Texier, Barcelo ou de Stael. Sans oublier de voyager avec Depardon. Et puis écrire. Ou tenter de.

► Françoise Lonquety :
Marcher dans la montagne
lire tous les livres achetés au cours de l’année
voir les grandes eaux de Versailles en nocturne
aller à Gare au théâtre à Vitry participer à nous n’irons pas à Avignon fêter les 60 ans d’un ami et lui offrir un coutre de merrandier du 19e avancer dans la réflexion : dois-je passer à la lecture en numérique ?
aller au festival du film insulaire de l’ile de Groix
nager dans le Lot

Côté livres : Je te nomme Tunisie de Tahar Bekri – Visages de l’échelle de la chaise et du feu de Serge Pey – Le jardin ouvrier 1995-2003 de Ivar ch’vavar & camarades – L’arrière-pays d’Yves Bonnefoy – Le jazz des oliviers de Samira Negrouche – La spirale de la parole de guillaume bergon – La volière vide haikus de Thierry Cazals et Vincent Delfosse – Sur la pointe des pieds haikus de Damien Gabriels et Paul de Maricourt – Le monde d’hier de Stefan Zweig – Les jeux de la nuit de Jim Harrison – Les tragédies grecques sont-elles tragiques ? de Pierre Judet de la Combe – Cent phrases pour éventails de Paul Claudel – Eaux fortes de buenos aires de Roberto Arlt…

, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,
rédaction

View my other posts

1 comment

  1. B. Fern

    Je confirme : les livres d’Eric Clémens (Mythe le rythme) et de Christian Prigent (Suite Diderot) valent le détour, estival ou pas.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *